Druides, bardes et vates

Druides, bardes et vates chez les peuples gaulois

Chez tous les peuples gaulois il y a trois sortes d’hommes qui sont honorés de façon différente, les bardes, les vates et les druides. Les bardes sont les chantres sacrées et des poètes. Les vats s’occupent des cérémonies religieuses et des sciences de la nature. Tandis que les druides également versés dans les sciences de la nature, s’exercent plutôt à la philosophie morale. On les regarde comme les plus justes des hommes. En fait, pour cette raison on leur confie le soin de juger les différends privés et publics (Atrabon, Géographie, li livre IV, 4, 4).

Il y a chez eux des poètes lyriques qu’ils appellent Bardes. Ces dernières avec des instruments semblables à des lyres, évoquent ceux qu’ils louangent ainsi que ceux qu’ils raillent. Il y a aussi des philosophes et des théologiens, estimés au plus haut point. On les appelle druides. Ils recourent également aux services de devins qu’ils tiennent en grande faveur. Ces derniers prédisent l’avenir d’après l’observation des oiseaux et par la mise à mort de victimes sacrificielles. C’est ainsi que toute la population est soumise à leurs oracles. (Diodore de Sicile, livre V, 31).

Il conviendrait encore d’y adjoindre une nuance si l’on considère le cas particulier des filids irlandais. Bien que bardes, ils sont investis parfois des fonctions druidiques. Alors par voie de conséquence on les considère comme tels.

Les druides

Selon l’étymologie la plus communément admise, ce sont littéralement les hommes de chêne (du grec dru, chêne), par allusion évidente à la traditionnelle cueillette du gui. Mais il semble que l’étymologie la plus juste soit dru-uid-es: les très savants.

Le stéréotype nous présente le druide vêtu de lin, portant une longue barbe blanche – due à son âge vénérable – et couronné de feuilles de verveine. Muni des sa faucille en or et portant un collier d’ambre, il était censé présider ainsi aux cérémonies rituelles, voire aux sacrifices. On peut certainement les considérer comme des prêtres de leur religion. Bien que le terme gutuatri semble davantage dessiner ceux-ci en tant qu’invocateurs des divinités et des esprits (de gutu, en celtique, voix).

Cependant, ces dernières semblent avoir été directement placés sous la responsabilité hiérarchique des druides. Outre qu’il pouvait être perçu tel un prêtre, le druide était également considéré comme un philosophe doublé d’un savant cherchant à percer les secrets de la nature.

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On a souvent comparé les conceptions métaphysiques des druides avec celles de l’orphisme et du pythagorisme. D’ailleurs ne prétendait on pas – sans doute abusivement – que Pythagore lui-même avait été initié par les druides. Selon Alexandre Polyhsistor (dans Symboles pythagoriciens), Pythagore aurait été le disciple de Assyrien Zaratos, des Gaulois et des brahmanes. La philosophie serait née tout d’abord chez les barbares et notamment chez les druides gaulois. Diodore de Sicile ajoutait quant à lui que prévalait chez eux le dogme de Pythagore. En fait, selon ce dogme, les âmes sont immortelles. Les âmes reviennent donc plusieurs années après la mort dans un autre corps.

Il est donc vrai que les druides partageaient la croyance en la métempsychose. L’immortalité de l’âme et la possible réincarnation en un autre être humain, voire un animal, un végétal ou même un minéral, faisaient partie intégrante de l’enseignement druidique, bien qu’une métamorphose éphémère acquise sous l’emprise d’un charme magique fut également possible. Ainsi qu’en témoignent des récits épiques et des sagas irlandaises.

À cela, on pourrait encore ajouter que la théorie de l’évolution des règnes de la nature – minéral, végétal, animal – ne leur échappait vraisemblablement pas. L’interrelation entre ces règnes et la transformation en l’un ou l’autre de ceux-ci leur étaient devenues familières. Encore conviendrait-il de distinguer nettement des simples métamorphoses visant les multiples états de l’être avec de réels changements dus à un processus de réincarnation.

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Le lieu où était censés résider plus particulièrement les esprits, soit les défunts, soit des forces de la nature, portait le nombre de sidhe. Il s’agitait alors tantôt de dolmens, de Menhirs, de chromlechs. Voire des tertres, de collines, de sources qui constituaient autant des lieux sacrés en relation directe avec l’Autre Monde où le druide pouvait exercer toute son influence et sa puissance. On considérait les gens du sidhe en quelque sorte, les gardiens de ces sites privilégiés.

Mais, si ces rites d’évocation semblent ressortir davantage au chamanisme, le druide, de par l’ensemble de ses fonctions, paraît plus s’apparenter aux brahmanes des Indes védiques qu’à un chaman. En autre la présence d’Unique, assurément, planait glorieusement au-dessus du Monde des Dieux. Elle présidait donc à ses mystères en tant que divinité suprême. La christianisation des druides orthodoxes s’en trouva par la suite d’autant plus aisée.

En outre, les druides remplissaient également les fonctions de médecins et de devins. Ils effectuaient en effet, des présages et ils peuvent utiliser des herbes médicinales, par exemple.

Voir aussi :

druides
La sagesse des druides. Photo de Megan Jorgensen.

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