Les Amazones et leur royaume
Selon l’historien Hérodote, les Amazones seraient apparues après une attaque de l’armée égyptienne en 2000 avant Jésus-Christ. Les troupes du pharaon qui se seraient aventurées jusqu’en Cappadoce seraient tombées sur des tribus scythes et sarmates. Les Égyptiens auraient exterminé tous les hommes valides, et les femmes, restées seules survivantes, auraient d’un commun accord décidé de s’organiser pour former une armée de résistance aux envahisseurs égyptiens.
D’autres textes grecs évoquent un peuple de femmes amazones (a-mazos, de a – sans, et mazos – seins, puisque selon la légende elles se mutilaient le sein droit pour mieux pouvoir tirer à l’arc) vivant sur les bords du fleuve Thermodon, dans le nord-est de l’actuelle Turquie.
Elles n’entretenaient avec les hommes que des relations occasionnelles strictement limitées à la procréation (en général une seule fois par an avec les mâles les plus beaux des peuplades voisines kidnappés pour leur servir d’ensemenceurs).
Selon un autre historien, Diodore de Sicile, elles n’avaient ni pudeur ni sens de la justice. Chez elles, la filiation se faisait par les femmes. Lorsqu’elles concevaient des rejetons mâles, elles les réduisaient en esclavage, ou les rendaient aveugles ou boiteux.
Armées d’arcs aux flèches à point de bronze, elles se protégeaient derrière de courts boucliers en forme de demi-lune. Le signal de la charge était donné par un sistre, sorte de grelot de bronze.
À l’époque de leur apogée, leur reine Lysippe était une conquérante et une très bonne stratège militaire. Elle attaqua tous les peuples voisins jusqu’à arriver à rejoindre le fleuve Thaïs. Lysippe entretenait un tel mépris du mariage et une si grande passion pour la guerre que, par défi, la déesse Aphrodite s’arrangea pour que son fils tombe amoureux de sa propre mère. Plutôt que de commettre l’inceste, le garçon se jeta dans le fleuve Thaïs et s’y noya. Pour échapper aux reproches de son ombre, Lysippe conduisit ses filles jusqu’au bord de la mer Noire où chacune fonda sa cité personnelle: Éphèse, Smyrne, Cyrène et Myrina.
Les descendentes de Lysippe, les reines Marpessa, Lampado et Hippolyte, étendirent l’influence des Amazones jusqu’en Phrygie (sur le territoire occidental de l’actuelle Turquie) et même en Thrace (actuelle Bulgarie). Quand Antiope, une jeune Amazone, fut enlevée par le roi grec Thésée, ses congénères attaquèrent la Grèce et assiégèrent Athènes. Le roi Thésée eut beaucoup de mal à les repousser et fut contraint de réclamer l’aide d’Hercule. Ce combat contre les Amazones fait d’ailleurs partie des douze travaux d’Hercule.
Durant la guerre de Troie, sous les ordres de la prestigieuse reine Penthésilée, les Amazones accoururent au secours des Troyens contre les envahisseurs grecs. Penthésilée sera finalement tuée lors d’un duel singulier avec Achille, mais, selon Homère, son dernier regard rendra à jamais le guerrier amoureux de sa victime.
Une légende évoque aussi une rencontre entre Alexandre le Grand et la reine Thalestris. La reine des Amazones souhaitait, dit-on, un enfant du chef grec afin de donner une descendance qui bénéficie de ses qualités. Ils auraient, selon ce récit, fait l’amour sans discontinuer pendant treize jours afin d’être sûrs que la semence prenne. Bien plus tard, en 71, le général romains Lucullus envahira leur capitale Thémiscyra, réduisant à néant la dernière défense des fières guerrières amazones.
De nos jours, subsistent encore dans l’est de la Turquie et le nord de l’Iran des bourgades peuplées majoritairement de femmes qui se revendiquent comme les descendantes des Amazones de Thémiscyra.
Edmond Wells, Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome VII. Tiré de Bernard Werber, Troisième Humanité. Éditions Albin Michel et Bernard Werber, Paris, 2012.
Le Souffle des Dieux par Bernard Werber
– Donc vous, vous êtes les Français, les prochains ce sont… les Italiens. Tiens, il devrait y avoir Léonard de Vinci, Dante, Michel-Ange, Primo Levi. J’aime bien ces gens, ils devraient faire mieux que vous. De toute façon, les Français, vous avez toujours été nuls, n’est-ce pas ?
Un murmure d’indignation parcourt l’assistance.
– Bien sûr que vous avez toujours été nuls. L’histoire de France c’est une histoire de pourris. Des lâches, toujours prêts à se compromettre avec la force totalitaire la plus violente. Les quelques mouvements indépendants apparus chez vous ont été noyés dans le sang.
Le murmure devient grondement.
– Les Templiers massacrés par Philippe le Bel, les Cathares par Simon de Montfort, les protestants calvinistes par Catherine de Médicis, les Vendéens par les Colonnes de la mort. Vos seuls dirigeants un peu charismatiques, Louis XIV ou Napoléon, n’ont fait que tuer tous les opposants et exporter la guerre. Et là je reconnais bien le style typiquement français, des tyrans d’opérette, des lâches, des décadents, voilà votre peuple. Vous, les Français, vous êtes les rois de la pourriture.
Même votre nourriture est pourrie.
Nous nous regardons, assommés de tant de mauvaise foi. Prométhée n’en a pas fini avec nous.
– Parlons-en de votre nourriture ! Votre pain c’est de la farine fermentée, votre fromage du lait fermenté, votre vin du jus de raisin fermenté, et vous faites fermenter même votre vin pour le transformer en vinaigre. Sans parler de vos champignons de Paris que vous faites pousser sur du crottin de cheval.
« Toujours plus pourri » est votre devise, hein ? Répondez ! Et vous en êtes fiers en plus. Même votre diplomatie est pourrie. Si je ne m’abuse, votre président des années 1970 avait emprunté de l’argent au shah d’Iran, et vous avez accueilli son opposant et l’avez aidé à fomenter sa révolution. Tout ça pour ne pas payer cette dette. Nous on voit tout d’ici. Vos petits accords pourris avec les terroristes, on les voit. Vos concessions aux dictateurs tyranniques pour vendre des avions et des….
