McKinley blessé

Balles meurtrières : Le président William McKinley victime d’un lâche attentat

Buffalo : On a tiré sur le président William McKinley, cet après-midi, 6 septembre 1901, dans le temple de la musique. Il a reçu deux balles dans l’estomac. Son état est dangereux. Il a été tiré par un étranger bien mis et portant un chapeau haut de forme : l’étranger parlait avec le président et au moment où il lui tendait la main droite, il tira de sa main gauche.

Telle est l’épouvantable nouvelle que le télégraphe nous apportait hier soir, vers les cinq heures, et qui s’est répandu dans toute la ville de Montréal comme une traînée de poudre. Cet attentat contre la vie du président des États-Unis a vivement impressionné notre population.

Des groupes de citoyens américains de passage au Canada, réunis dans la rotonde du Windsor étaient tous d’accord de l’attribuer à un anarchiste.

C’est quelques minutes après 4 heures p.m., pendant une réception publique donnée au grand Temple de la Musique de l’exposition que cette lâche attaque a eu lieu.

C’est immédiatement après l’audition d’orgue que un inconnu a commis ce criminel attentat. Il avait été tramé avec toute l’habilité et la finesse dont tous les nihilistes sont capables, y si le président ne succombe pas, il ne devra la vie qu’à un bienfait signalé de la Providence.

M. McKinley était bien gardé par les agents du service secret des États-Unis, mais il se trouvait pleinement exposé à une attaque comme celle dont il a été la victime. Il était au bout du dais, du côté de la salle. Le président était d’excellente humeur.  À sa droite se tenait M. J. G. Milburn, de Buffalo, président de l’exposition, qui causait avec M. McKinley, et lui présentait les personnes de marque. À la gauche du président était M. Cordelyon.

La scène sanglante

Il était un plus de quatre heures quand sortit de la foule un homme de taille moyenne et d’apparence ordinaire. Il s’approcha du président comme pour lui offrir ses hommages. Mm. Cordelyon et Milburn remarquèrent tous deux qu’il avait un bandage autour d’une main, on ne peut dire au juste laquelle.

L’étranger se fraya un chemin jusqu’au président et parvint à deux pieds de ce dernier. M. McKinley sourit et tendit la main, mais au même instant, un coup de revolver, clair et net, retentit au-dessus des éclats de voix, des applaudissements et de tous les bruits de la salle.

Il y eut un instant de silence presque complet après les coups de revolver. Le président se tenait encore debout et un regard d’hésitation et de stupéfaction errait sur sa figure.  Il recula d’un pas, puis une morne pâleur commença à se répandre sur ses traits.

Note : Le président McKinley a succombé à ses blessures.

président William McKinley
Photo officielle du président McKinley, vers 1900, domaine public.

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