Ville de Saint-Malo en France

Saint-Malo, le berceau du Canada

Au XVIe siècle et dans les premières décennies du XVIIe siècle, Saint-Malo fut l’une des villes portuaires françaises qui s’impliqua le plus dans l’exploration de la Nouvelle-France naissante. Cet actuel chef-lieu d’arrondissement du département d’Ille-et-Vilaine, situé sur un promontoire rocheux de la côte septentrionale de la Bretagne, à l’entrée de l’estuaire de la Rance, sur la Manche, voyait régulièrement partir ses marins et ses pêcheurs pour aller pêcher la morue sur le Grand Banc de Terre-Neuve.

Dès le tournant du XVIe siècle, Saint-Malo vit aussi l’un de ses fils, le fameux Jacques-Cartier, suivre les ordres de François Ier, et naviguer à trois reprises vers le territoire inconnu ou mal connu qu’était alors le Canada, dont il prit possession au nom de son roi en 1534. Lors de l’un de ses voyages, Cartier appela même un cours d’eau canadien Rivière St-Malo, mais ce toponyme disparut au siècle suivant.

Plus tard, entre 1613 et 1620, des marchands de Rouen et de Saint-Malo, qui organisaient séparément des expéditions de traite dans la région du Saint-Laurent depuis 1581, s’unirent et formèrent la Compagnie de Rouen et de Saint-Malo afin de profiter du droit exclusif de la traite des fourrures dans la vallée du Saint-Laurent. Enfin, Saint-Malo fut l’un des ports d’embarquement des colons français qui émigrèrent au Canada entre 1620 et 1760.

*

Voilà en résumé pourquoi la patrie de Jacques Cartier possède une place particulière dans le cœur des Québécois. Depuis le début des années 1970, il existe une Association France – Québec (tout comme une Association Québec – France), dont l’une des composantes régionales associe le Québec et Saint-Malo. Par le moyen de cette association, des échanges s’organisent pour que les jeunes et les moins jeunes en apprennent davantage sur l’autre pays et sur la ville française.

En 1984, 450 ans après la venue de Jacques Cartier au Canada, le premier ministre du Québec, René Lévesque (1922-1987), se rendit à Saint-Malo pour inaugurer une place et une maison du Québec. La même année, eut lieu la Transat Québec – Saint-Malo, événement sportif d’envergure internationale prenant la forme d’une course de voiliers et de catamarans, laquelle devait être tenue tous les quatre ans.

Les quelque 60 000 Malouins d’aujourd’hui peuvent également circuler sur deux avenues, qui rappellent respectivement par leurs noms Québec et Montréal, ou assister à un festival annuel de la chanson québécoise. Par ailleurs, outre-Atlantique, plusieurs toponymes québécois rappellent l’agglomération malouine. On trouve en Estrie, à quelques kilomètres à l’ouest de la frontière avec les États-Unis et à environ 25 km au nord-est de la ville de Coaticook, la petite municipalité de Saint-Malo, appelée, avant 1964, Saint-Malo – d’Auckland.

Voir aussi :

fort de la Conchée
Le fort de la Conchée au large de Saint-Malo. Photo de Murad Nazarov.
Centre-ville de Saint-Malo.
Centre-ville de Saint-Malo. Photo de Murad Nazarov.
Visitez l'Étoile du Roy, réplique d'une frégate corsaire de 1745. Ce 3 mâts de 350 tonnes et 47 mètres, vous fera découvrir la vie à bord, l'histoire des corsaires et de Saint-Malo
L’Étoile du Roy, réplique d’une frégate corsaire de 1745. Ce 3 mâts de 350 tonnes et 47 mètres de longueur, vous fera découvrir la vie à bord, l’histoire des corsaires et de Saint-Malo. Photo de Murad Nazarov.

Laisser un commentaire