23 août 1927 : Sacco et Vanzetti exécutés à Boston
L’ordre règne lors de l’exécution de Sacco et de Vanzetti Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti ont été exécutés après un long procès. Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti ont été exécutés aujourd’hui pour le meurtre dont ils furent trouvés coupables, il y a six ans. Ils sont morts calmement, un peu après minuit, dans la chaise électrique, à la prison d’État de Charlestown, en protestant de leur innocence, en affirmant leur croyance en l’anarchie et en refusant les secours de la religion.
Celestino Madeiros, condamné à mort pour le meurtre d’un caissier de banque de Wrentham, a été électrocuté quelques minutes avant les deux hommes qu’il avait essayé de sauver en avouant qu’il avait vu commettre le crime dont ils furent trouvés coupables, mais que ni Sacco, ni Vanzetti n’étaient là. Cette confession fut la base d’une motion pour demander un nouveau procès, mais elle ne fut pas crue. Après avoir eu recours à tous les cours et à toutes les ressources légales, les avocats de la défense essayèrent encore de trouver un nouveau moyen pour obtenir un sursis. Quatre avocats se rendirent à Williamstown, en automobile, pour demander un sursis à un juge de la Cour du circuit des Etats-Unis.
Ils ne revinrent que lorsqu’ils apprirent, par téléphone, qu’on avait déjà exécuté Madeiros et Sacco. L’électrocution de Vanzetti n’était alors plus qu’une question de minutes. En se plaçant sur la chaise électrique, Sacco a crié : “Vive l’anarchie !” Sans un tremblement, Vanzetti s’asseoit sur la chaise électrique. Il disait en ce moment qu’il n’avait jamais commis de crime. Il a remercié le geôlier pour tout ce qu’il avait fait pour lui. On exécuta Sacco et Vanzetti pour le meurtre d’un payeur et de son gardien, à South Braintree, en 1920. Des témoins oculaires avaient établi partiellement leur culpabilité.
Sacco et Vanzetti
Sacco et Vanzetti protestèrent de leur innocence et soutinrent que l’on les persécuta à cause de leurs principes radicaux. Grâce à l’intervention des gardes, l’exécution ne se caractérisa pas par les désordres. On se souvient donc qu’on avait tout lieu de s’attendre. Comme la minute fatale approchait, la police repoussa la foule. Les forces de l’ordre la tinrent donc éloignée des portes de la prison. Seules purent assister les familles qui demeurent dans le voisinage. On les vit aux fenêtres. Plusieurs d’elles avaient invité des amis à passer la nuit. De la maison de la mort on entendit une voix rauque. – Sh, sh – c’est Vanzetti, déclara un garde.
Un enfant de douze ans qui se tenait dans les environs, aperçut deux fils électriques. Ils passaient au-dessus de sa tête. Ainsi le garçon attira l’attention sur lui en disant : – C’est là qui est le jus ! Sur un toit se tenait un pompier, boyau en main. On y avait établi un poste d’urgence depuis le 4 août. On le fait afin de prévenir un incendie possible. Aussi pour intervenir dans un cas de poussée générale. Mme Rose Sacco, la mère des enfants de Sacco, qui perdit connaissance il y a douze jours comme elle désirait se présenter devant le gouverneur, fit une apparition dramatique en compagnie de Mlle Vanzetti. Elle-même venait de parcourir 4,000 milles pour faire ses adieux à son frère, dans la chambre de l’exécutif chez le gouverneur.