Raid de six heures à Londres et rais de 40 minutes à Berlin. La guerre aérienne en août 1940. La bataille de la Grande-Bretagne
Des avions nazis jettent des bombes sur la banlieue de la capitale britannique – Berlin a une autre alerte – Au moins 50 mors à Folkeston – Les pilotes canadiens abattent deux avions nazis
L’aviation britannique abat 46 appareils ennemis lundi. Le centre de la métropole de l’empire se défend bien – Des avions britanniques survolent de nouveau la Suisse
Raids aériens : Londres, mardi 27 août 1940. Des avions de bombardement nazis ont volé, autour de Londres, pendant tout près de six heures, cette nuit, lâchant, de temps à autre, des bombes dans la banlieue immédiate de la capitale. On n’a pas indiqué que pouvait être le nombre des victimes. On n’a pas dit non plus s’il y avait des dommages considérables. Le signal qu’il n’avait plus de danger se donna à 3 heures 40, ce matin. Si l’attaque avait duré 12 minutes de plus, elle aurait été longue de six heures. C’est la septième, depuis samedi matin, contre la métropole. Plusieurs observateurs déclarent que le raid de cette nuit avait surtout pour but de tenir la population de Londres éveillée toute la nuit afin de lui faire perdre son excellent moral.
Pendant plus de cinq heures, cette nuit, les avions de bombardement allemands ont circulé autour de Londres, effectuant au-dessus de la capitale de l’empire le raid le plus long de la guerre. Un cercle de feu et d’acier formé par les obus des canons anti avions a, selon les apparences, empêché l’ennemi d’attaquer le cœur de la Cité, mais ses appareils ont tourné sans répit, avec une régularité désespérante, autour de l’immense métropole laissant tomber des bombes sur sa banlieue immédiate.
Plusieurs fois, on a pris des bombardiers nazis dans le réseau de lumière des puissants projecteurs qui fouillaient le ciel noir. Chaque fois, on les voyait lâcher immédiatement leur cargaison de destruction et de mort pour pouvoir fuir plus vite.
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La lutte devint si intense que Fleet Street cessa de fonctionner. Presque tous les journaux de Londres sont installés sur cette rue et tous décidèrent de retarder leurs éditions du matin pour pouvoir donner à leurs lecteurs les résultats du raid.
Des milliers d’amateurs de théâtres furent surpris dans le centre de la grande ville. Il manquèrent les derniers trains qui auraient pu les conduire dans leurs maisons de la banlieue.
Et dedans du cercle de clarté que formaient les projecteurs, il faisait une obscurité si profonde que le seul feu d’une allumette semblait aveuglant. Malgré cela, des taxis continuaient de circuler.
On entendit tomber les bombes dans les faubourgs. Dans un quartier très peuplé, il se produisit de formidables explosions, lorsque l’un des raiders fut emprisonné dans le réseau de rayons des projecteurs. Il lâchait ses bombes pour se sauver.
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Tout autour du cœur de Londres le ciel était continuellement illuminé par les lueurs des explosions et des incendies qu’elles allumaient et par le feu des batteries de la D.C.A.
Des millions de Londoniens s’entassèrent dans les abris. Beaucoup de gens, cependant, refusèrent d’aller se terrer. Ils s’installèrent au coin des rues pour contempler le terrifiant spectacle et y restèrent malgré les appels des préposés au maintien de l’ordre qui les suppliaient de chercher un refuge pour ne pas courir inutilement le risque d’être tués.
Il semble que les nazis ont envoyé leurs avions autour de la ville gigantesque isolément. Il en arrivait un, toutefois, presque à chaque seconde pur remplacer ceux qui partaient au même rythme. Tout indique que les pilotes ennemis ont été arrêtés par le barrage mortel des ballons, des projecteurs et des batteries de défense. Quelques bombardiers isolés se sont risqués maigre tout au-dessus du centre de Londres mais ils volaient à des altitudes élevées que les obus étaient incapables de les atteindre.
Autres raids aériens ailleurs
L’attaque prolongée contre Londres s’est faite simultanément avec d’autres raides contre diverses régions du pays, de la côte de la Manche aux Midlands. Cette partie de l’Angleterre avait été bombardée presque sans répit dans la journée hier. Dans le nord-est de l’Angleterre, les nazis ont attaqué avec une régularité d’horloge, hier soir et ce matin. Ils attaquent encore. Leurs avions volent tout très haut et lâchent des bombes sans se donner le mal de viser, aux dires des observateurs. Un communiqué que le ministère de l’Air a publié, ce matin, dit que 46 appareils ennemis ont été descendus hier contre 15 anglais. 11 pilotes britanniques se sont sauvés.
Plusieurs édifices ont été endommagés dans la banlieue de Londres. Il y a eu des raids, cette nuit, en outre au-dessus de la côte du sud-ouest et du pays de Galles.
Aucune imminence d’invasion – Raids aériens
La persistance que les nazis mettent a bombarder l’Angleterre, le pilonnage presque continuel qu’ils font subir à certaines de ses régions stratégiques et industrielles ajoutent au sens des prédictions que l’on a fait, depuis quelques heures, dans les milieux autorisés de la Grande-Bretagne, où l’on dit que l’aviation du Reich peut attaquer avec une intensité accrue les Îles anglaises tout l’hiver ; que Hitler ne tenterait aucune invasion avant le printemps.
On ajoute encore, dans les mêmes milieux, que les Allemands, ayant constaté que leurs raids diurnes ne leur apportaient que des échecs, vont multiplier leurs attaques nocturnes.
Les reconnaissances les plus récentes que les Anglais ont effectuées au-dessus du littéral européen n’ont pas révélé de concentrations de troupes suffisantes, sur les côtes des pays, dont les rivages sont baignés par l’Atlantique, la Manche et la mer du Nord, pour justifier la théorie qui veut que l’ennemi tente prochainement de débarquer des troupes en Angleterre.
Alerte de 40 minutes à Berlin – Raids aériens
Berlin, mardi 27 août 1940. – Pour la seconde fois en deux nuits les millions d’habitants de Berlin ont été chassés de leurs lits ce matin. Des avions anglais attaquaient la capitale. Dans l’ouest de la ville, on a distinctement entendu des coups de canons pendant l’alerte qui a duré quarante minutes. Elle a commencé à 12 heures 42 pour prendre fin à 1 heure 22. On n’a pas entendu, toutefois, cette nuit, les grosses explosions la nuit dernière. Les préposés au maintien do l’ordre paraissaient aussi beaucoup moins sévères qu’hier, laissant des citoyens se rassembler dans les ruelles. Certains Berlinois n’ont même pas quitté leurs maisons.
Alerte en Suisse – Raids aériens
Berne, mardi 27 août 1940. – Plusieurs vagues d’avions étrangers, vraisemblablement des bombardiers britanniques qui allaient effectuer des raids en Italie et en Allemagne, ont survolé la Suisse pendant plus de trois heures, cette nuit. Les canons contre avions ont ouvert le feu sur eux.
Bombes sur Londres – Raids aériens
Les raiders nazis, après avoir été incapables, cet après-midi, le percer le système de défense contre les attaques aériennes de la capitale de l’empire, sont revenus à la charge ce soir. Ils ont jeté des bombes dans la banlieue immédiate de Londres. L’une d’elles est tombée sur un édifice.
C’était la troisième alerte que connaissait la métropole, aujourd’hui, et la septième depuis samedi matin.
Du côté est de la ville, dans le lointain, on pouvait entendre les explosions sourdes des bombes. Les batteries anti avions ont fait feu de toutes leurs pièces sur les agresseurs, de ce côté-là. Au sud, il y a eu aussi beaucoup de fracas. Des observateurs ont exprimé l’opinion que les appareils ennemis faisaient le tour des régions suburbaines pour y trouver des objectifs.
Cette attaque contre Londres a suivi une journée durant laquelle les bombardiers de Hitler ont attaquée l’Angleterre de la côte de la Manche aux Midlands, payant de 37 appareils leurs assauts. Les Anglais n’en ont perdu que 15.
(Berlin a, de nouveau, mardi matin, eu une alerte contre les attaques aériennes. C’est la seconde nuit successive que les aviateurs anglais lui rendent visite. Une alerte a aussi été sonnée à Berne, en Suisse, ce qui indique que des bombardiers britanniques se rendent ou dans le sud de l’Allemagne ou dans le nord de l’Italie ou dans ces deux régions en même temps).
La pire journée de destruction – Raids aériens
Londres. 26. (P.C.). — Des vagues de bombardiers allemands ont traversé la Manche à plusieurs reprises, aujourd’hui. La Grande-Bretagne a connu l’une des pires journées de destruction de la guerre. L’ennemi a repris ses assauts massifs contre les Îles britanniques, quelques heures après que des avions anglais furent revenus a leurs bases d’un raid en Allemagne, durant lequel Berlin fut bombardée.
Les nazis s’en sont surtout pris, cet après-midi à une bande de territoire large de 30 milles, située sur la côte du sud-est. Leurs bombes ont tué au moins 50 personnes a Folkestone, base navale qui fut bombardée pendant 20 minutes alors que ses habitants avaient presque tous quitté leurs demeures pour aller faire leur marché. D’autres avions ennemis se sont approchés de Londres où il y a eu trois alertes dans la journée. Des régions des Midlands ont aussi été cruellement attaquées
Depuis le 8 août, date à laquelle Hitler a ordonné a son aviation de ne plus rien épargner dans le Royaume-Uni, c’était, aujourd’hui, la onzième journée des raids, sur une grande échelle, dont étaient victimes les Anglais.
L’aviation britannique a détruit au moins 37 appareils hitlériens depuis les dernières 24 heures. Dimanche elle en a descendu 55. Au cours des deux derniers jours, elle n’a perdu que 28 avions. Les pilotes de plusieurs de ces derniers ont eu la vie sauve grâce à leurs parachutes qui les ont descendus en terre anglaise.
Attaque en Irlande – Raids aériens
Un bombardier nazi a, pour la première fois, aujourd’hui, porté la guerre en territoire de l’Irlande du Sud, un pays neutre. Trois jeunes filles ont été tuées à Campile. Le gouvernement de Dublin a protesté énergiquement auprès de Berlin contre cette agression que rien ne justifie. Les habitants du comté de Wexford, dans lequel Campile est située, ont déclaré qu’ils avaient vu deux autres avions qui paraissaient donner la chasse à l’appareil nazi, lequel jeta une dizaine de bombes en Irlande.
Destroyer anglais coulé – Raids aériens
Une mine allemande a coulé le destroyer britannique « Hostile ». 1,340 tonnes. On n’a pas dit combien de morts ce désastre naval a faits. L’ « Hostile », en temps normal, porte un équipage de 145 hommes. Il est le trentième destroyer que la Grande-Bretagne se ait détruire depuis le commencement des hostilités. L’ « Hostile » avait participé au premier combat naval de Narvik, le 10 avril dernier, durant la campagne de Norvège.
Trois raids à Londres – Raids aériens
À Londres où des manœuvres étaient en train, ce matin, de nettoyer le quartier des affaires des débris qu’y ont accumulés les attaques aériennes de la nuit de samedi a dimanche, attaques qui provoquèrent des incendies dont un au moins fut très considérable, les sirènes ont sonné trois fois encore dans la journée. II y a eu une alerte au début de la matinée et une autre dans l’après-midi, une autre dans la soirée. Des bombes ont été jetées sur des habitations, appartenant à la municipalité, à l’une des extrémités de la capitale.
Deux assauts nazis repoussés – Raids aériens
II y a eu, cet après-midi, deux grandes batailles aériennes au-dessus de la côte du sud-est. Deux puissantes escadrilles ennemies qui tentèrent d’y passer, pour se diriger ensuite sur la capitale, ont été repoussées. On croit que ce sont ces assauts infructueux qui ont provoqué une deuxième alerte dans la métropole.
C’est Folkestone qui a été victime de l’agression la plus sauvage des dernières douze heures. Ville de 35,000 habitants et base navale de premier ordre, elle a été surprise par 20 bombardiers du Reich au moment ou sa population était dans la rue pour faire ses emplettes quotidiennes. Le petit centre fut littéralement arrosé de bombes pendant une vingtaine de minutes. L’un des engins de destruction tomba directement sur une buanderie qui employait des jeunes filles.
Le bombardement de Berlin – Raids aériens
Le ministère de l’Air a annoncé, ce soir, que lorsque ses avions se sont rendus à Berlin, la nuit dernière, ils avaient pour mission de détruire un groupe d’objectifs militaires bien déterminés: des batteries de protecteurs et de canons contre avions installées aux abords immédiats de la capitale allemande. Le mauvais temps gêna considérablement les pilotes do Londres. Ces derniers, toutefois, ont quand même réussi a bombarder furieusement des aéroports que les nazis occupent et utilisent en Hollande, en Belgique et en France; des magasins de vivres à Cologne, à Humm et à Schwerte; des réservoirs de pétrole à Cherbourg; des torpilleurs dans le port de Boulogne et des quais à Flessingue, au large de la côte néerlandaise. Do toutes ces opérations, cinq appareils anglais seulement ne sont pas revenus à leurs bases.
En plus do cela, un hydravion britannique qui faisait du travail de patrouille, au large de la région de Tromso, en Norvège a attaqué des hydravions ennemis qui chassaient sur leur ancre, dans un port. Deux des appareils allemands ont été envoyés au fond de la mer. Doux autres ont été mis en feu et plusieurs autres ont été gravement avariés.
Des ruines et des morts – Raids aériens
Pendant qu’à Folkestone, des ouvriers fouillaient les ruines accumulées par les bombes hitlériennes pour y sauver les gens. Ainsi pour en sortir des cadavres. Pourtant des chasseurs anglais ont attaqué deux Messerschmitt qui survolaient encore la ville. Ils les ont rapidement descendus. L’un immédiatement tombe en flammes dans lu mer. L’autre ne volait plus que d’une aile et brûlait aussi. Lorsqu’on le vit pour la dernière fois. Il perdait tellement d’altitude que l’on a la certitude absolue qu’il n’a jamais pu rentrer en France.
Dans les Midlands des bombes explosives de lourd calibre et des bombes incendiaires ont touché des habitations et des établissements d’affaires, de même que quelques usines. Douvres et la péninsule qui se rapproche le plus de la côte française deviennent les théâtres de violents combats aériens.
Abri anti bombes détruit – Raids aériens
Six personnes périssent , cet après-midi, lorsqu’une bombe tombe directement sur le petit abri d’acier dans lequel elles s’étaient réfugiées. Il s’agit de l’un de ces abris démontables que l’on a vendus par milliers aux Britanniques, au commencement de la guerre, et que l’on pouvait rapidement installer dans les jardins, à l’arrière des maisons. L’explosion envoya cet abri sur le toit d’un édifice assez élevé avec les personnes qu’il contenait. Très efficaces contre les fragments d’obus et de bombes, cet abri ne peut pas évidemment protéger qui que ce soit contre un toucher direct de bombe.
Autres raids aériens
Il y a eu aussi d’autres raids dans le nord-est do l’Écosse où huit bombes furent jetées sur des habitations. Deux personnes, un homme et une femme, ont été tuées. Des bombes ont aussi tombe dans diverses régions du pays de Galles. La Press Association a rapporté, en outre, un raid contre les îles Scilly, situées au large de la côte du sud-ouest. 150 bombes y ont été lâchées. Des maisons ont pris feu. Une plage sur laquelle des enfants et des civils s’ébattaient a été mitraillée avec le résultat qu’une jeune fille a été tuée et que plusieurs de ses compagnons ont été gravement blessés.
Un porte-parole du ministère de l’Air a déclaré, ce soir, que les raids nocturnes des Allemands indiquaient, selon toute vraisemblance, une changement de tactique chez l’ennemi. Ce dernier n’a pas pu manquer de constater, en effet, que ses attaques diurnes lui coûtaient extrêmement cher en avions et en pilotes.
Des raiders ont attaqué le barrage de ballons de Douvres. Deux des saucisses ont été détruites.
Au-dessus de la Manche, il y a eu une bataille terrible à une altitude de 30,000 pieds. On croit qu’au moins sept des appareils agresseurs ont été descendus par des Spitfire.
Le calme règne à Londres
En dépit des nombreuses alertes de la fin de semaine à Londres et du premier bombardement de la Cité depuis le début de la guerre, la population de la capitale continue de travailler comme en temps normal. Les habitants se plaignent surtout du fait qu’ils ne peuvent pas dormir à leur aise. Certains protestent parce que les sirènes ont sonné sans qu’il y ait eu lâcher de bombes. D’autres rechignent parce que les Allemands lâchèrent des bombes alors que les sirènes étaient restées silencieuses.
L’église de Londres qui a été endommagée gravement, samedi soir, est celle de Saint-Gilles. Le cimetière près duquel est élevé ce monument se trouve, pour une partie, à l’endroit où passaient, autrefois, les murailles qui défendaient la capitale.
Communiqué officiel
Londres, 26 août. – Voici le texte d’un communiqué. Le ministère de l’Air et le ministère de la sécurité intérieure l’ont publié conjointement, lundi soir. « Vers midi, aujourd’hui, des bombardiers ennemis qu’escortaient des chasseurs, s’approchent de la côte du sud-est. Ils se dispersent ensuite. Certains attaquèrent le barrage de ballons de Douvres. D’autres bombardèrent Folkestone où ils atteignirent des édifices dans le centre de la ville. Le nombre des victimes insignifiant. Le reste des appareils allemands se dirigèrent vers l’intérieur. Mais ils rebroussèrent donc chemin sitôt que nos avions de combat leur offrirent la bataille. Les formations ennemies furent brisées et leurs avions pourchasses jusqu’au-dessus de la mer.
« Au cours de l’après-midi, de fortes escadrilles ennemies entrèrent dans l’estuaire de la Tamise et s’approchèrent de Londres. Elles furent dispersées par nos chasseurs et par nos batteries contre-avions. Certains de ces appareils jetèrent des bombes dans l’Essex. Les dommages y ont été insignifiants.
« Il y a eu une nouvelle attaque dans la région de Portsmouth. Elle ne remporta aucun succès. On ne rapporte pas qu’il y ait eu des victimes.
« Durant la journée, des avions ennemis opérant isolément ont aussi jeté des bombes dans nos régions rurales où elles ont fait dos victimes.
« En dépit du fait que les rapports dont nous disposions présentement soient loin d’être complets, il nous est déjà possible d’annoncer la destruction de 37 avions ennemis dans la journée. Nous n’avons perdu que quinze appareils et les pilotes de six de ces derniers se sauvèrent.»
Exploit peu banal
Sur la côte du sud-est de l’Angleterre, 26 août 1940. – Comme des agents motocyclistes escorteraient jusqu’au poste de police un conducteur d’automobile récalcitrant. Des avions de combat britanniques ont obligé, aujourd’hui, à se poser sur leur propre aéroport, un bombardier bimoteur allemand.
Volant environ à une altitude de 2,000 pieds, le raider avait vraisemblablement reçu l’ordre d’aller s’attaquer à dos bases de l’aviation anglaise dans la région de la côte. Des chasseurs britanniques l’ont rencontré au-dessus de la Manche. Trois ou quatre volées de mitraille avarièrent l’avion ennemi. Après avoir vainement tenté de s’échapper il constata qu’il n’avait rien de mieux à faire que de tenter un atterrissage. Il aperçut une piste tout près. Par la suite il alla n’y poser entre deux rangées de Spitfire au repos dont les pilotes n’en croyaient pas leurs yeux. L’équipage de l’appareil ennemi tombe prisonnier.
Le bombardement de Berlin
Avec l’aviation anglaise, quelque part en Angleterre, 26 août. – Voici le récit qu’a fait, ce soir, l’un des pilotes anglais qui ont attaqué Berlin la nuit dernière.
« La nouvelle enchanta tout le monde lorsque l’officier de l’Intelligence Service nous apprit, quelques instants avant notre départ, que nous allions attaquer Berlin. Nous désirions tous voir un peu ce qui se passait dans le ciel de cette capitale. Le temps était mauvais. Nous ne pouvions pas prendre un peu d’altitude sans nous fourrer dans d’épais nuages. Tout le long du voyage nous n’aperçûmes que trois trous dans les nuages. Pendant les deux tiers du trajet, nous avons rencontré le feu des batteries anti avions. Il était beaucoup plus violent que d’habitude. On aurait juré que les Allemands nous attendaient.
À notre arrivée au-dessus de Berlin. Il y avait une concentration formidable de projecteurs et de batteries contre avions. Nous avons volé pendant trente bonnes minutes avant de trouver notre cible.
Le tir de l’ennemi était assez précis, mais pas assez pour être dangereux. Il y avait toujours des nuages. Tout à coup, nous y vîmes une trouée. Nous avons lâché nos bombes. Elles allumèrent un gros incendie. Nous l’aperçûmes quelque. temps puis les nuages nous le cachèrent. Nous sommes repartis pour l’Angleterre. »
Exagération trompeuse
Londres, 26 août 1940. Il y a trois semaines que l’aviation de Hitler attaque presque sans répit la Grande-Bretagne, Mais les dommages, que les bombes ont fait à son armée ou a son système commercial sont vraiment insignifiants. Tant que le Reich n’aura pas réussi à paralyser l’armée ou le commerce des Britanniques. Il aura échoué dans sa tentative de terrasser l’Angleterre. Il peut l’attaquer du haut des airs en vain. Jusqu’ici, il a échoué, malgré toutes les fanfaronnades que contiennent ses communiqués.
Nulle part, en effet, les victimes n’ont été nombreuses. Nulle part les dommages n’ont été considérables.
La région de Londres et celle de Midlands sont les plus peuplées des îles anglaises. Elles sont d’ailleurs celles que l’on jusqu’ici a plus cruellement bombardées.
On a autorisé l’auteur de ces lignes à voir les rapports secrets que le gouvernement reçoit. Il peut assurer, après cela, que les agences de presse. Même celles qui desservent le Canada. Ont exagéré, dans certains cas. lorsqu’elles ont parlé des dommages faits à la Grande-Bretagne par les bombes nazies.
Dans tous les Midlands, le nombre des victimes, en trois semaines, ne suffirait pas à emplir un tramway de Montréal. Le nombre des morts est de vingt-cinq pour cent de celui des victimes. Les raids de la région métropolitaine qui abrite des millions d’habitants n’ont pas fait douze morts.
Des Canadiens ont descendu deux avions nazis
Londres. 26 août – Une escadrille de l’aviation militaire canadienne a abattu un et peut-être deux raiders. Les appareils canadiens pilotés par des Canadiens entrent en action pour la deuxième fois depuis samedi. Durant cette dernière journée, les pilotes du Dominion avaient réussi à descendre deux appareils nazis.
Aujourd’hui, les Canadiens ont eu à combattre une vague d’avions de bombardement Dornier. Après l’attaque, les aviateurs ont pu voir sauter quatre hommes d’un des appareils ennemis. Aussi voir un autre avion nazi plongé à travers les nuages.
Les aviateurs canadiens ont combattu aujourd’hui aux côtés de pilotes britanniques et tchèques.
Voir aussi :