L’aviateur Paul Redfern serait vivant ?
Un ingénieur français, René Allessy, a rapporté à un journaliste qu’il a vu le fameux aviateur américain disparu il y a onze ans – Redfern vivrait au milieu d’une troupe d’Indiens qui le considèrent comme leur chef – Redfern a été photographié par l’Ingénieur
Paris, 2 juillet 1938. – Dans une entrevue, à Paris – Soir et à Paul Bringuier, un ingénieur français du nom de René Alessy a déclaré avoir rencontré dans la forêt vierge amazonienne, il y a quelques mois, vivant en sauvage parmi les Indiens. l’aviateur américain Redfern disparu il y a onze ans.
« Je tiens entre mes doigts, déclare-t-il, une photographie de Redfern Une photographie prise il y à quelque mois de Redfern vivant. Redfern l’aviateur américain disparu depuis onze ans dans la forêt vierge brésilienne. Redfern que dix expéditions ont en vain recherche. Redfern que la dernière de ces expéditions, récemment revenue, à déclaré officiellement mort.
Les faits
On se souvient qu’il a juste onze ans au printemps en 1927, l’aviateur Redfern entreprenait un raid Amérique du Nord – Amérique du Sud, le long de la côte atlantique. Il partit seul sur un avion monomoteur. On l’aperçut une dernière fois au-dessus du Venezuela. Il s’engageait alors au-dessus de la brousse épaisse des Guyanes continuée puis bas par la forêt verge de l’Amazone.
Personne jamais ne devait le revoir. Après de nombreuses recherches, on admit que l’aviateur n’avait pu se poser en panne dans cette brousse amazonienne, toutes les explorations, depuis dix ans, demeurèrent vaines.
L’ingénieur Allessy
Voici comment nous rapporte l’entrevue qu’il eut avec l’ingénieur Allessy. M. Paul Bringuier de Paris – Soir :
– Je suis Français. Je m’appelle René Alllessy et depuis longtemps je vis en Amérique du Sud, au Pérou et au Brésil où je m’occupe de chemins de fer et de mines de plomb. Il y à juste un an, je partis de Manaos, sur l’Amazone. pour chercher des filons de plomb vers le Nord, vers les Guxanes.
Dans la forêt
« Jai deux compagnons. un chimiste américain H. Galleger. et un géomètre de la Guyane française, F. Ross.
« les journées d’étape et de travail s’ajoutent, également épuisantes. Nous remontions longuement le Rio Yatuman, dans l’État d Amazone. Arrivés sur le territoire des Indiens Campos nous obliquons vers l’Est. Cette fois, nous sommes dans la forêt, exactement sur la ligne de l’Equateur. Le chaos tropical nous prend, nous étouffée.
« Nous repérons çà -t là des terrains qui contiennent peut-être du plomb et a enfin nous décidons de redescendre vers l’Amazone. Nous atteignons la source du Rio Mapuera et nous commençons de la descendre. Nous sommes en ce moment dans l’État brésilien du Para, à mi-chemin entre la Guyane anglaise et l’Amazone, sur les territoires des Indiens. Ils sont parmi les plus primitifs du Brésil. Nous en rencontrons un groupe qui nous reçoit assez bien. Le chef de cette bande nous dit (je parle couramment leur dialecte) :
« Il y a là-bas un blanc très sauve, encore plus sauvage que nous. Il vit avec nous mais il ne veut même pas assister aux fêtes et aux danses. I] mange et il dort. C’est un sage, plus sage que tous les blancs que j’ai jamais vus. »
Un fantôme
« Intrigués, nous continuons à descendre le Rio et nous nous arrêtons au village indien que le chef nous avait indiqué. Nous n’avons même pas à chercher, à interroger. Entre les corps cuivrés des indigènes avance un grand corps maigre et un blanc livide, maladif. Cet homme de notre race est nu, sauf une sorte de pagne de feuilles tressées. La peau de son visage qui colle aux os, semble diaphane, exsangue. Ses yeux, à la fois sans expression et brillants de fièvre, sortent des orbites. Il est visiblement au dernier degré de la misère physiologique. Des poils hirsutes couvrent son menton, mais on ne voit plus ses cheveux, son crâne est recouvert d’une épaisse couche graisseuse et noire.
« Nous l’entourons, nous essayons de l’interroger, de le réconforter. Il se laisse faire sans réagir. Il murmure quelques mots du dialecte indien. Nous lui parlons espagnol, portugais, français, anglais. Enfin il énonce lentement, en se frappant la poitrine:
« – Redfern, Redfern est mon nom. »
Ce nom nous rappelle vaguement quelque chose. mais ne nous donne pas le choc qu’il donnerait à un Européen qui lit régulièrement les journaux. Nous. depuis des années en Amazone ou au Pérou, nous occupons fort peu de faits divers.
« Nous soignons Redfern, nous lui donnons des bottes, un casque, nous essayons de lui redonner une apparence de civilisé. Nous restons quatre jours dans le village. Nous comprenons vaguement que Redfern a eu un accident, il y a longtemps, plus loin, dans le nord. Nous essayons de le persuader de repartir avec nous. Il secoue la tête. Non, il ne veut pas revenir à la civilisation. II se trouve bien bien ici. A-t-il atteint le plus haut degré de la sagesse? Nous avons plutôt l’impression qu’il ne s’est jamais remis d’une terrible commotion et que ses facultés mentales sont très affaiblies.
« Nous insistons. nous tentons de l’entraîner de force. Il se défend, se recroqueville comme un chien que l’on veut arracher à son maître. Nous renonçons, nous nous embarquons sur notre pirogue. Debout sur la berge, les jambes enfoncées dans la vase, il nous regarde nous éloigner sans un geste, sans un cri…
Un récit sincère
« Voilé, nous l’avons rencontré exactement le 25 juin 1937, il y a onze mois. C’est en arrivant en Angleterre, il y a huit jours, que j’ai lui les journaux et compris l’intérêt de notre aventure. L’exposition américaine qui vient de revenir et qui fouillait la Guyane anglaise au moment même où nous rencontrions Redfern sur le Rio Mapuera, dit qu’elle a retrouvé les débris de l’avion à peu près à la frontière de la Guyane anglaise et du Brésil, dans la Sierra Arary.
L’accident a dû avoir lieu là et Redfern, dans les années qui ont suivi, a dû faire, de tribu en tribu, les cinq cents kilomètres qui séparent le lieu de l’accident de l’endroit où nous l’avons rencontré.
« De notre groupe, Ross est mort en arrivant à l’Amazone, Galleger est actuellement à Panama. Pour moi, je vais revenir en Amérique. Je suis prêt à amener les amis de Redfern et ses parents à l’endroit où il vit ».
Biographie de Paul Redfern
Paul Redfern naît le 24 février 1902, dans la ville de Rochester, dans l’État de New York. Adolescent, il vit dans la ville de Columbia, dans l’État de la Caroline du Sud avec sa famille. Son père et sa mère travaillent tous les deux dans le collège Benedict comme professeurs et leur fils Paul est prodige de la mécanique et de la musique. Après terminer ses études secondaires, il devient inspecteur de production pour l’aviation militaire, et par la suite il organise les travaux pour ouvrir le tout premier aéroport de la ville de Columbia.
En août 1927, Paul Redfern devient la première personne à voler en solo à travers la mer des Caraïbes. Par la suite, il est la première personne à traverser sans escale la route reliant l’Amérique du Nord à l’Amérique du Sud. Il débarque de Brunswick, dans l’État de Géorgie pilotant l’avion Stinson SM-1 Detroiter NX-773Mais lors de ce vol Redfern disparaît survolant le territoire du Venezuela et son corps ni son avion n’ont jamais été retrouvés.
Redfern voulait atteindre Rio De Janeiro, Brésil sans atterrir, mais il avait prévu un site d’atterrissage si son carburant était trop bas. Des milliers de personnes attendaient son arrivée au Brésil, dont le président du Brésil, mais en vain. Les recherches ont continué durant des années par de nombreuses groupes.
Quelques missionnaires et des personnes visitant des tribus vivant dans la jungle ont signalé qu’un homme blanc vivait parmi les Indiens brésiliens ou vénézuéliens, mais cet homme n’a jamais été retrouvé, et aucune preuve crédible documentant qu’il a survécu au vol n’existe, même s’il y avait des bruits qu’il s’agissait en fait de Paul Redfern.
En 1936, l’aviateur Art Williams a affirmé avoir trouvé des traces du crash de Redfern en Guyane britannique. En 1988, le chercheur Robert Carlin affirme que Redfern avait survolé Ciudad Bolivar, au Venezuela et son avion tomba à environ 40 milles au Nord – Nord – Ouest d’Angel Falls, les cataractes plus hautes au monde.
Voir aussi :
