Communauté inuite Igloolik
Igloolik (en inuktitut: ᓄᓇᕗᑦ), est une petite communauté inuite du Nunavut, territoire nordique du Canada. Le nom « Igloolik » vient de l’expression inuktitut qui veut dire « Il y a des igloos ici ».
Perdu sur une minuscule île désertique de la péninsule de Melville, près du bassin Foxe, Igloolik ne compte que 1600 résidents qui s’appellent Iglulingmiut (gens d’Igloolik).
On croit que pendant quatre mille ans, les ancêtres nomades des habitants du village y ont chassé la baleine et le morse.
Les premiers contacts documentés avec les Européens remontent au passage de la marine royale britannique, plus précisément les navires HMS Fury, en 1814 et HMS Hecla, en 1822. Cette année-là, le capitaine William Edward Parry qui commanda les deux navires, passa ici l’hiver.
En 1867 et 1878, ces endroits furent explorés par l’explorateur américain Charles Francis qui cherchait des survivants de l’expédition de John Franklin.
En 1913, les québécois Alfred Tremblay et le Capitaine Joseph-Elzéar Bernier, poussèrent leur expédition et leur exploration minérale de Pond-Inlet (au Nunavut) jusqu’à Igloolik. Ensuite, en 1921, un membre de la cinquième expédition de Knud Rasmussen visita ces parages.
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Le premier établissement permanent a lieu en 1930. Une mission de l’Église catholique romaine y est ouverte et vers la fin de la même décennie, la Compagnie de la Baie d’Hudson installe un poste sur l’île.
Mais les gens ne s’y sont fixés par le bon que dans les années 1960.
Aujourd’hui, Igloolik se distingue par son profond attachement à la culture inuite traditionnelle. Par exemple, les chasseurs y sont nombreux et tout le monde parle l’inuktitut. Les gens confectionnent des vêtements à la main. La plupart ont des emplois réguliers, dans divers lieux de travail. Certains d’entre eux tirent un revenu de leurs sculptures.
Parfois, les hommes construisent un immense igloo comme lieu de rassemblement à l’occasion de fêtes. Il se tient des danses dans la salle communautaire, pour les adolescents ou des danses carrées pour les plus âgés, et on organise des jeux pendant les vacances.
Le village est connu également par sa célébrité médiatique : en 2001, Zach Kunuk, cinéaste originaire d’Igloolik, a remporté une kyrielle de prix pour Atanarjuat, la légende du coureur rapide, premier long métrage scénarisé, dirigé et interprété par des Inuits.
La collectivité entière s’entraide les uns les autres et elle est comme une famille.
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Les gens d’ici mangent du caribou, de l’omble chevalier, du morse, du phoque barbu, de l’ours blanc, de la chair de morse rassise (igunaq), des œufs de toutes sortes d’oiseaux, ainsi que les oiseaux eux-mêmes. Bref, il se trouve toutes sortes d’animaux autour de la communauté, et ils sont tous utiles. On y trouve des plantes appelées « aupilattunguaq, qunguli et uqauyait». Cette végétation est abondante en certains endroits.
Malheureusement, ici les jeunes qui forment 60 pour cent de la population, environ, décrochent massivement. D’ailleurs, le village n’est pourtant pas immunisé contre l’alcoolisme, la violence et le suicide, fléaux de toutes les communautés nordiques. Ainsi certains tombent dans la petite délinquance ou pire, dans une insondable apathie.
Bref, la vie est difficile… Tout est calme, il fait beau, est soudain, le blizzard se lève…
Mais Igloolik s’accroît chaque année. On y trouve déjà une piste d’atterrissage pouvant accueillir des avions à réaction on voit un certain nombre de véhicules autour de la localité. Enfin, les gens peuvent trouver un emploi plus facilement qu’autrefois.
Plusieurs « Blancs du Sud » passent ici quelques années et repartent quand l’expérience perd son sel et les paysages désolés en bordure du village ne les attirent plus.