À propos de l’Île du Prince-Édouard, la découverte et l’histoire
Le découvreur de l’île (1534)
« Jusqu’à dernièrement les historiens n’avaient pu décider d’une maniéré effective qui a découvert l’île du Prince-Édouard. Les Anglais en donnaient la gloire a Sébastien Cabot, en 1497; les Français en attribuaient l’honneur a Verazzini, en 1524, mais ni les uns ni les autre autres n’ont jamais pu donner de preuves certaines de leurs avances. Aujourd’hui, cependant, grâce aux recherches du docteur S. E. Dawson, sir Joseph Pope, A. B. Warburton, Mgr O’Brien, D C. Harvey et autres, il no fait plus de doute que le vrai découvreur de l’île Saint-Jean (île du Prince-Édouard) fut Jacques Cartier.
C’est à son premier voyage, en 1534, que le célèbre navigateur de Saint-Malo fit la découverte de l’île. Ayant quitté Saint-Malo le 20 avril 1534, il entra dans le golfe Saint-Laurent le 25 juin. Le 29 juin, le vent étant du nord-est, les vaisseaux de Cartier, poussés vers le sud, et, au soir du même jour, on aperçut deux pointes de terre que l’on prit pour deux îles. Le lendemain, 30 juin, Cartier mit pied à terre en plusieurs endroits, et le 1er juillet il longea la côte nord de l’île jusqu’au Cap Nord.
Doublant ce cap. il entra assez avant entre la côte occidentale de l’île et le rivage du golfe qui regarda cette côte, mais pas assez loin pour reconnaître le détroit qui sépare l’île de la terre ferme. « Convinmes, dit-il, que c’était une baie a environ vingt lieus de profond et autant de traverse. Nous la nommâmes la baye Saint-Lunaire. »
À peu près toutes les autorités s’accordent à dire que les deux pointes de terre que Cartier avait pris pour des îles sont Campbell’s Point et Cape Sylvester ou Cap Tuber et Cap Tryon… »
Le premier établissement de l’Île (1720)
« Ce ne fut que sous le coup de désastreux traité d’Utrecht que la France commença à coloniser l’île Saint-Jean (aujourd’hui île du Prince-Édouard). De 1720 à 1758, c’est-à-dire dans l’espace de trente-huit ans, il s’y établit un courant d’immigration composé presque entièrement d’Acadiens de la Nouvelle-Écosse qui atteignit le chiffre d’environ six mille âmes, ce qui formait une population double de celle de l’Acadie, lorsqu’elle passa sous la domination anglaise.
Les nouveaux établissements de l’Île Saint-Jean étaient en voie de prospérer et de s’agrandir, il y avait même cinq paroisses régulièrement établies avec curé résident, lorsque tout fut complètement anéanti à la suite de la conquête de Louisbourg par l’Angleterre, en 1758. Les conquérants conduits par lord Rollo s’abattirent sur l’île Saint-Jean, la ravagèrent dans toute son étendue, détruisirent les maisons, brûlèrent les habitations, tuèrent tuèrent ou enlevèrent les bestiaux et jetèrent la population en masse dans des vaisseaux dont plusieurs étaient en si mauvais état qu’ils périrent en mer. Les autres furent conduits dans les ports de France…
Quelques années après la proscription, quand la situation fut un peu détendue, un petit nombre d’Acadiens déportés aux colonies anglaises (les États-Unis d’aujourd’hui) purent revenir rejoindre ceux de leurs compatriotes qui avaient échappé à la déportation et qui vivaient cachés dans les bois. »
Le premier prêtre acadien de l’île du Prince-Édouard (1828)
« Le 28 juin 1828 restera mémorable pour les Acadiens de l’Île Saint-Jean (île du Prince-Édouard). Ce jour-là, dans l’église de Saint-André, avait lieu d’ordination de l’abbé Sylvain-Ephrem Poirier, le premier prêtre acadien de l’île, par Mgr Bernard MacEachern. À partir de cette date les Acadiens se sentirent, pour ainsi dire, baptisés de nouveau. Dorénavant, un des leurs monterait chaque jour à l’autel offrir le Saint Sacrifice pour le peuple acadien. C’était un lumineux espoir pour eux. L’abbé Poirier était né à Tignish le 15 juillet 1802, du mariage de Pierre Poirier et de Marie Chiasson. Il avait fait ses études au séminaire de Nicolet.
Le nouveau prêtre eut la desserte des missions de Tignish, Cascompec, Egmont-Bay et Mont-Carmel, et pendant près de cinquante ans se dépensa au service des siens. Aujourd’hui, on comprend difficilement comment un seul homme pouvait suffire à une telle besogne; il faut réellement que, dans ses travaux, le missionnaire ait puisé des joies intérieures et des consolations qui, seules, pouvaient compenser les fatigues et l’épuisement du corps. Notons qui qu’à l’arrivée de Mgr MacEachern, en 1790, il n’y avait pas une église digne de ce nom dans toute l’Île du Prince-Édouard.
À sa mort, en 1835, de belles églises avaient été construites à Tignish, Cascoupec, Égmont-Bay, Mont-Carmel Miscouche, Rustics et Rollo Bay. »
(Par J.-H. Blanchard, Histoire des Acadiens de l’île du Prince-Édouard. Le Bulletin des Recherches historiques, 1940).
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