La Deuxième guerre entre la Chine et le Japon. Horrible conflit
Le Japon : « Inutile de vous inquiéter de notre petite visite amicale : le monde entier reconnaîtrait que vous n’avez aucune hospitalité, puisque nous n’avons pas fait de déclaration officielle de guerre. »
(Ces nouvelles datent du 28 août 1937).
Déjà le conflit sino-japonais a coûté des milliers de vies et causé des dégâts immenses dans Shanghai et les environs. Tout fait prévoir que cette horrible guerre sera remplie d’horreurs.
Les Japonais, pour cette fois, rencontrent, en Chine une résistance qui leur coûte extrêmement cher et qui ne laisse pas de les surprendre. Ils doivent se rendre compte qu’il était urgent pour leur cause de frapper un grand coup, car, un an ou deux plus tard, la partie aurait été perdue pour eux.
Ce qui complique la partie, pour les Japonais, c’est la présence en Chine de tous les armements modernes et de milices qui commencent à compter non seulement par le nombre, mais aussi per la stratégie. La main des puissances étrangères est là qui arme et qui guide, tandis que le chef Chiang-Kei-Shek montre une intelligence et une énergie rares. Il est probable cependant que le Japon aura un succès au moins relatif. Sa merveilleuse machine militaire finira, au prix de lourds sacrifices, par entamer une autre partie du territoire chinois. Pas plus. L’ère des conquêtes faciles au dépens des Chinois est finie. I] ne faut pas le regretter, si toutes ces épreuves font entrer la Chine dans le concert des nations modernes et progressives.
La mort sous de doux noms
« Douce matinée », « Brise parfumée », « Oiseau magique », « Meilleur des mondes », « Ami fidèle », etc… – Sous ces noms charmants, les 995.000 tonnes de la marine de guerre japonaise crachent sur Changhaï leurs obus mortels.
Sans arrêt, les navires de guerre japonais ont échangé des signaux la nuit dernière, tandis que Changhai était bombardé. L’amirauté travaille sans discontinuer. Des monstres d’acier aux noms poétiques glissent silencieusement vers les côtes chinoises. La flotte du Nippon, maitresse du Pacifique, entre en jeu.
Que représente cette flotte? Une formidable puissance de combat : 995.000 tonnes; 110.000 hommes; escadres, dont l’une indépendante sur les côtes chinoises. C’est l’escadre « de Chine » sous les ordres du vice-amiral Hyakoutaké et du contre-amiral Hasgawa.
Réserve formidable
Pendant que la 3e escadre menace directement la Chine, les deux autres escadres veillent, l’une basée à Yakasuka, à côte de Tokyo, défend la capitale du Nippon et son principal arsenal. L’autre, basée à Jure, protège la « Mer intérieure » japonaise.
Enfin les Japonais tiennent en réserve trois cuirassés jaugeant ensemble plus de 95.000 tonnes, deux croiseurs de bataille, 4 croiseurs de 10.000 tonnes, 1 de 8000, 1 de 5000 et 1 de 4000 tonnes, des porte-avions, des sous-marins, des torpilleurs innombrables.
Noms poétiques des navires de guerre !
Et cependant, quand on entend les noms de ces mastodontes meurtriers, on n’a qu’une impression de douceur poétique.
Les uns, les torpilleurs, ont des noms de vers parfums : « Brise rapide, vent de la rivière, vent de neige, vent de la plage », des noms de mois ou des appellations plus poétiques encore : « Brisants de la mer, soirée embaumée, douce matinée. »
D’autres, des noms de villes, d’îles, de caps ou de provinces.
Un porte-avions s’appellera « Dragon ailé », un autre « Oiseau magique ».
Les canonnières chinoises, dressées devant eux, ne leur cèdent en rien dans le domaine de la poésie. L’une « Toujours confiante », l’autre le « Meilleurs des mondes », une autre « Ami fidèle ».
Mais ces navires aux noms tendres crachent avec précision la mort autour d’eaux.
Contre-offensive des troupes chinoises
Les troupes chinoises ont déclenché une contre-offensive tout à fait inattendue pour mettre Changhai sous le feu et forcer les Japonais à modifier le plan d’attaque qu’ils allaient bientôt mettre à exécution. Pendant que cette contre-offensive a handicapé les Japonais, ceux-ci déclarent qu’ils relanceront les Chinois avec plus de violence, de férocité. De nouveaux régiments sont débarqués de navires japonais qui ont remonté la rivière Whangpoo. Des obus ont éclaté dans la concession internationale et dans a concession française pour mettre la vie des habitants en danger.
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