Francophonie à Toronto

Francophonie à Toronto : aujourd’hui et hier

Selon les termes de la loi sur les services en français, adoptée par l’Assemblée législative de l’Ontario en 1986, Toronto est une région bilingue. Les colons français avaient fondé le premier établissement permanent dans ces lieux vers 1720. Il fut appelé Fort Rouillé en l’honneur de Antoine-Louis Rouillé, ministre de la Marine et des Colonies françaises.

Aujourd’hui, le nombre de personnes qui parlent français au sein de leur famille à Toronto ne dépasse pas 4%. Plusieurs de ces familles sont des immigrants venus d’Afrique, de Haïti ou d’Europe.

La première paroisse francophone de Toronto, la paroisse du Sacré-Cœur, y a été fondée en 1887. En 1907, l’Alliance française de Toronto voit le jour. En 1993 se tient le Salon du livre francophone de Toronto, lancé par Christine Dumitriu Van Saanen. En 1998, Marcelle Lean fonde Cinéfranco, festival annuel de films francophones.

Les francophones de Toronto sont disséminés à travers la ville. Cependant, un grand nombre d’institutions francophones ont pignon sur rue dans un large quadrilatère qui s’étend au sud de la rue Bloor jusqu’au lac Ontario, entre les rues Parliament et Bay.

Ce quadrilatère abrite la paroisse du Sacré-Cœur, l’école du Sacré-Cœur, l’école Gabrielle-Roy, le Collège français, le Lycée français, le Centre francophone de Toronto, la Place Saint-Laurent, le Centre des Pionniers, le lieu de diffusion du Théâtre français de Toronto et le Réseau franco-ontarien de développement économique et d’employabilité (RDEE).

Parmi les francophones les plus connus originaires ou résidents de Toronto, on peut citer: l’athlète Albert Bélanger (Frenchy), boxeur professionnel et champion mondial dans la catégorie poids-plume en 1927; Berthe Castonguay, qui a inauguré la première classe bilingue à l’école du Sacré-Cœur de la rue Sackville; Charles Arsenault, promoteur de la culture francophone, fondateur de la librairie Champlain à Toronto; Micheline Saint-Cyr, promotrice de la culture française, fondatrice du centre culturel La Chasse-Galerie; Napoléon-Antoine Belcourt, député fédéral d’Ottawa et sénateur (1907-1932), président de l’Association canadienne-française d’éducation de l’Ontario.

Survol historique

La paroisse du Sacré-Cœur est une paroisse catholique francophone de la ville de Toronto, la plus grande cité canadienne. Cette paroisse fut fondée en 1887 à la demande des résidents catholiques de la ville afin de desservir les 130 familles canadiennes-françaises de Toronto.

C’est le 26 juin 1887 que l’archevêque de Montréal fonde la paroisse du Sacré-Cœur, dirigée par l’abbé Philippe Lamarche. Le premier siège de la paroisse est installé dans une église de la rue King. En 1937, à l’initiative du curé Édouard Lamarche, le neveu du précédent, une église catholique est bâtie à l’angle des rues Carleton et Sherbourne.

C’est autour de cette paroisse que les francophones de Toronto se regroupent au cours du XXe siècle.

En juin 1940, les paroissiens fondent l’association de la Survivance canadienne-française de Toronto, connue sous le sigle SCFT. C’est le tout premier organisme qui se voue au maintien de la langue française et des traditions des Canadiens français de Toronto. D’autres organismes suivront: le Cercle paroissial canadien-français, le Club des Ormeaux, le Cercle des gaietés lyriques et le Cercle familial scolaire de l’école du Sacré-Cœur.

Dès 1888, l’abbé Philippe Lamarche avait fondé, dans le sous-sol de l’église du Sacré-Cœur, une classe bilingue. Cette institution fut nommée École élémentaire catholique du Sacré-Cœur. En 1937, le ministère de l’éducation de l’Ontario crée un département d’enseignement du français, et l’École du Sacré-Cœur sert de base au développement des classes de français.

En septembre 1975, la première école publique de langue française est ouverte dans les locaux de la Sackville Public School, au 19, rue Sackville. Cette école relève du Toronto School Board. L’école porte le nom de l’écrivaine Gabrielle Roy.

En septembre 1989, le Conseil scolaire de la ville de Toronto crée une école secondaire de langue française sur le campus de l’Institut collégial Jarvis (à partir de 1997, cette école s’appelle le Collège français. C’est la seule école française publique en Ontario à offrir un baccalauréat international).

Puis le Lycée français, situé au 77, rue Charles Ouest, ouvre ses portes en 1995. Il propose la gamme complète du système éducatif français, de la maternelle à la terminale. Le Lycée français est homologué par le ministère français de l’Éducation nationale sous la tutelle de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger.

En 1977, le Centre francophone de Toronto (CFT) est créé. Le 23 octobre 1989, c’est au tour du Centre médico-social communautaire, ou CMSC. Il s’agit de la première institution de santé qui offre des services en français en Ontario. Le CFT et le CMSC fusionnent en 2004. Aujourd’hui, le nouveau Centre francophone de Toronto regroupe toute une gamme de services: santé, aide juridique, petite enfance, accueil des nouveaux arrivants, programmation culturelle et autres.

En 1978, Simone Lantaigne fonde les Centres d’Accueil Héritage. Ce réseau offre une gamme de soins et de services communautaires en français aux résidents de Toronto et des environs. Ces soins incluent un service de soutien à domicile pour personnes âgées, un service de soutien à domicile pour séropositifs, une aide à domicile (transport, accompagnement), un service de jour et un centre pour personnes âgées.

Sur le plan culturel, le Théâtre français de Toronto est créé en 1967. Il présente des centaines de productions pour adultes et enfants, puisées dans le répertoire canadien (Michel Tremblay, Jean Marc Dalpé, Robert Marinier et autres), français (Molière, Cocteau, Anouilh, Marivaux, Genet, etc.), ou international (Tchekhov, Goldoni et bien d’autres).

Un autre théâtre francophone est fondé en 1994 par Claude Guilmain et Louise Naubert. Il s’agit du Théâtre La Tangente (anciennement Théâtre Les Klektiks).

Le Réseau du développement économique et de l’employabilité de l’Ontario (RDEE Ontario), un organisme sans but lucratif, a été créé afin d’appuyer des initiatives de développement économique communautaire. L’organisme encourage l’épanouissement des communautés francophones de la province.

Parmi les publications en français disponibles à Toronto, on trouve à partir de 1976 le journal Toronto Express (la publication devient L’Express de Toronto en 1977). En 1983, le journal Le Métropolitain, hebdomadaire publié dans la région de Brampton – Toronto, voit le jour. En 1984, la Société des écrivains et écrivaines de Toronto est fondée. C’est en 1993 que Mme Christine Dumitriu Van Saanen fonde le Salon du livre de Toronto, une foire annuelle de l’édition francophone. La même année, Afrique Nouvelle Musique, un regroupement des artistes franco-torontois d’origine africaine, est créé.

Plusieurs autres organismes, associations et manifestations représentent aujourd’hui les francophones de Toronto, comme le festival annuel de films francophones; l’Oasis, une association des femmes francophones; ou la troupe de danse Corpus, fondée par David Danzon et Sylvie Bouchard.

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Chutes de Niagara, photographie de Megan Jorgensen.
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