Nouvelles pas fraîches : C’est arrivé un peu partout dans le monde en février 1960
Naissance du prince en Japon
22 février 1960 : Les Japonais applaudissent à la nouvelle de la naissance d’un fils de 5 livres et 9 onces du prince héritier Akihito et de son épousé « cendrillon », la princesse Michiko. L’infant, premier fils du couple, vient en deuxième place pour la succession au trône japonais. L’empereur nommera et donnera un titre à l’enfant le 29 février, durant l’ancienne cérémonie du premier bain. Jusqu’à ce temps, il sera appelé « Shinno », ou prince impérial.
La lutte dans le sud contre la ségrégation cause 34 arrestations
22 février 1960 : Richmond. Une révolte qui grandit sans cesse, entreprise par les Noirs su dus contre la ségrégation raciale dans les restaurants, a conduit à l’arrestation de 34 Noirs, hier, à Richmond. On s’attend que de nouvelles grèves « sur le tas » aient lieu aujourd’hui.
Après avoir donné un concert à l’Université John Hopkins, de Baltimore, le chef d’orchestre Duke Ellington, un Noir, se rendit avec des amis à un restaurant où l’on avait refusé de servir les Noirs à deux reprises dans la journée,
Le restaurateur refusa de servir Ellington et ferma ses portes de bonne heure. Plusieurs étudiants de Hopkins se sont réunis près du restaurant au cours de l’incident.
Ceux qui ont participé à la manifestation dans l’un des plus vastes magasins à rayons de Richmond ont déclaré qu’ils n’étaient ni surpris ni découragés par les arrestations. « Nous savions que cela se produirait… cela nous importe peu. »
Les 34 individus ont été emprisonnés sous les accusations de s’être introduits sans autorisation sur la propriété d’autrui, lorsqu’ils ont refusé de quitter les alentours de deux salles à diner du magasin Thalhimers, malgré la demandé de la direction. Les deux salles à diner sont réservées aux gens de race blanche. Ils ont été remis en liberté sous un cautionnement de $50 chacun.
L’Angleterre réduira ses effectifs armés
23 février 1960. Londres. En dépit de la tension créée par la guerre froide, la Grande Bretagne réduira de 56,000 hommes les effectifs de son armée. Le ministre de la guerre. M Christopher Soames, gendre de Sir Winston Churchill, rapporte que vers la fin de l’année, l’armée comptera 216,000 hommes. Elle en compte présentement 272,000 et l’objectif fixé pour 1963 est dé 180,000 hommes.
Le ministre a précisé que l’armée est pourvue d’armes ultramodernes qui lui gardent toute son efficacité et une puissance accrue, même malgré des cadres réduits. Dans son rapport officiel, M. Soames précise que l’on a remporté un succès marqué en fournissant de nouvelles armes aux forces armées. Ces armes leur permettent maintenant de faire face autant à une guerre nucléaire qu’à une guerre selon les méthodes conventionnelles.
La Grande-Bretagne recevra, cette année, le Malkara, missile téléguidé anti-char d’assaut, développé en Australie. De plus on fera l’essai d’un nouveau char d’assaut de combat appelé à remplacer le Centurion.
Le ministre de la guerre a également fait savoir qu’au cours des prochains mois, l’armée sera dotée d’une nouvelle mitraillette légère 105-MM, d’un obusier et d’une rampe de lancement de fusées personnelles Super-Bazooka.
Bien que l’on réduise les affectifs en hommes, il en coûtera #38,807,266 de plus que l’an dernier pour administrer l’armée par suite du programme d’armes nouvelles et de modernisation des opérations.
Khrouchtchev se repose à Bali
24 février 1960. Depasar, Indonésie. Le premier ministre soviétique Nikita Khrouchtchev est arrivé à Denpasar hier par avion en compagnie du président Sukarno pour profiter de quelques heures de repos dans l’île enchanteresse de Bali avant d’entreprendre, probablement demain, d’importantes négociations.
Les deux hommes d’État ont té accueillis à l’aéroport par de nombreux gardes de sécurité armés de pieux de bambou aiguisés ainsi que par une double rangée de Balinaises aux seins nus qui ont jeté une pluie de fleurs sur Khrouchtchev pendant qu’il passait entre elles.
Le chef soviétique, un athée convaincu, a supporté impassiblement la chaleur tropicale pendant le déroulement d’une cérémonie religieuse de bienvenue qui a duré huit minutes. Les prêtres ont abrégé le rite à la demande du président Sukarno.
Il est tout probable que Khrouchtchev et Sukarno passeront la plus grande partie de la journée à se reposer et à visiter la propriété de l’hôtellerie Tamipaksiring.
Des changements au programme de Khrouchtchev laissent toutefois supposer qu’ils se proposent de discuter ici même plutôt que d’attendre d’être de retour au palais de Sukarno, à Bagor, en fin de semaine.
Les ministres des Affaires Étrangères, Andrei Gromyko de Russie et Subandrio d’Indonésie, ont annulé un voyage de deux jours et demi à Ambon pour accompagner ici leurs chefs respectifs. Khrouchtchev a laissé tomber ses projets de visite à Ubud et Kintamani demain, laissant la journée entièrement disponible aux discussions avec Sukarno.
Le groupe de Khrouchtchev arrivait de la ville de Surabaya, qui a subi l’influence communiste, et le Premier Ministre russe a reçu l’accueil le plus chaleureux et le plus turbulent de tout son séjour en Indonésie.
Les soldats ont dû se servir de leurs baïonnettes pour contenir la foule enthousiaste de quelque 50,000 personnes qui s’est entassée dans un amphithéâtre de football pour entendre les discours de Khrouchtchev et de Sukarno.
Sukarno a dit qu’il avait demandé à son homologue russe de parler au nom de l’Afrique et de l’Asie lors de la conférence au sommet des « quatre grands ».
« J’insiste pour qu’un représentant de l’Asie et de l’Afrique assiste à la conférence », a-t-il dit. « Si ce n’est pas possible, le premier ministre Khrouchtchev, qui est un ami de l’Asie et de l’Afrique, sera alors l’interprète de nos opinions ».
Cuba disposé à négocier avec Washington
23 février 1960. La Havane. Le gouvernement cubain dit qu’il est prêt à négocier ses divergences avec les États-Unis mais il a fait une mise en garde contre toute action de Washington qui nuirait à l’économie cubaine.
Le ministre des Affaires étrangères Paul Roa a remis une noie au chargé d’affaires américain Daniel Bradoeck. hier, annonçant que Cuba nommerait une commission pour entamer les pourparlers A Washington A une date qui conviendra aux deux pays.
La note exprime la « confiance que cette décision sera justement appréciée par le gouvernement nord-américain, en ce sens qu’elle a pour but l’examen… des questions qui ont affecté récemment les relations traditionnelles entre Cuba et les États-Unis ».
Mais la note indique que les négociations seront rompues si le gouvernement américain ou le Congrès prennent des mesures que Cuba pourra considérer comme nuisibles à son économie. C’est là un avertissement évident contre toute tentative de modifier le système de quota du sucre en vertu duquel les États-Unis achètent ;a moitié de la récolte cubaine de sucre à des prix spéciaux.
Braddoek a refusé de commenter le contenu de la note qu’il a transmise à Wassington. Un porte-parole du secrétariat d’État à Washington a dit qu’il n’y aura pas de commentaire tant que la proposition n’aura pas été étudiée.
Braddoek agit comme principal représentant des Etats-Unis ici depuis le rappel de l’ambassadeur américain Philip Bonsal à Washington le 23 janvier, pour consultation. C’était au plus fort des attaques verbales du premier ministre Fidel Castro contre les États-Unis. Cuba a par la suite rappelé son ambassadeur de Washington, Ernesto Dihogo.
Les points litigieux
Les points en litige entre les États-Unis et le gouvernement de Cuba comprennent :
- Les demandes américaines pour le paiement rapide et adéquat pour les propriétés américaines saisies en vertu du programme de la réforme agraire de Castro.
- Les plaintes cubaines à l’effet que les États-Unis donnent asile à des « criminels de guerre », membres du régime du dictateur Fulgencio Batista, chasse du pouvoir.
- Les accusations cubaines à l’effet que des avions basés aux États-Unis effectuent des bombardements sur Cuba.
- Les restrictions sévères sur les importations des États-Unis à Cuba.
Cuba fait également pression en vue d’un nouvel accord commercial avec les États-Unis, qui embrasserait le système de quota du sucre Castro s’est plaint à plusieurs reprises que le système de quota étant sujet à une action de la part du Congrès, il devient « un instrument de pression politique” contre Cuba.
Les États-Unis ont déjà fait des excuses pour ce qui semble avoir été une tentative de bombardement sur une raffinerie de sucre jeudi dernier, rie la part d’un avion privé parti de la Floride L’avion a explosé tuant les deux Américains à bord.
Dimanche, un autre avion a laissé tomber plusieurs bombes près d’une raffinerie de pétrole juste à l’extérieur de La Havane et le journal semi-officiel Revolucion a précisé que l’avion venait de la Floride.
Pour en apprendre plus :