Un docteur qui sème la gaieté : Médecin impotent qui sait encore soulager
Cloué sur un lit depuis 17 ans, il réconforte les invalides – Comme un rayon de soleil
Seattle, Washington, 3 mai 1930 — Travailler pour n’avoir point à se tracasser et à geindre sur ses malheurs, telle est bien la ferme conviction du Dr Frank R. Loope, surnommé le “docteur – soleil”, de Seattle.
Et ce bon docteur, bien que sans assistance et cloué sur son lit depuis 17 ans, incapable même de tourner la tête, ce bon docteur, rayonne de bonheur, de gaieté et de contentement. Voilà pourquoi il exerce une profonde influence sur le bien-être de ses concitoyens. Il collabore chaque semaine au “Star” de Seattle. Il organise des spectacles auxquels assistent des groupes de 200 invalides et parfois plus. De sa chambre, il dirige même une manufacture et un magasin qui emploie des invalides
Le Dr Loops etait éminent et fort recherché, quand l’arthritisme le rendit impotent. Étant lui-même médecin, on ne pouvait le tromper; il connaissait tout aussi bien son état que ses confrères
et il savait que son cas était sans espoir.
“Je fus malheureux pendant des mois.“ déclara Loope, en souriant dans son miroir qui lui permet de voir et d’étudier la figure de ses visiteurs.
“C’est alors,” dit-il, “que je constatai que mon malheur pouvait se changer en bonheur, si j’occupais mon esprit à travailler pour d’autres malheureux”
On installa donc un appareil téléphonique près de son lit et il put bientôt venir en communication avec des malades, des aveugles et des impotents dans différents hôpitaux et résidences de la ville. Il s’aperçut que les gens plus fortunés étaient heureux de venir en aide aux nécessiteux. Le Dr Loope commença alors à écrire ses “Sunshine Smiles” pour le Star de Seattle afin d’égayer les malades.
Son ambition
Mais la grande ambition du Dr Loope, c’est la création d’un centre industriel où ceux qui sont sans foyer, ainsi que les impotents pourraient vivre avec un minimum de dépenses, dans un entourage sympathique et vaquer à leurs travaux au lieu d’être condamnés à la misère.
(Le Petit Journal, récit publié en 1930).
Notons que le docteur Frank Roy Loope est décédé en 1934 à l’âge de 60 ans).
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