Découverte de Louisiane
En 1673, Louis Joliet et père Marquette découvrent le Mississippi et le désignent comme le fleuve Colbert. Néanmoins, ils décident de s’arrêter et retournent à Montréal, puis gagnent la France, où ils présentent leurs rapports et premières cartes de la région.
Neuf années plus tard, en 1682, Cavelier de La Salle voyage vers le confluent de l’Illinois et du Mississippi, et c’est lui qui donne le nom de Louysiane aux régions traversées par son expédition. Ce nom est conféré en l’honneur du roi Louis XIV et de sa femme Anne d’Autriche. En futur, la graphie Louisiane a été approuvée et retenue, avec un «i» en lieu du «y».
La nouvelle colonie française donc est fondée est elle est baptisée le 9 avril 1682.
De la Salle fait enterrer au pied d’une croix, fut enterrée une plaque de plomb qui porte, d’un côté, les armes de la France avec une inscription en latin :
- Ludovicus Magnus regnat nono Aprilis MDCLXXXII.
De l’autre côté, l’inscription dit :
- Robertus Cavelier, cum domino de Tonty, legato, R.P. Zenobio Membre, Recollecto, et viginti Gallis, primus hoc flumen, inde ab Ilineorum pago enavigavit, ejusque ostium fecit pervium nono Aprilis anni MDCLXXXII.
Voici la traduction des inscriptions en latin que nous a envoyée M. Marc-André Beauchamp : Louis règne depuis le neuvième jour d’Avril 1682. Robert Cavelier, Tonty et l’ambassadeur, les membres Zénobie, en souvenir des vingt Français, d’abord cette rivière, du village de Ilineorum voyages, et sa porte était mis à la neuvième journée d’Avril en 1682.
Au moment de procéder à la possession officielle de la Louisiane, Cavelier de La Salle donne lecture de l’acte de naissance de la colonie. Dans le texte, de vastes terres sont citées comme faisant désormais partie de la France.
Après la lecture de l’acte, le père Membré entonne le Vexilla Regis et le Domine salvum fac regem.
La cérémonie finit avec les cris de «Vive le Roy». Toute la procédure est constatée par un officier ministériel dans son compte rendu de la constitution de la Louisiane. Les Français repartent en Nouvelle France, laissant derrière eux les Sauvages qui ne parlent guère la nouvelle langue officielle du pays.
Malheureusement, pendant que Cavelier De La Salle faisait étendre le Canada jusqu’au golfe du Mexique, Louis XIV, dont le nom était glorifié par De La Salle, s’occupait du choix des luminaires pour Versailles. Il n’avait pas donc des ressources financières à supporter et soutenir les efforts qui visaient à implanter la France au cœur du continent américain. Le Roi-Soleil a d’autres choses à faire que de s’occuper de la lointaine Louisiane. Enfin, soyons justes, une nouvelle guerre européenne occupe son esprit.
En 1684, De La Salle reçoit les lettres patentes selon lesquelles il est nommé «gouverneur de toutes les contrées de l’Amérique septentrionales soumises et à soumettre du fort Saint-Louis des Illinois jusqu’à la Nouvelle-Biscaye», mais il est assassiné en 1687, près du fort Saint-Louis du Texas.
La première république de l’Amérique du Nord
Louisiane venait d’être cédée à l’Espagne par la France (1763), mais les colons français de là-bas ne voulaient pas entendre parler de domination espagnole.
On dépêcha Joseph Milhet, louisianais très riche, en France, pour protester contre la cession, mais la France ordonna à ses anciens sujets de se soumettre.
C’est alors qu’un Canadien-Français, fils d’un ancienbucheron, qui avait accompagné Lemoyne de Bienville en Louisiane, leva l’étendard de la révolte. Il se nommait Nicolas Chauvin de La-Frenière, avait terminé son éducation en France et exerçait la profession d’avocat.
Bel orateur, le peuple l’acclama et le 28 octobre 1768 était fondée la République de la Louisiane, la première république, sans doute, qui ait existé dans l’Amérique du Nord. Elle dura peu de temps.
Les Espagnols attirèrent les principaux chefs de la révolution dans un guet-apens et Nicolas de La-Frenière, Joseph Milhet, J.-B. Noyau et Pierre Carrisse furent arrêtés. On les condamna à être pendus, mais comme on ne trouva personne pour faire l’office de bourreau, ils furent fusillés, le 28 octobre 1769, par un peloton de soldats espagnols.
Le lendemain, la déclaration d’indépendance et la constitution de la République de la Louisiane étaient brûlées solennellement devant la cathédrale de la Nouvelle-Orléans.
(Le Canada, 31 octobre 1903.)
Vers le Mississipi
La hantise des découvertes et le goût des aventures avaient déjà conduit quelques Français dans les plaines de l’Ouest. A leur tour MM. Dollier de Casson, de Galinée et Cavelier de La Salle partaient en expédition de découverte vers la Grande Rivière du Mississipi (juillet 1669). Arrivés au lac Ontario, les explorateurs furent arrêtés dans leur voyage par la maladie, réelle ou simulée, de Robert Cavelier de La Salle. Ce dernier revint à Montréal, sous prétexte de se faire soigner et laissa ses compagnons continuer seuls leur route.
Comme La Salle s’était vanté au départ de découvrir un passage pour se rendre en Chine, son retour hâtif fit donner par dérision au lieu, où il débarqua, le nom de Lachine, qui prévalut depuis lors.
Les deux Sulpiciens ne jugèrent pas opportun de poursuivre leur voyage plus avant dans l’inconnu. Ils se contentèrent d’explorer la rive nord du grand lac Ontario. Ils longèrent aussi la côte orientale du lac Michigan et se rendirent jusqu’aux missions sédentaires des Jésuites, à l’extrémité ouest du lac Huron. Après avoir pris possession, au nom de la couronne de France, des territoires environnants des lacs Ontario et Erie, (Archives de la Marine: Collection C 11, vol. Ill, folio, 56.) ils revinrent à Ville-Marie et débarquèrent à Lachine au mois de juin 1670.
La Salle reprit bientôt pour son compte le grand voyage vers le Mississipi, qu’il prétendit dans la suite avoir découvert. Mais un autre avant lui avait, le premier parmi les blancs, aperçu les rives du grand fleuve américain: c’était le Canadien Louis Jolliet, accompagné du père Marquette, (17 juin 1673).
On a prétendu que le grand explorateur de la vallée du Mississipi avait imaginé ce moyen pour se débarrasser de ses compagnons et reprendre tout seul ses projets de découvertes. Son caractère extrêmement difficile et autoritaire permet toutes les suppositions.
Pour compléter la lecture :