Les dictateurs convoquent une conférence à Vienne
Des rumeurs non-confirmées disent qu’une bataille entre des troupes russes et roumaines a fait « des centaines de morts » – la querelle roumano-hongroise
Conférence des dictateurs à Vienne : Budapest, 27 août 1940. On a appris ici, ce soir, que la Roumanie et la Hongrie ont été « invitées » à participer, avec l’axe Rome-Berlin, à une conférence à quatre qui se fera à Vienne. Au cours de laquelle on réglera, si la chose est possible, ce que l’on appelle, dans tous les milieux bien informés, la crise balkanique. Le Reich et l’Allemagne veulent arranger les choses rapidement. En fait ils craignent que, si elles se gâtent, Russie n’en profite pour arrondir ses domaines.
L’Allemagne a appelé les ministres hongrois et roumain aux affaires étrangères à Vienne. Ils y rencontreront les ministres aux affaires étrangères nazi et fasciste M. Joachim von Ribbentrop et le comte Galeazzo Ciano.
Juste avant que ce fait ne soit rendu public. Les ministres allemands et italiens à Bucarest et à Budapest étaient partis. Ils ont pris des avions et partirent pour leurs capitales respectives. Ils emportaient avec eux un récit détaillé d’une échauffourée. Elle a mis aux prises des troupes russes et roumaines en Moldavie. Durant ces combats des centaines d’hommes auraient été tués.
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On comprend, ici que la réunion de Vienne a pour but d’obtenir le règlement de l’affaire de Transylvanie. Rome et Berlin prêts à tout pour éviter qu’un conflit n’éclate dans les Balkans. En fait, ce conflit les empêcherait d’approvisionner l’Allemagne et l’Italie. En effet, à cause du blocus anglais, ces puissances ont un pressant besoin des matières premières qu’ils produisent.
Un porte-parole du gouvernement roumain a déclaré, ce soir, qu’un avion hongrois a jeté, dimanche, des tracts de propagande en Transylvanie. Que c’est là d’ailleurs vraisemblablement l’appareil qui, au dire du ministre aux affaires étrangers de la Hongrie, un pilote roumain a abattu. La Hongrie a reçu la note de protestation de Budapest. Le gouvernement l’étudier avec toute la considération qui lui est due.
Dans les milieux soviétiques de Bucarest, on a confirmé, ce soir, les rapports disant que des troupes russes et roumaines en sont venues aux prises. Cela se passe le long de la frontière romano-russe. Ces rencontres ont fait des centaines de morts.