Colonisation de Louisiane
Une fois la colonie de Louisiane établie et débarrassé du souci de la guerre européenne, Louis XIV décide de s’occuper de la colonisation réelle des terres qui portent son nom.
Pour faire face aux menaces anglaises et espagnoles, le ministre Pontchartrain fournit les fonds pour une nouvelle expédition et celle-ci est confiée à Pierre Le Moyne d’Iberville, le plus grand guerrier Canadien de l’époque de la Nouvelle France surnommé «le Cid canadien».
En 1699, d’Iberville, accompagné de son frère Jean-Baptiste Le Moyne, fondent une première colonie au fort Maurepas qui est connu aujourd’hui comme Ocean Springs.
La même année, Pierre Le Moyne d’Iberville est nommé gouverneur de la Louisiane jusqu’en 1701 et Jean-Baptiste Le Moyne en est gouverneur de 1701 à 1713, puis, il assure un intérim en 1716-1717 et redevient gouverneur de 1718 à 1724 et encore plus tard, de 1733 à 1743. Nul doute, le frère de Pierre d’Iberville fut le meilleur gouverneur français de la Louisiane.
Malheureusement, peux de gens expriment leur envie d’aller s’établir en Louisiane.
Quelques soixante Français sont arrivés en 1700 et rien qu’un petit groupe d’entre eux construit des maisons et défriché les terres. Des désertions sont massives et en 1707, il ne restait plus de la moitié des cent soldats que le roi avait envoyé à défendre la colonie.
En 1712, le roi concède à la Compagnie de Louisiane, avec Antoine Crozat, marquis du Châtel, à la tête, le privilège du commerce exclusif. C’est Crozat qui obtient le privilège de faire venir des Noirs de l’Afrique, un bateau par année pour travailleur en Louisiane.
Mais en 1717, Antoine Crozat restitue à la Couronne de France ces privilèges et c’est la Compagnie des Indes (ou la Compagnie du Mississippi) qui les reprend
Cette compagnie est dirigée par le financier écossais John Law. Maintenant, qu’un Écossais gouverne la Louisiane française, les affaires marchent !
En deux ans, John Law recrute 7000 personnes, dont deux tiers sont des forçats libérés à conditions d’aller en Louisiane galères, des misérables ramassés dans les bas fonds de Paris, des femmes «de mauvaise vie» (prostituées et condamnées de droit commun), des filles à casette (des pauvres filles sans futur en France) et autres.
Certains fonctionnaires, aristocrates et professionnels, tels que maçons, forgerons, charpentiers aussi y arrivent, accompagnés de religieux, représentés par des ursulines, des jésuites, des capucins et autres. Il y en a également des militaires français.
Viennent des Allemands d’Alsace, de Wurtemberg, de la Bavière, des Italiens et des Suédois, le régiment suisse de Karrer, des Écossais et des Irlandais. Curieusement, tout le monde s’intègre bien sans exiger des accommodements raisonnables. Une nouvelle société est formée, dans laquelle les immigrants allemands, suisses et italiens francisent volontiers même leurs noms en moins d’une génération et deviennent Français.
Finalement, en 1731, la Louisiane devient célèbre dans le monde, quand Antoine-François Prévost, dit abbé Prévost, publie à Amsterdam son roman inspiré d’une femme déportée en Louisiane. Ce roman est connu sous le titre Manon Lescaut et sont titre complet est Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, septième et dernier tome d’un ensemble romanesque plus vaste, les Mémoires et aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde (1728-1731).
Le futur de la Louisiane française parait assuré et stable, même si l’esclavage et la discrimination raciale au sujets des gens venus de l’Afrique est un fait.
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