Brésil et Floride seront-ils français ?

Tentatives des Français d’occuper le Brésil et la Floride

Le traité de Tordésillas réservait le Brésil aux Portugais et la Floride aux Espagnols. Pourtant, la France a toujours refusé d’en reconnaître la validité. Aussi, à plusieurs reprises, des expéditions françaises furent dirigées vers les deux endroits . . . où elles rencontrèrent la plus vive opposition.

Pendant longtemps des marins de Honfleur et de Dieppe iront chercher le bois de teinture qui a laissé son nom au Brésil. Le plus célèbre d’entre eux est sans doute Binot Le Paulmier, dit de Gonneville, qui ramenait, en 1505, Essoméric, fils du roi Arosca, de la tribu des Carijos.

Au milieu du 16e siècle, le Portugal décida de nettoyer la côte brésilienne et chargea l’amiral Martin Afonso de Souza de concentrer ses coups sur Îahia et Pernambouc. A cette époque, la culture de la canne à sucre qu’on avait importée des Canaries était prospère. On avait résolu le problème de la main-d’œuvre en réduisant à l’esclavage certaines tribus d’indigènes, en multipliant les métis les Portugais payant de leur personne et en important les premiers nègres.

Les raffineries se sont rapidement multipliées. En 1570, on en comptait une soixantaine et, quinze ans plus tard, plus du double. Il faut dire qu’un gouvernement royal fut établi, dès 1549, et remplaça le système des “donatorios”. Lorsque Nicolas Durand de Villegagnon, Chevalier de Malte, fort d’une dotation royale (non officielle) de 10,000 livres tenta d’y établir quelque six cents hommes recrutés surtout dans les prisons, il pénétrait en territoire fortement occupé. Le fort Coligny fut érigé sur une île à la hauteur de Janeiro et tint de 1555 à 1560. L’établissement fut finalement rasé par une escadre de vingt-deux navires portugais en provenance de Bahia. Villegagnon qui était en France au moment de cette attaque eut beau protester, le Brésil était portugais et il le resterait.

Le traité de Tordésillas et expéditions françaises

Vers la même époque, une autre expédition française cinglait vers la Floride. De 1562 à 1565, Jean Ribaut tenta de résister aux Espagnols, mais en vain. La victoire des Espagnoles fut impitoyable. Seulement une centaine de Français purent rentrer en France. Les trois cent cinquante autres, cernés par l’ennemi, eurent à choisir entre des tribus hostiles ou le capitan Menendez. Celui-ci fut sans pitié. Il exécuta donc la majeure partie de ses prisonniers sous prétexte qu’ils étaient Luthériens. Un Béarnais, Dominique de Gourgues, voulut rapatrier les survivants éventuels et surtout venger les morts. Il rasa le fort San-Mateo. Par la suite il fit “brancher” les quinze prisonniers au même arbre, précise-t-il, lequel avait servi à Menendez pour exécuter les Français.

Comme l’Espagne semblait prête à oublier l’incident, la France, se trouvant heureuse de s’en tirer à si bon compte, fit mine de réprimander de Gourgues. Le pais évita de réapparaître en Floride, le pays très fertile et d’une rare beauté.

On connaît bien les expéditions de Villegagnon et de Ribaut grâce aux récits qu’en ont laissés Jean de Léry et René de Laudonnière.

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