Troubles de la conscience

Troubles de la conscience : Souffrances individuelles, réaction collective

Les animaux peuvent souffrir de troubles de la conscience émergente. La confusion mentale après un choc émotif, les maladies du stress après une situation de contrainte, la souffrance après la perte d’un être d’attachement sont souvent observables en milieu naturel. Chez les animaux sociaux, comme les rats, les chiens et les singes, lorsqu’un membre du groupe est malade ou agressé, la communauté entière s’affole et se désorganise.

Les encéphalopathies génétiques provoquent régulièrement des anomalies comportementales. Les troubles du développement existent en milieu naturel. Les réactions du groupe sont alors proportionnelles ou adaptées aux comportements anormaux suscités par la maladie.

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Ainsi la trisomie s’est traduit chez les singes à la fois par an retard mental et par un comportement infantile. Cette anomalie suscite dans le groupe de nombreux scénarios pour aider le petit singe altéré. À l’inverse la maladie de Lesh-Nyan, qui rend les rats terriblement violents, appelle de la part de la collectivité des réponses tout aussi violentes. Les animaux malades sont régulièrement agressés ou, quand ils ne le sont pas, s’agressent eux-mêmes tant leur contrainte interne à la violence est grande.

À un autre niveau, une paralysie faciale bénigne d’origine virale empêche les malades d’effectuer les mimiques si fondamentales dans les rituels de coexistence. En l’absence de ces sourires, moues de menace, d’appel ou d’agacement, les congénères ne parviennent plus à entrer en communication avec cet animal pourtant à peine altéré.

Ne sachant à quoi s’en tenir, ils l’agressent continuellement. Enfin, il n’est pas rare que des groupes d’animaux sociaux s’équilibrent grâce au mécanisme du sacrifice émissaire.

Troubles de la conscience

Les poules ou les singes attaquent l’un des leurs, qui manifeste rapidement de graves anomalies comportementales, et même métaboliques : les troubles de la conduite alimentaire et du sommeil entraînent une immunodépression qui explique la vulnérabilité de ces boucs émissaires à toute infection, comme la pneumonie ou la grippe.

Quand l’animal meurt ou qu’un homme le protège, c’est le groupe entier qui souffre et se désorganise… avant de trouver une autre victime émissaire.

Un singe blessé et qui saigne et souvent léché par les membres de son groupe. La ptyaline de la salive possède en effet érodant et antibiotique. Mais c’est bien le blessé qui est léché et non le sang, puisque lorsqu’un animal de la même espèce saigne encore après sa mort, les congénères ne le lâchent pas.

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Les animaux humanisés, domestiques et familiers. Ceux qui vivent dans les mondes artificiels inventés par l’homme, y développent mieux leurs promesses génétiques biologiques et mentales.

Dans des tels milieux, on peut voir apparaître des troubles qui ne se seraient pas manifestés en milieu non humains. Là où ils auraient rapidement conduit à l’élimination de l’animal.

Ces troubles sont parfois observables chez les chiots séparés trop tôt de leur mère. Ceux qui recrèvent seulement l’empreinte humaine et non celle de leur propre espèce. Il arrive aussi que les empreintes aberrantes soient tracées dans la mémoire biologique de l’animal pour un éleveur d’une autre espèce, voire par un objet inhabituel. Dans se cas (accidentel ou expérimental), l’animal, après sa puberté, orientera sa préférence sexuelle vers un analogue de son objet d’empreinte et non plus vers son partenaire naturel.

C’est ainsi que on a pu voir une antilope-sabre courtiser un gardien de zoo. Ou encore en canard tomber fou d’amour pour un tracteur.

Le pire traumatisme consiste en fait dans l’absence totale de d’imprégnation. Cela se passe lorsque on isole l’animal socialement. Chez l’animal privé de lien social, tout objet déclenche un sentiment d’inconnu effrayant. Et n’ayant jamais acquis des bases de sécurité, il ne pourra jamais apprendre à l’explorer ni à s’y familiariser.

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Un oiseau. Photo de Megan Jorgensen.

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