
Timidité
Vous posez votre candidature aux postes disponibles pour lesquels vous avez les compétences. On vous convoque parfois en entrevue, mais vous n’êtes pas sélectionné (e). Vous déplorez alors qu’on ne vous donne pas votre chance et que votre carrière batte de l’aile.
On peut soupçonner alors que c’est votre timidité, vous manquez de confiance en vous-même, vous vous dites quelque chose comme ça : – Je ne m’impose pas, je passe donc inaperçu et, de plus, je ne parle vraiment pas fort. Je ne veux pas surprendre mes collègues et me faire remarquer. En fait, la timidité est un véritable carcan. Vous pensez que votre réputation doit être faite, mais vous devez changer ça. Vous réussirez à briser la timidité et à en sortir, pas à pas, une étape à la fois.
Causes de la timidité :
- Vous accordez trop d’importance au regard des autres sur soi
- Vous exigez une performance rapide en refusant les étapes à franchir
- Enfance sans renforcement positif ou occasions d’exprimer ses sentiments ou d’émettre son opinion
- Influence de souvenir enfoui d’une humiliation importante ou un début de vie dans lequel l’humiliation tenait lieu de technique d’éducation
- Votre orgueil est « mal placé » et il nuit à l’expression de soi
- Manque d’habitude et de pratique de l’extraversion
- Une timidité qui a su résister à un parentage adéquat.

« La timidité est le résultat de l’opinion généralement exagérée qu’on se fait du mérite des autres. » (Gérard de Rohan Chabot, comte, né en 1930 et décédé en 1992). Une fille elf timide. Illustration : Megan Jorgensen. Hôtel au Jamaïque.
Pour vaincre la timidité
Si vous voulez en finir avec la timidité, il faut la vaincre pas à pas et en attaquant résolument le problème :
- Tout d’abord, acceptez que vaincre votre timidité soit un travail quotidien et patient. Il ne s’agit pas d’un changement qui s’opère comme par magie.
- Oubliez ce que les autres diront. Visez votre objectif, votre libération.
- Oubliez de quoi vous avez air. Le temps est venu de penser à vous et il y a des étapes à franchir avant l’élégance. Les gens qui vous entourent comprendront votre audace.
- Mais n’oubliez pas qu’il faut vous intéresser aux autres. Écoutez avec un regard attentif, osez émettre un court commentaire ou poser une question pour faire parler davantage.
- Soyez altruiste, donnez sans attendre en retour. Des attentes supposent calcul, contrôle, déception, sentiment d’être manipulé, abusé et colère.
- Souriez légèrement, tout le temps, enfin le plus longtemps et le plus souvent possible (pour ne pas paraître un imbécile clinique). Dès lors, vous sentirez plus de confiance.
- Participez à des activités sociales, inscrivez-vous dans des comités ou faites du bénévolat en lien avec vos intérêts.
- Prenez conscience de votre posture. Levez la tête (sans arrogance), poussez les épaules légèrement vers l’arrière. Marchez en vous sentant fière (fier) et soignez votre apparence.
- Malgré le trac, des palpitations, des tremblements, une boule dans la gorge, un estomac noué, des joues qui chauffent, plongez et dites ce que vous avez à dire. C’est une étape importante à franchir. Adieu humilité.
- Si possible, insistez pour exprimer ce que vous avez à dire en demandant qu’on vous donne quelques secondes pour d’abord laisser passer l’émotion. Au fil de ces dépassements, vous tremblerez de moins en moins et vous vous exprimerez avec plus d’aisance.
- Donnez-vous comme but d’effectuer un dépassement par jour. Finalement, vous vous réussirez à vous exprimer avec fluidité, vous aurez du plaisir à capter l’attention, à faire rire et vous verrez que tout cela est fort agréable.

« La timidité tient au caractère; l’embarras, aux circonstances. » (Jean le Rond d’Alembert (1717-1783,mathématicien et philosophe français). Image : © Megan Jorgensen.
Timidité en psychiatrie
Disposition émotivo-affective qui se manifeste dans les rapports interhumains par l’inhibition des conduites sociales normales ou par la production de conduites inadaptées. La timidité est une forme d’hyper-émotivité. Le plus souvent, elle s’inscrit dans le cadre de l’hyperémotivité inhibante, chez des sujets à tendances vagotoniques.
H. Wallon considère les manifestations de timidité comme un trouble des « réactions de prestance », la fonction de prestance répondant « aux dispositions réflexes qu’éveille la présence d’un autre, source de risques ou d’éventualités variables auxquels il faut être prêt à réagir instantanément. »
Dans un groupe ou en présence d’une personne qui l’impressionne tant soit peu, le timide garde le silence ou bien il freine autant qu’il le peut l’expression de ses pensées et de ses sentiments. Cette inhibition se marque jusque dans la correspondance. S’il est contraint de parler ou d’agir, on observe alors souvent un ensemble de signes qui traduisent une émotion exagérée : contenance hésitante, incertaine, « tremblement ou manque de sûreté dans les mouvements, … désordre des fonctions posturales, … hypertonie, dystonie, asynergie » (H. Wallon), bégaiement, troubles de l’élocution avec leur cortège habituel de manifestations neurovégétatives (rougeur du visage, sudation, mydriase).
Sous sa forme la plus pure, la timidité est une disposition caractérielle, constitutionnelle. R. Le Senne classe la timidité parmi les sentimentaux dont il présente les dispositions spécifiques : émotivité, inactivité et secondarité ; il est très sensible à l’action des autres et plus facilement entraîné par elle que par sa détermination propre ; il est de plus soumis et résigné. Son type biologique est le type du rétracté.
Mais à côté de cette timidité constitutionnelle, coexistant souvent avec elle, il existe une timidité acquise provoquée ou du moins fortement exagérée par l’action de divers facteurs psychologiques : c’est, avant tout, l’éducation qu’il faut alors incriminer et l’enquête montre toujours que le sujet a vécu sur un mode anormal les contacts sociaux essentiels de son enfance : il a été surprotégé par des parents qui décidaient de tout à sa place, ou découragé par un suradultisme familial au contact duquel la sensibilité ne pouvait s’épanouir librement, ou bien encore on l’a mis trop tard à l’école, on l’a empêché de fréquenter les enfants de son âge. Parfois, on trouve une véritable arriération affective, bien que celle-ci se traduise plus souvent par d’autres tableaux cliniques.
Dans presque tous les cas, la timidité contracte d’importants rapports avec les sentiments d’infériorité et de culpabilité.
Du point de vue thérapeutique, il est extrêmement important de faire d’abord, pour chaque cas, une estimation aussi exacte que possible de la part respective des facteurs constitutionnels et acquis. La timidité caractérielle est essentiellement justiciable de la rééducation : celle-ci s’efforce de resocialiser le sujet, d’accroître progressivement l’autonomie de ses réactions et leur harmonie, en le soumettant à diverses expériences de difficulté croissante. Un traitement médicamenteux freinateur de l’hypermotivité peut être également utile, surtout pendant la durée de cette rééducation : antihistaminiques, belladonne, ou bellafoline chez les sujets inhibés, teintures végétales (cratégus, passiflore, valériane, ballotte) et chez l’enfant, le bromure de calcium seront préférés aux barbiturates qui donnent d’assez mauvais résultats chez ces sujets déjà inactifs. Contre la timidité acquise, due à des facteurs psychologiques, la psychothérapie et parfois la psychanalyse seront employées avec succès (v. Psychothérapie infantile). La plupart des cas étant d’ailleurs assez complexes, les traitements mixtes seront souvent les plus efficaces.
J. – M. Sutter.
Extraversion
Jung a créé les termes d’extraversion et d’introversion pour désigner deux tendances opposées chez les individus, suivant qu’ils donnent le pas aux valeurs objectives sur les valeurs subjectives ou inversement, suivant leur attitude vis-à-vis du monde extérieur et de ses incidences.
Les extravertis embrassent les réalités objectives, extériorisent leurs réactions et orientent leur comportement dans le sens d’une adaptation au milieu ambiant, tandis que les introvertis font de l’intériorisation et se replient dans l’autisme.
Extratensif
Terme employé par Rorschach pour indiquer chez les sujets soumis à son test, la tendance à l’extériorisation des réactions, au contact avec le monde extérieur. En fait, il s’agit de l’extraversion de Jung, qui s’oppose à l’introversion, terme que Rorschach, par contre, à conservé.
Transitivisme
Transfert qu’un individu fait à d’autres sujets de ses propres impressions subjectives.
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