
Tempérament
Ensemble des dispositions potentielles d’un sujet, inhérentes à sa constitution biologique ainsi qu’à ses tendances caractérielles, commandant son comportement habituel et orientant le sens de ses réactions. Le tempérament exprime en quelque sorte « une certaine manière d’être biologique, relativement fixe et permanente » (H.Ey).
Ce mot, de date très ancienne, a beaucoup perdu de sa signification devant les acquisitions et les précisions que les études de biologie, de génétique, de pathologie générale, de caractérologie ont apporté dans nos connaissances. Pour mémoire, rappelons qu’il remonte à Hippocrate. Au XIXe siècle, il couvrait en pathologie générale des groupements de maladies voisines basées sur des dispositions humorales spéciales : arthritique, herpétique, hépatique, etc., et correspondait à ce qu’on appelait des diathèses.
Dans sa pathologie évolutive, en 1921, Klippel donnait pour bases au tempérament « les modes de réaction de l’individu normal contre le milieu normal quand il devient nocif (réaction dont le but est conserver la santé) ». Il distinguait trois tempéraments :
- Les fatigués, psychoses de fatigue ;
- Les somnolents, psychoses somnolents ;
- Les émotifs, psychoses émotives.
Achille Delmas et Marcelle Boll, dans leur glossaire, définissent le tempérament « l’ensemble formé par les dispositions affectives-actives ».
Il n’est pas douteux qu’il faille faire intervenir dans la constitution des tempéraments – si l’on veut garder ce mot – l’état du système neurovégétatif et les dominantes endocriniennes du sujet. C’est ainsi que certains auteurs italiens distinguent les anaboliques à prédominance vagale, régis par l’instinct de conservation; les cataboliques à prédominance sympathique dominés par l’esprit de lutte et de défense.
Pour Kretschmer « le concept tempérament s’élabore en premier lieu autour de l’affectivité ». Le tempérament, c’est « l’attitude affective générale qui caractérise une individualité, tant en ce qui concerne sa façon de subir les affections, que celle d’y réagir » (Psychologie médicale, trad. Française de la 10e édition allemande, Doin éditions, Paris, 1955).
Il admet que « le terme tempérament comprend à côté de l’affectivité et en même temps qu’elle, les bases humorales et nerveuses de celle-ci ». De là découle la liaison entre tempérament et morphologie. C’est ainsi qu’il relie les grands types structuraux « leptosome », « athlétique » et « piquenique » aux tempéraments respectivement « schizothymique », « visqueux » et « cyclothymique ».
On voit donc que le tempérament ne saurait constituer une entité définie et que son étude a beaucoup perdu de son intérêt devant les acquisitions contemporaines des constitutions morbides de la typobiologie et du caractère.
Ant. Porot, manuel alphabétique de psychiatrie, clinique et thérapeutique Paris 1951 (édition de 1956).

Tempérament. Le plus philosophe du monde ne saurait s’empêcher d’avoir de mauvais songes lorsque son tempérament l’y dispose. (René Descartes, philosophe français. Correspondance). Photo – GrandQuebec.com.
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