Québec psychologique

Psychoses

Psychoses

Psychoses, psychoses expérimentales, psychopathies, névroses d’échec

Terme général servant à désigner les affections mentales, Ce terme n’est, le plus souvent, utilisé qu’avec un adjectif qui indique la nature, l’étiologie ou un caractère dominant de l’affection.

Exemple : Psychose constitutionnelle, réactionnelle, infectieuse, toxique, organique, anxieuse, hallucinatoire, polynévritique, sénile, etc. Pour l’étude de chaque variété de psychose, on se référera à l’adjectif correspondant.

Le terme de « psychose » s’oppose à celui de « névrose » ou « psychonévrose », simple désordre plus ou moins permanent de l’affectivité n’ayant pas les contours, la structure et la perspective évolutive d’une véritable maladie.
Il semble que la ligne de démarcation entre psychose et névrose réside dans le degré de conscience que le sujet a de ses désordres qu’il reconnaît comme morbides dans un cas (névrose) et dont il est incapable de faire la critique dans l’autre (psychose).

Psychoses expérimentales

Ce terme représente des manifestations psychiques artificiellement provoquées et généralement passagères.

1) Les physiologistes américains opérant sur le tronc cérébral, en particulier chez le chat, ont pu provoquer, par l’attouchement de certaines zones, une véritable décharge de fureur, avec horripilation, attitude menaçante et agressivité, phénomène qu’ils ont baptisé sham-rage.

Les neurochirurgiens ont observé des décharges de ce genre au cours de certaines interventions qui intéressaient la base du cerveau.

2) D’autres expérimentateurs et des psychiatres ont étudié des manifestations hallucinatoires produites par l’ingestion de certaines plantes ou des alcaloïdes que l’on peut en extraire. C’est le cas en particulier de la mescaline qui produit temporairement des hallucinations visuelles richement colorées avec escorte de phénomènes neurovégétatifs.

3) Aujourd’hui, ces tentatives expérimentales ont plus souvent recours à des alcaloïdes extraits de l’ergot se seigle : L.S.D.25 et d’autres substances.

On a cherché par ces mécanismes à analyser le conditionnement de certains désordres rencontrés en psychiatrie, et on a pu reproduire certains syndromes comme la catatonie par l’injection de substances toxiques telles que la bulbocapnine (De Jong et Baruk) ou par des toxines microbiennes, en particulier la toxine colibacillaire (Baruk).

Psychopathie

Le terme de psychopathie désigne les affections morbides de l’esprit en général. Certains auteurs en ont fait diverses classifications : Régis distinguait les psychopathies-infirmités et les psychopathies-maladies, ces dernières correspondant à ce que nous appelons aujourd’hui les psychoses.

Le « psychopathe » était le malade ou l’infirme de l’esprit. Certains psychiatres étrangers donnent cependant au mot psychopathe un sens plus restreint et rangent, sous cette rubrique, les sujets dont les facultés intellectuelles sont normales, mais qui présentent des déséquilibres, des troubles caractériels et des perversions paraissant constitutionnels : mais cette notion de constitutionnalité sur laquelle repose, pour eux, cette appellation de psychopathe, apparaît moins solide aujourd’hui.

A.P.

Névroses d’échec

L’Échec dans la vie, est, avec la Frustration affective, la principale des causes dites morales de la Psychonévrose. Lorsque la relation est reconnaissable entre les événements réels dits « échecs » (sentimentaux, sexuels, scolaires, professionnels, sociaux, etc.) et le trouble psychique qui leur succède, celui-ci rentre dans le cadre clinique des névroses ou psychoses « réactionnelles ». Mais souvent le trouble survient insidieusement à la suite de l’accumulation des échecs de l’existence, finalement ressentis par l’individu comme un obstacle insurmontable à l’affirmation de sa valeur personnelle.

Certaines névroses sont spécialement appelées par les psychanalystes « névroses d’échec », lorsque l’échec est plus effet que cause, le sujet se comportant comme s’il le recherchait (autopunition inconsciente). Tel le cas de l’homme qui se fait blâmer et même condamner comme pour se soulager d’un sentiment névrotique de culpabilité ; ou celui de déséquilibré impulsif, jadis décrit dans les milieux pénitenciers militaires qui, en rébellion contre l’autorité familiale et sociale, s’engageait dans l’armée coloniale ou la Légion étrangère, sans comprendre qu’il courait fatalement à la sanction de son indiscipline et à la déchéance sociale.

A. Hesnard.

Psychoses pénitentiaires

Les milieux pénitentiaires ont de tout temps offert un champ d’études important et intéressant pour la pathologie mentale et déjà en 1840, Baillarger présentait un premier mémoire d’ensemble sur la « folie pénitentiaire ». De plus, de nombreux travaux ont été consacrés à l’enrichissement de cette clinique spéciale. La contribution apportée par les Allemands à l’étude des « psychoses pénitentiaires » a été considérable, depuis Delbruck (1857) jusqu’à Kraepelin, Rudin, Skliar, Bonhoffer, etc. Toutefois, la question n’a pas manqué de préoccuper juristes et aliénistes français. En 1888, Millerand dénonçait au Parlement le régime cellulaire comme facteur de graves désordres; des enquêtes entreprises alors sur ce sujet la même année par Ritti, puis en 1889 par Demal, semblent avoir établi que l’isolement cellulaire strict n’est pas plus nocif que la prison commune et, à l’étranger, les statistiques comparatives sur ces deux régimes donnèrent des résultats contradictoires. Mentionnons ensuite les enquêtes de Voisin, de Colin, de Pagtet sur « Les aliénés dans les prisons ». Ajoutons aussi les travaux belges de Masoin, ceux de Ladame, de Genève, et l’importante thèse de Costedoat (Lyon, 1913), qui analyse et résume tous les travaux antérieurs. La question a été reprise plus récemment par Heuyer et Fouquet (1941).

Étude clinique. – Dans l’étude de cette pathologie mentale un peu spéciale, il faut faire une discrimination importante; considérer d’une part les manifestations qui son inhérentes en quelque sorte à la constitution du sujet (apport constitutionnel), et, d’autre part, des psychoses qui peuvent surgir à titre réactionnel du fait même de l’incarcération; c’est à celles-ci qu’on a donné dans ces dernières années le nom de « psychoses carcérales ».

1. Manifestations de nature constitutionnelle. – Les délinquants et les criminels emprisonnés, surtout les récidivistes, sont souvent des anormaux, des tarés, des déséquilibrés, des pervers (on les groupait, autrefois, sous l’étiquette commune de dégénérés); il y a aussi parmi eux des paranoïaques en friction avec la société, des débiles suggestibles et entraînés dans la voie de la délinquance; tous ces anormaux transportent avec eux à la prison leurs tendances morbides, leur amoralité, leurs dispositions quérulentes ou revendicatrices et fourniront un premier lot d’états pathologiques pour lesquels le régime pénitentiaire ne représente pas un facteur étiologique direct de grande importance. Bien entendu, tous ces anormaux peuvent subir une « activation » de leurs tendances morbides en pareil milieu. C’est pourquoi l’on rencontre si souvent, dans les pénitenciers et les détenus à longue réclusion, cette efflorescence, de désordres si bien étudiés il y a un demi-siècle et toujours présents : quérulences diverses, bagarres, foyers de révolte autour d’un meneur paranoïaque, provocation ou simulation de maladies, voire même de folie, homosexualité pouvant aller jusqu’à des drames passionnels, dégradation morale sous tous ses aspects.

Dans le secteur militaire, les anciennes formations disciplinaires (bataillons d’Afrique, pénitenciers de l’Afrique du Nord) recélaient nombre d’anormaux victimes d’une discipline souvent rigide et aveugle qui mêlait indistinctement des pervers véritables et des révoltés avec des hyperémotifs ou de pauvres débiles incompréhensifs et inoffensifs.

Un assainissement relatif de tous ces milieux s’est produit depuis que la justice civile, mieux avertie, a multiplié les expertises mentales pour les prévenus, depuis que l’armée a constitué un corps de psychiatres militaires qui opèrent à l’incorporation un sévère triage et examinent d’un œil plus médical les infractions à la discipline.

II. Psychoses dites carcérales. À côté des faits précédents où dominent des tendances constitutionnelles, il existe pourtant des cas où l’on voit apparaître chez des sujets jusque-là indemnes des états psychopathiques, à titre réactionnel, du fait même de l’incarcération. Trois caractères principaux leur sont propres : 1) elles surviennent généralement chez des délinquants primaires; 2) elles surgissent ordinairement de suite ou peu après l’incarcération; 3) elles sont le plus souvent transitoires, curables. En voici les principaux aspects :

a) Des sujets sains d’esprit jusque-là peuvent présenter – et c’est la forme la plus fréquente – des états dépressifs classiques avec leurs diverses dominantes : tantôt accès de mélancolie simple, tantôt désespoir avec anxiété et agitation anxieuse, tantôt dépression embrumée d’état confessionnel et pouvant aller jusqu’à la stupeur. Les idées et les tentatives de suicide ne sont pas rares. Parfois, s’insinuent quelques hallucinations auditives et de petits thèmes délirants (persécution, quérulence, délire de grâce) (Rudin, Heuyer). On doit donner, dans ces cas, une place importante aux facteurs psychogènes (honte, remords, séparation brutale du milieu familial) comme causes de la psychose réactionnelle. Daumezon a vu la récidive d’une psychose carcérale se produire chez un sujet à l’occasion de deux emprisonnements à vingt ans de distance l’un de l’autre.

b) Dans d’autres cas – et ce sont, en général, des formes à retardement de quelques semaines à quelques mois – on verra s’installer un état confusionnel avec obtusion mentale, onirisme parfois agité, d’autres fois stupeur avec gâtisme nécessitant l’hospitalisation. Aux facteurs psychogènes s’ajoutent, dans ces cas, les mauvaises conditions hygiéniques, la sous-alimentation, parfois un petit état infectieux passé inaperçu. Leur pronostic est favorable comme celui de tous les états confuso-mélancoliques.

c) Bien qu’ils n’aient pas le caractère de réaction psychogène, on peut faire entrer dans le groupe des psychoses déclenchées par l’incarcération les accidents des toxicomanes, brusquement soumis au sevrage par l’emprisonnement : crises anxieuses, parfois violentes, mais passagères, de quelques habitués de la drogue (opium, cocaïne, chanvre), mais surtout délire subaigu ou même accès violents de delirium tremens des alcooliques. Ces états aigus nécessitent parfois le placement dans un service spécial à défaut d’annexes psychiatriques dans les prisons. Leur pronostic est favorable à moins qu’il n’y ait une dégradation organique trop grave et une déchéance mentale profonde dues à l’alcoolisme chronique.

d) Enfin, si le pronostic de ces psychoses carcérales est généralement bon et si elles guérissent presque toujours après quelques semaines ou quelques mois d’hospitalisation, il ne faut pas oublier le cas de certains préséniles dont le fléchissement peut se trouver précipité par le brusque changement de leurs conditions matérielles et morales de vie.

III. Considérations médico-légales. –

1. L’étude et la prophylaxie de toutes les manifestations mentales pénitentiaires du premier groupe posent le gros problème de l’assistance aux anormaux, qui doit cependant s’inspirer des nécessités de la protection sociale. Certains pays, comme la Belgique, lui ont apporté des formules heureuses. En France, il n’en existait à peine que quelques ébauches, mais les annexes psychiatriques réclamées depuis longtemps par les psychiatres et les médecins légistes sont en voie de réalisation. Il y a lieu d’envisager aussi l’inspection régulière et méthodique des établissements pénitentiaires par des spécialistes qualifiés.

2. Pour qu’une psychose soit considérée comme vraiment carcérale, il faut, nous l’avons dit, que le sujet ne présente pas de troubles mentaux, passagers ou évolutifs, au moment de son arrestation. On éliminera les manifestations qui ne sont que le développement d’un état morbide antérieur au cours duquel et en raison duquel le sujet a pu commettre des délits (manie aiguë) à son début, paralysie générale en période médico-légale, schizophrénie, etc.).

Il faut penser aussi à certains états passionnels arrivés à leur paroxysme criminel qui se détendent brusquement après le drame et l’arrestation et plongent le sujet dans un état de stupeur plus ou moins prolongée.

La présence de troubles mentaux surgissant après l’incarcération peut donner à penser au juge instructeur que le sujet n’est pas dans son état normal et provoquera généralement la nomination d’un expert. Cet état de choses est, on ne conçoit, facilement exploité par la défense, à plus forte raison si la psychose réactionnelle carcérale nécessite la mise en observation et en traitement du prévenu dans un service psychiatrique. La seule chose qui doive compter aux yeux de l’expert, c’est l’appréciation de l’état mental au moment du crime ou du délit; tout épisode postérieur à l’incarcération ne saurait entraîner qu’un simple retard dans la comparution de l’inculpé devant le Tribunal ou la Cour d’assises.

En outre, il faudra toujours penser à la simulation possible ou à la sursimulation, certains déprimés surchargeant manifestement la situation dans un but facile à comprendre.

Signalons enfin, à ce propos, que c’est précisément chez des individus en prévention judiciaire que les Allemands ont décrit le syndrome de Ganser, forme d’état crépusculaire où se mêlent les réponses absurdes ou systématiquement à côté, à l’obnubilation de la conscience que l’on prendra aisément pour de la simulation.

– Comme le faisait remarquer Heuyer, il sera souvent utile que l’expert, cité comme témoin, vienne devant le Tribunal expliquer au juge ou aux jurés comment un prévenu peut garder toute sa responsabilité, malgré un épisode psychopathique récent et transitoire ayant déterminé l’internement.

Psychoses carcérales

Nom donné aux psychoses provoquées par l’incarcération et survenant de suite ou peu de temps après l’emprisonnement chez un sujet indemne à ce moment-là

Ant. Porot.

Sham-rage

Terme anglais qui peut se traduire par « pseudo-rage ». Il a été utilisé par les phsysiologistes américains pour désigner les réactions de colère et d’agressivité associés à des troubles sécrétoires et à d’horripilation, observées chez les animaux dont l’hypothalamus était isolé de ses connexions supérieures.

Psychose ovarienne

On a beaucoup étudié, dans ces dernières années, les psychoses ovariennes commandées soit par excès, soit par insuffisance de folliculine, celle-ci étant dosée dans les urines par des procédés chimiques divers ou étudiée par la méthode des frottis vaginaux. Les psychoses hyperfolliculiniques peuvent revêtir tantôt la forme dépressive, tantôt la forme confusionnelle; on a signalé aussi des formes délirantes à type de persécution. Il existe aussi des phases intermenstruelles d’excitation violente et agressive, coïncidant avec la poussée folliculinique et disparaissant avec elle.

Baruk, qui s’est spécialement attaché avec ses élèves, en particulier Stora, à l’étude clinique de ces psychoses, a pu les reproduire expérimentalement, en injectant de la folliculine à des animaux femelles; il a noté successivement une phase d’excitation érotique, puis l’agressivité considérable avec hydrorrhée utérine, et mort subite. Ces mêmes accidents terminaux ont été retrouvés par lui, chez une jeune malade qui avait pris pendant des années, sans contrôle, des doses massives de folliculine.

Le syndrome d’hyperfolliculinie se traduit selon ses observations par des signes d’excitation hypomaniaque le plus souvent, parfois par des dépressions périodiques ou des manifestations délirantes, hallucinatoires ou non.

Le syndrome d’hypofolliculinie s’observerait selon cet auteur surtout dans les «états de dépression atypique et dans les états schizophréniques et s’accompagnant d’une réduction considérable de l’indice oscillométrique; véritable effondrement oestrogénique et vasculaire ».

De toutes façons, les possibilités actuelles d’exploration du cycle ovarien (frottis vaginaux, biopsie d’endomètre, dosages hormonaux) devront être utilisées avant de conclure à l’origine ovarienne de troubles mentaux. Une allure évolutive plus ou moins cyclique ne peut être tenue pour preuve suffisante d’un diagnostic, que seule affirmera en définitive l’efficacité de la thérapeutique considérée comme étiologique.

Plus rares semblent les psychoses hypofolliculiniques confirmées par l’abaissement du taux folliculinique dans les urines. Dans un cas de Baruk, après un traitement radiothérapique pour furonculose, apparut une aménorrhée avec adiposité, hirsutisme et troubles cénesthésiques; l’injection de folliculine corrigeait ces troubles.

Psychoses familiales

Il s’agit presque toujours de psychoses délirantes, en particulier, de persécution. La conviction délirante est alors partagée par la famille ou l’entourage

En 1871 Legrand du Saulle prononça le premier le terme de « délire à deux » : il soulignait déjà l’inégalité intellectuelle des deux sujets, dont l’un, élément nocif, serait seul malade, imposant son délire à un partenaire passif qui guérit lorsqu’on les sépare.

Lasègue et Falret, quelques années plus tard, reprenant la question, fixèrent à trois les conditions de cette contagion mentale :

  • Supériorité intellectuelle de l’élément actif inducteur ;
  • Vie en commun relativement isolée du monde extérieur ;
  • Vraisemblance relative des allégations délirantes.

Régis, dans sa thèse inaugurale (1880), modifia cette conception, séparant d’une part la véritable « folie à deux », folie simultanée de deux psychopathes, et d’autre part les faits de contagion délirante.

Clérambault devait enfin introduire une notion nouvelle, celle de « division du travail », tenant compte des possibilités d’animation et d’évolution du délire chez le sujet présumé induit : il y aurait lieu de parler d’ « induction réciproque » dans l’élaboration du délire plutôt que d’induction à sens unique sur sujet sain, assez exceptionnelle en pratique.

À celui qui me dit: Je suis de tel pays, je réponds: De quel arbre? Et de quelle fontaine? (Gilles Vigneault). Photo d’ElenaB.

A propos de 22 familles délirantes, J. Delay et ses collaborateurs (LIIIe Congrès des Médecins allén. et neurol, Nice, 1955) ont repris le problème et donné une synthèse des éléments en cause. Ils soulignèrent d’abord avec insistance l’importance de la vie en commun, du concept de division du travail, et de la prédisposition morbide d’un partenaire soi-disant passif.

Le groupe délirant se compose comme une cellule nouvelle, unique et cohésive, que J. Delay qualifie de « personnalité en plusieurs personnes ». Chacun des participants contribue effectivement au délire commun, suivant la mesure de ses moyens.

On comprend l’intérêt thérapeutique, dans ces cas, de la seule dislocation du groupe.

La constitution paranoïaque est incontestablement l’une des plus graves au point de vue de la contagion mentale. On trouvera une illustration complète de ces « familles de psychopathes » dans une publication de J. Sutter (A.M.P. 1942), t.1, p. 41), on y verra l’importance respective de l’entraînement psychologique et du terrain prédisposé.

Rappelons que Ball à la fin du XIXe siècle avait parlé pour certains cas de « folies gemellaires ». L’influence respective de l’hérédité et de la contagion sont alors difficilement dissociables (J. Delai, Kammerer, rapport au Le Congrès des Allén. Et Neurol., Luxembourg, 1953).

Copromanie, Coprophagie, Coprophilie

La copromanie est cette propension très répandue chez les malades mentaux à se souiller de leurs excréments : barbouillage du corps, de la literie, des murs (graffiti, dessins, etc.). Certains mangent leurs matières fécales (coprophagie), boivent leurs urines, les tripotent, se complaisent dans les w.-c. La copromanie peut être passive.

Cette réaction, banale chez l’enfant dans ses formes mineures, reste classiquement l’apanage des grands arrêts de développement psychique (idiots) et des états de régression psychique ou démences (P. G., séniles, etc.).

Elle n’est pas exceptionnelle chez de simples maniaques. La coprophilie marque plus particulièrement la tendance idéatoire à évoquer l’ordure excrémentielle (propos scatologiques). Elle n’est pas toujours l’indice d’un affaiblissement psychique, mais relève parfois d’un simple manque d’éducation ou de régressions névrotiques.

H. Aubin.

La psychose se présente comme une maladie mentale grave atteignant globalement la personnalité du patient. Illustration : © Megan Jorgensen.
La psychose se présente comme une maladie mentale grave atteignant globalement la personnalité du patient. Illustration : © Megan Jorgensen.

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