Psychogène, psychogénèse
Expressions indiquant le rôle déterminant et parfois exclusif que jouent les processus purement psychiques dans la production et le développement des névroses et des psychoses. On emploie aussi parfois le mot d’endogènes pour désigner ces mécanismes purement internes.
– On appelle facteurs psychogènes tous les éléments étiologiques d’ordre psychique susceptibles de perturber l’équilibre affectif et moral d’un sujet : émotion, frayeur, soucis, préoccupations ou de troubler le développement psychique de l’enfant : mauvaise éducation, déviation de la sentimentalité, etc.
– Sous le nom de processus psychogènes, on désigne les mécanismes par lesquels une perturbation initiale de la vie affective va déclencher une série de désordres secondaires et de répercussions sur la personnalité. Parfois les désordres peuvent être limités à un seul secteur de la vie intérieure ; d’autres fois, un sentiment, une idée ou une image à forte charge affective peuvent être enfouis par refoulement dans le subconscient où ils poursuivent leur action térébrente et sont susceptibles de fausser le jeu normal de la vie psychique ; parfois enfin, ce refoulement peut aboutir à une action dissociative grave des éléments constituants de la personnalité, comme il se voit dans la schizophrénie. C’est l’étude de tous ces processus, de ces interférences, de ces aboutissements qui nous renseigne et nous éclaire sur la psychogénèse, de beaucoup d’états mentaux morbides. Freud et son école psychanalytique ont édifié toute leur doctrine sur ces mécanismes, en particulier sur le refoulement et ses conséquences lointaines et à distance (voir aussi Psychanalyse).
Les doctrines psychogénétiques contiennent une très grande part de vérité et d’exactitude. Mais certains les ont poussées très loin et voudraient faire reposer sur elles toute la pathologie mentale.
On a opposé à la psychogénèse l’organogénèse, doctrine de ceux qui pensent que toutes les perturbations de la vie mentale ont un substratum, ou du moins un conditionnement organique ou biologique.
Pour H. Ey, auteur de la conception organo-dynamique, il n’y a pas de psychogénèse pure des troubles mentaux. Toute maladie mentale se définit comme « une régression de la vie psychique conditionnée par un trouble de son infrastructure organique » ; à su base, il y a une organo-genèse qui limite et entrave les possibilités de la vie psychique et leur crée un « plafond ». Tout le problème est, pour cet auteur, de bien saisir l’articulation vitale qui lie, dans une névrose, un processus organique à une forme anormale de vie psychique.
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