Les périodes critiques dans la vie d’un enfant
Y-a-til jamais un moment, avec les enfants, où l’on peut se reposer sur les lauriers, et penser qu’on est « sorti du bois »? Peut-être quand on remise les couches avec les biberons, et qu’on espère en avoir fini avec les otites et les amygdalites ? Ou peut-être quand on les pense assez grands pour traverser la rue tout seul, et assez intelligents pour ne pas avaler d’iode ?
Un pédiatre qui voit tous les jours arriver à l’hôpital des malades et des éclopés n’a pas la même optique. Pour lui, on n’est jamais sorti du bois. Chaque âge a ses dangers.
Oui mais enfin, il y a bien des périodes critiques et d’autres qui le sont moins ? À quel âge estimez-vous qu’un enfant est plus vulnérable ? N’y a-t-il pas des moments où les parents peuvent respirer à l’aise ?
Les périodes critiques
D’après les indications des docteurs, nous résumerions ainsi les périodes les plus critiques dans la vie d’un enfant :
- avant la naissance : dangers de malformation ;
- les premières 24 heures : lutte contre les malformations, quand il s’en présente ;
- la première année : maladies de nutrition ;
- la petite enfance : les accidents ;
- les deux premières années d’école : les maladies contagieuses, le rhume
- l’adolescence : carences alimentaires et dépressions.
Qu’y pouvons-nous faire ?
Les périodes critiques peuvent évidemment être beaucoup moins critiques, quand on sait éviter les obstacles les plus évidents.
La femme enceinte qui veut produire un enfant bien constitué surveillera son alimentation, prendra le moins de médicaments possibles, évitera de fumer si elle le peut, et verra son médecin régulièrement.
L’accouchement est un événement secouant, autant pour l’enfant que pour la mère. Mais c’est le personnel de l’hôpital qui surveille les heures les plus critiques. La mère se contente de récupérer de son côté.
Quand elle entre à la maison avec bébé dans les bras, c’est l’alimentation du nourrisson qui est sa principale préoccupation. Jamais l’alimentation n’aura autant d’importance qu’elle n’en a pendant les deux premières années de la vie. Et quand bébé est malade, c’est habituellement une maladie de nutrition : anémie, gastro-entérite, carence en vitamines.
Plusieurs médecins se scandalisent de ce qu’au Québec on n’ait pas encore réglé le problème du rachitisme infantile qui est de retour au Québec. En fait, le rachitisme avait été éradiqué dans les années 1960 avec l’ajout de vitamine D dans le lait, mais il y a un retour de la maladie avec l’avènement des nouvelles tendances alimentaires. On hospitalise tous les ans des centaines de cas de rachitisme.
Nous oublions trop souvent, comment le soleil nous manque en hiver. Même les bébés qui dorment dehors n’ont que le nez au soleil. Nous n’insisterons jamais assez pour que tous les enfants prennent des vitamines l’hiver.
Les maladies contagieuses qui menacent la petite enfance sont à peu près toutes contrôlées par l’immunisation. Les cliniques commencent les injections à deux mois, et ce n’est pas un hasard. C’est à ce moment qu’on assure au bébé la meilleure protection. Les pédiatres regrettent cependant que les autorités tardent tant à propager certains vaccins qui assurent une protection pour la vie.
Les accidents
Après les premiers mois de la petite enfance, les carences alimentaires ne reviennent en surface qu’à l’adolescence, alors que maman n’a plus la haute main sur les menus. Après les deux premières années, passées sous la jupe de maman, les enfants sont surtout très exposés aux accidents. Ils le resteront toute leur vie. C’est seulement vers les 35-40 ans que les maladies cardiaques prennent les devants ; comme cause de mortalité la plus importante.
Au Québec, les médecins voient arriver aux hôpitaux, tous les ans, des milliers de cas d’intoxications. Ce ne sont pourtant pas les conseils qui manquent. Peut-être nous croyons-nous « sorties du bois » un peu trop tôt, quand les enfants ont compris comment traverser la rue. Et nous oublions comment ils oublient vite.
Les deux premières années d’école, on ne sait trop ce qu’il faut craindre le plus : les maladies contagieuses qui reviennent de plus belle, ou les accidents domestiques et routiers qui continuent à un rythme affolant.
Ces premières années d’écoles sont aussi la période des rhumes et infections des voies respiratoires. Il y a des douzaines de virus du rhume, et il y a des chances que les écoliers se les passent les uns les autres, en chaîne.
Nous aurons peut-être tendance, à ce moment, à surprotéger les enfants, à les mettre à l’abri sous les lainages, les foulards, les tuques. Ce n’est à pas à conseiller, nous disent nos pédiatres. S’ils n’ont que deux ou trois rhumes par années, comptez-vous chanceuse. C’est la moyenne de la population.
La façon de mettre les enfants à l’abri est de leur fournir une bonne nourriture et une habitation salubre, avec l’humidificateur qui peut aider.
Adaptation à l’école
Il n’y a pas que les virus qui attendent à l’école le petit nouveau. Il y a tous les problèmes d’adaptation, qui mènent chez le pédiatre une quantité d’enfants que les mères trouvent nerveux, et sans appétit.
Les plaintes des mères sur l’appétit des enfants sont bien souvent exagérées, selon les pédiatres. Le petit mange assez, disent-ils, mais pas autant que vous voudriez. C’est à vous de décider de la qualité de la nourriture. Mais laissez-les donc décider eux-mêmes de la quantité. Remarquerons que la nourriture a une importance primordiale pour les Québécois. Les assiettes sont toujours généreusement garnies. Il suffit parfois de diminuer la portion des enfants pour régler le problème.
Nous sommes une nation de gros mangeurs. Mais nous entretenons d’étranges préjugés sur l’alimentation. Pourquoi des pommes de terre à chaque repas ? Pourquoi les œufs seraient-ils trop forts, et les bananes difficiles à digérer ?
Déprimés, si jeunes ?
Au moins la moitié des enfants qui sont conduits au pédiatre ou à l’hôpital pour enfants sont des écoliers qui s’adaptent difficilement au système, à la discipline de groupe, aux examens, etc.
Ces problèmes psychologiques s’aggravent à l’adolescence, au point que les hôpitaux voient arriver des suicides manqués et des drogués de plus en plus nombreux.
C’est un phénomène qui va s’aggravant. Il faudrait que les adolescents sachent qu’à l’hôpital on peut les aider. Les hôpitaux ne sont pas là pour les dénoncer. Il arrive même que ce soit la police qui amène les enfants à l’hôpital, bien plus intéressée à les faire soigner qu’à les punir. Notons aussi que ces problèmes de l’adolescence ont fait surgir des cliniques spécialisées pour adolescents.
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