Qu’est-ce que la culture ?
La notion de culture constitue depuis longtemps la base d’anthropologie. Il y a plus d’un siècle l’anthropologue britannique Edward Tylor, dans son ouvrage classique Primitive culture avançait que les schémas de comportement et de pensée humains ne s’établissent pas sans raison. Ils obéissent plutôt à des lois naturelles. De ce fait ils peuvent être l’objet d’une étude scientifique. Largement citée, la définition de la culture de Tylor offre toujours un bon apperçu du sujet des l’anthropologie.
La culture est ce tout complexe comprenant à la fois les sciences, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et les autres facultés et habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société. (Tylor, 1871-1958). Le groupe de mots clés de cette définition est « acquises par l’homme en tant que membre de la société ».
La définition de Tylor porte sur les croyances et les comportements que les gens acquièrent non par l’hérédité biologique, mais par le fait de grandir dans une société donnée où prévaut une tradition culturelle spécifique. L’acculturation est le processus par lequel on enfant apprend sa culture.
On apprend la culture
La facilité avec laquelle les enfants assimilent toute tradition culturelle reflète la faculté d’apprendre exceptionnellement développée des humains. Il existe différents modes d’apprentissage, dont certains que nous avons en commun avec d’autres animaux.
Il y a d’abord l’apprentissage situationnel individuel qui se produit lorsque un animal apprend par l’expérience et adapte son comportement futur en conséquence. Par exemple, il évitera le feu après s’être rendu compte qu’il brûle. Les animaux font aussi preuve d’apprentissage situationnel social lorsqu’ils apprennent des autres membres de leur groupe social sans se servir forcément du langage.
Les loups entre autres apprennent les stratégies de chasse en observant les membres de la meute. L’apprentissage situationnel social se révèle particulièrement important chez les singes et les anthropoïdes, nos proches parents. En dernier lieu on reconnaît l’apprentissage culturel, qui dépend de la faculté spécifiquement humaine d’utiliser des symboles. C’est-à-dire des signes qui n’ont aucun lien nécessaire ou naturel avec les objets objets qu’ils dessinent.
L’une des caractéristiques essentielles de l’évolution des hominidés est la dépendance face à l’apprentissage culturel. L’imagination, la mémoire et le traitement des idées passent par la culture de même que la compréhension et l’application de systèmes établis des symboles.
Notion de culture
L’anthropologue Clifford Geerts définit cela comme un ensemble d’idées fondées sur l’apprentissage culturel et les symboles. Il a décrit les cultures comme des ensembles de mécanismes de contrôle – plans, recettes, règles, constructions – ce que les les informaticiens appellent des programmes pour guider le comportement. (Geerts, 1973).
Les gens assimilent ces programmes par enculturation dans une société donnée. Ils intériorisent graduellement un système préétabli de significations et de symboles à partir duquel ils définissent leur monde, expriment leurs sentiments et se forment des opinions. Par la suite, ce système sert à guider leurs comportements et leur perceptions la vie durant.
Suivant le processus d’enculturation, toute personne commence, dès sa naissance ou son arrivée dans une culture autre, à intérioriser une tradition culturelle par apprentissage conscient et inconscient et par l’interaction avec ses semblables.
Parfois, la culture s’enseigne directement, comme lorsque des parents apprennent à leurs enfants à dire « merci » quand on leur donne quelque chose ou qu’on leur rend service.
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La culture se transmet également par l’observation. Les enfants saisissent ce qui se passe autour d’eux. Ils modifient leur comportement non seulement parce qu’on leur demande, mais à la suite de leurs propres observations et de leur conscience accrue de ceux qui leur culture considère comme bien ou mal.
La culture s’assimile aussi inconsciemment. Les parents des Nord-Américains n’enseignent pas à leurs enfants qu’il faut laisser une distance définie entre deux interlocuteurs. Chaque personne évoluant dans la société fait cet apprentissage par un processus graduel d’observation, d’expérience et de modification consciente et inconsciente de son comportement. Personne ne dit au Latins de se tenir plus près les uns des autres que ne le font les Nord- Américaines. Ils apprennent à le faire puisque cela fait partie de leur tradition culturelle.
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