Magie

Magie

Art par lequel on prétend agir sur les êtres et les choses au moyen de Forces inconnues (magie directe), ou par l’intermédiaire d’Esprits, de Démons et d’autres créatures (magie indirecte).

Universelle dans le temps (et dès la préhistoire) et dans l’espace, la magie est le mode d’action électif de la mentalité primitive. Elle constitue pour celle-ci un moyen de connaissance (procédés divinatoires) parfois expérimental (ordalie, poison d’épreuve) et surtout un moyen de se mettre à l’abri de certains dangers (notion de purification et de souillure, talismans) – magie prophylactique, de se rendre maître des forces magiques corporelles (magie du regard, du geste, de la parole; incantation par exemple) et extérieures (sacrifice, bouc émissaire).

Le recours à la magie, normal et sans valeur séméiologique chez le primitif, devient, dans les sociétés civilisées de culture, d’un besoin instinctif de merveilleux, d’une régression à un stade archaïque.

Dans cette dernière catégorie, il faut ranger les états de débilité mentale d’une part, d’autre part les états franchement dissociatifs (schizophrénie, délires paranoïdes, démences) et certains délires progressifs avec intégrité du fond mental.

À vrai dire, l’humanité est encore si imprégnée de croyances mystiques qu’on en trouve fréquemment des traces même chez des sujets instruits et cultivés (petites superstitions), a fortiori dans tous les états névrotiques (rites conjuratoires des obsédés, par exemple) et psychosiques. Il semble même qu’elles expriment une sorte de besoin instinctif – ébauche peut-être du besoin religieux – car on le retrouve constamment dès l’enfance, comme l’a établi Piaget (la connaissance du Monde chez l’enfant).

H. Aubin

Délires spirites

Les doctrines d’Allen Karder et de ses émules servent parfois de thème à des délirants aigus ou chroniques. Le choix de ce thème est une question d’ambiance et d’actualité : une lecture, un film, une conversation peuvent en cristalliser la formation chez un sujet présentant un délire progressif larvé.

Clérambault a montré que pratiquement le spiritisme servait d’aliment au délire, mais ne le provoquait pas.

Gilbert Ballet et Lévy-Valensy avaient soutenu une thèse opposée. Pour eux, les pratiques spirites favorisent chez les « médiums » une sorte de dédoublement de la personnalité, de « dépossession », suivant le propre terme de ces auteurs qui tend à se reproduire ensuite spontanément et peut aboutir à un délire d’influence.

Ces vues ne semblent pas avoir été confirmées et un examen attentif permet de retrouver un processus antérieur et primaire d’automatisme mental. Nous en avons personnellement rapporté plusieurs cas.

Il n’en reste pas moins que les pratiques spirites sont à déconseiller chez tous les débiles, névropathes et psychopathes en puissance.

H. Aubin

Délire inerme

Nom donné par Clérambault à une forme d’automatisme mental survenant chez de vieilles filles inertes et débiles dont le travail d’esprit est rudimentaire (fausses persécutées). Tantôt l’automatisme est isolé, tantôt enrichi d’une légère fiction érotique et orgueilleuse.

A.P.

Maldie de Cretzfeld-Jacob

Forme de démence sénile ou présénile décrite en 1920 (pseudo-sclérose spastique de Jacob) que l’on range dans le même cadre que les maladies de Pick et d’Alzheimer. Marchand et coll. En ont repris l’étude à propos d’une observation personnelle (Encéphale, 1958, #5) avec des nouvelles précisions sur la symptomatologie et l’anatomie pathologique.

A.P.

Crédibilité

Facilité à croire qui s’observe surtout chez les débiles mentaux et dans tous les états d’affaiblissement de l’intelligence. Présente une certaine importance en médecine légale, car elle peut diminuer la responsabilité pénale de sujets appartenant à l’une des catégories précédentes et ayant pu être poussés, par un mauvais plaisant ou instigateur intéressé, à un délit plus ou moins grave (rébellion, désertion, violences, etc.). Plus souvent encore, c’est la victime du délit qui a fait preuve de crédulité (délits de lucre).

H. Aubin

Vésanie

Expression tombée en désuétude qui servait à désigner les psychoses de longue durée et le plus souvent chroniques qui l’on supposait dues à un désordre purement mental et qu’on différenciait des psychoses organiques.

On opposait les démences vésaniques aux démences organiques.

A.P.

Effet Goldfaden – Hargitai (G.-H)

Il s’agit d’un phénomène psychique unique, une sorte d’empathie. Jadis, on pensait que s’était une forme de schizophrénie, et aujourd’hui beaucoup de psychologues confondent cet effet avec l’autoscopie. Pourtant, il ne s’agit pas de la projection de sa propre image, comme c’est le cas, en règle générale pour les phénomènes de double, de sosie. L’autoscopie se produit dans des situations de stress ou de peur intense, ou pendant des moments d’épuisement. Elle peut aussi provenir de déficiences physiques, comme des lésions dans le cortex droit, des tumeurs de l’hypophyse ou de l’épilepsie du lobe temporal. Tout cela n’est pas le cas lors de l’effet Goldfaden – Hargitai (G.-H).

G.-H. ne constitue pas un dysfonctionnement dissociatif, comme André Goldfaden et Urban Hargitai l’ont prouvé dès la seconde moitié du XXe siècle, mais un don peu commun que peut posséder une personne d’entrer en contact à certains moment avec ses doubles dans des univers parallèles, de prendre part à leur vécu, voir même d’échanger sa conscience avec la leur.

L’effet G.-H. cause beaucoup de problème au cours des voyages dans le temps. Quand des voyageurs, par des transitions multiples, se retrouvent tout près de leurs doubles, voir même leur rencontrent, cela peut devenir un poids physique insupportable pour eux, car des interférences entre leurs fonctions cervicales se produisent. Il peut y avoir un échange momentané de perceptions entre l’identité actuelle et locale d’un voyageur et une autre qui vit dans une dimension temporelle parallèle, dans un univers où la Seconde Guerre mondiale a connu une issue différente.

(D’après Wolfgang Jeschke, Le Jeu de Cuse. Traduit de l’allemand par Christina Stange-Fayos. L’Atalante, Nantes, 2005).

oiseau magique
« Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose. » (Sigmund Freud). Image : © GrandQuebec.com.

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