Langage, stress et maladie

Langage, stress et maladie : Se protéger dans un monde dangereux. Souvent, le monde est un endroit dangereux

Les maladies reliées au stress, de même que les signes de stress, qui constituent des messagers indiquant un besoin de changement, sont le fruit d’une détresse intérieure et de situations difficiles. Il faut créer une climat de confiance si l’on veut résoudre les problèmes émotifs soulevés par le corps malade. La guérison est par ailleurs grandement favorisée lorsque les gens de notre entourage nous soutiennent et nous acceptent tels que nous sommes.

Malgré la réticence des professionnels de la santé et des services sociaux – et de la population en général – d’adopter une approche holistique pour traiter les maladies psychosomatiques, le langage, lui, a toujours reflété le lien entre l’émotion et le corps. La précision du langage quotidien dans la description du rapport entre l’émotion, le stress et la maladie révèle encore l’ingéniosité du psychisme et son effort constant qui vise la guérison et la réalisation de soi. Il est maintenant largement reconnu que les maladies cardiaques, qui comptent parmi les principales causes de mortalité, son en grande partie attribuables au stress. Il est fascinant de constater que le langage faisait et continue de faire le lien entre les deux. En voici quelques exemples :

  • Faire bouillir le sang
  • N’avoir de cœur à rien
  • Avoir le cœur brisé
  • Avoir le cœur cicatrisé.
  • Avoir quelque chose sur le cœur.
  • Avoir la mort dans l’âme.
  • Le cœur qui bat la chamade.
  • Avoir des palpitations.
  • Avoir un cœur de pierre.

Nos estomacs aussi révèlent grandement nos inconforts émotifs et sociaux. C’est dans l’estomac que se répercutent un rand nombre d’émotions. Il existe aussi beaucoup d’expressions qui font allusion au lien entre les émotions et l’estomac :

  • Ne rien avoir dans le ventre.
  • Avoir l’estomac tout retourné.
  • Avoir des haut-le-cœur.
  • Être privé d’amour et d’affection.
  • Être avide de victoire.
  • Avoir un besoin constant d’affection.
  • Avoir un nœud dans l’estomac.
  • Ça lui est resté sur l’estomac.

Le dos est communément le site privilégié des problèmes des adultes. Cette réalité se reflète dans les phrases suivantes :

  • En avoir plein le dos.
  • Courber ou redresser l’échine.
  • Avoir bon dos.
  • Avoir le dos au mur.
  • Tourner le dos.
  • Travail à vous casser les reins.
  • Être sur le dos de quelqu’un.
  • Se laisser manger la laine sur le dos.
  • Mettre quelque chose sur le dos de quelqu’un.

Les problèmes respiratoires (par exemple, l’asthme, l’hyperventilation, le rhume des foins, la sinusite) sont des malaises communs chez les enfants et les adultes. On le sait, l’asthme chez les enfants est relié à la présence de parents dominateurs et contrôlants qui permettent pas à leur enfant d’exprimer honnêtement et ouvertement l’éventail de ses émotions. Encore une fois et ce, depuis fort longtemps, le langage établit un lien entre les conflits affectifs et la respiration :

  • Étouffer.
  • Cracher le morceau.
  • Se sentir étouffé par quelqu’un.
  • Avoir le souffle coupé.
  • S’étouffer aux paroles de quelqu’un.
  • Ravaler ses émotions.
  • N’en souffler mot à personne.

De nombreux autres exemples illustrent combien le langage exprime l’inscription des émotions dans le corps. En voici quelques-uns (organe et phrase) :

Intestins :

  • Se sentir merdeux.
  • Être dans la merde.
  • Être un emmerdeur.
  • Se tenir les fesses serrées.
  • Ne pas faire la différence entre son coude et son cul.

Bouche :

  • Avoir la bouche cousue.
  • Avoir une langue empoisonnée.
  • Serrer les dents.
  • Mordre à belles dents.
  • Ne pas avoir le goût de vivre.
  • En avoir ras de bol.

Yeux :

  • Fermer les yeux.
  • Refuser de regarder la réalité en face.
  • L’amour est aveugle.
  • Les yeux sont le miroir de l’âme.

Cou :

  • Avoir le cou raide.
  • En avoir jusqu’au cou.
  • Tordre le cou.

Oreilles :

  • Faire la sourde oreille.
  • Être tout oreille.
  • Être sourd aux prières de quelqu’un.

Système génito-urinaire :

  • Prendre des vessies pour les lanternes.
  • Ça ne pisse pas loin.
  • Pisse-vinaigre.

Peau :

  • Sensibilité à fleur de peau.
  • Être bien (ou mal) dans sa peau).

Sang :

  • Avoir le sang chaud.
  • Donner le frisson.
  • De sang froid.

D’autres types de phrases indiquent la présence de conflits affectifs plus sérieux. Lorsque j’entends de telles phrases dans la bouche de quelqu’un, de collègues. De membres de ma famille ou d’amis, je suis sensible au besoin pressant de sécurité et de soins et à l’appel au secours qu’elles comportent :

  • Je me sens dévore intérieurement.
  • Je suis un handicapé affectif.
  • Je me sens mort intérieurement.
  • J’ai l’impression de marcher sur des œufs lorsque je suis avec mon partenaire.
  • Je suis amer.
  • Je me sens constamment dénigré.

(Tiré du livre Le pouvoir de la pensée par Tony Humphereys « Négative ». Traduit de l’anglais par Ginette Patenaude. 1999, les Éditions de l’Homme, une division du groupe Sogides).

Pour en apprendre plus :

Voir aussi :

Nul de devra porter préjudice à son allié, et tout secours sera dû à l'opprimé. (Mahomet). Photographie de Megan Jorgensen.
La tête protège le cœur. Se protéger, une sage décision. Photo de Megan Jorgensen.

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