La puberté et ses caractéristiques

Puberté et les variations psychologiques

La puberté (de pubes – poils) est essentiellement caractérisée par l’apparition des fonctions génitales et des caractères sexuels secondaires d’ordre morphologique (apparition des poils, développement des seins et des hanches chez la jeune fille, modification de la voix). Mais cet événement n’est qu’une particularité d’un mouvement bio-physiologique plus complet du développement caractérisant l’adolescence.

Dans les variations psychologiques, tant normales que pathologiques, qui se manifestent au moment de la puberté (et qui sont étudiées au mot Adolescence), la part de l’élément endocrinien a été très diversement interprétée. On tendait à lui donner autrefois une part prépondérante. Mais le rôle des facteurs hormonaux à cet égard apparaît aujourd’hui de plus en plus réduit et même pour certains auteurs inexistant. N’a-t-on pas établi par des recherches expérimentales que l’action hormonale n’avait pas dans la détermination spécifique du sexe la valeur qu’on lui avait attribué primitivement (Tusques et Pozzi) ? La pathologie des glandes sexuelles confirme leur faible importance dans le comportement psychique.

L’histoire des pubertés précoces et des macrogénitosomies rares, d’ailleurs, ne nous apporte aucune donnée intéressante sur le plan psychiatrique. Par contre, l’étude des insuffisances génitales plus fréquentes (orchites ourliennes de l’enfance, eunuchisme, cryptorchidie), s’est montrée plus instructive (v. Insuffisance génitale); elle nous a révélé qu’elles ne sont pas génératrices de troubles mentaux graves et spécifiques.

*

Les rapports hormonaux complexes qui existent entre l’hypophyse et les glandes génitales peuvent, tout au plus, expliquer certains troubles psychiques en rapport avec un infantilisme physique et mental au cours de quelques syndromes, comme le syndrome adiposo-génital. Mais à cela se borne ce que peut nous apprendre l’endocrinologie. On voit que c’est bien peu de choses et qu’il faut chercher ailleurs l’explication des désordres névrosiques observés à l’occasion de la puberté ou pendant la période postpubertale et qui se confondent avec ceux de l’adolescence.

L’étude du développement psychique de l’enfant et la psychanalyse sont venus apporter des éléments explicatifs plus précieux dans l’interprétation du comportement des adolescents pubères, en soulignant le rôle de la sexualité et de l’affectivité sur le plan psychologique. Les troubles caractéristiques de cet âge apparaissent comme des échecs ou des anomalies du développement de la sexualité et l’évolution de la personnalité adulte. Rouart (Psychopathologie de la puberté et de l’adolescence, P.U.F, collection « Paideïa), qui en a fait une bonne étude analytique, estime que la puberté ne crée pas, mais rend plus manifeste une névrose ou un déséquilibre.

Cet auteur distingue deux grandes catégories dans le comportement :

a) Les conduits de refus chez les introvertis de Jung. L’adolescent éprouve une difficulté particulière à assumer les tâches sociales ou familiales et semble les récuse. C’est un arrière affectif, fuyant les responsabilités et cherchant refuge auprès d’une mère protectrice. Dans ce groupe rentrent les obsédés, les scrupuleux, on peut y ajouter certaines anorexiques mentales qui se dérobent devant leur vocation féminine.

b) Les sujets à conduite dissociée et impulsive (chez les extravertis de Jung) ont une sexualité moins entravée. Elle se manifeste de façon discordante, impulsive, et parfois perverse (attentat à la pudeur, voyeurisme, sadisme, homosexualité). Ou au contraire, fortes inhibitions, s’accompagnant d’agressivité sur le plan social (destruction, vol). Ces sujets ont besoin de satisfaction immédiate. Le développement sexuel est là encore en échec.

Et Rouart conclut : chez les névrosés de cet âge, on décèle une arriération affective et un comportement infantile. Conclusions thérapeutiques : Au point de vue thérapeutique, l’auteur envisage successivement toutes les indications que pose cette psychopathologie : psychothérapeutique de groupe, action sur les parents, rééducation, rôle du juge des enfants et du Service social en cas de délinquance.

Comme conclusion pratique, les tentatives de régulation par des traitements hormonaux. En fait, ells sont trop souvent inspirés par des vues simplistes. Ainsi elles sont, comme l’a fait remarquer J. Boutonier, ordinairement inutiles. Elles peuvent même devenir dangereuses. Et le même auteur ajoute : « La période pubertaire est une phase, plus ou moins longue, de maturation de la personnalité. Phase qu’il conviendrait de respecter sans l’assimiler mensongèrement à une prolongation de l’enfance. Mais aussi sans considérer comme définitives les attitudes passagères qui apparaissent à cette époque.

À lire également :

Comprenez la puberté chez les adolescents. Apprenez-en davantage sur les changements hormonaux et physiques
Comprenez la puberté chez les adolescents. Apprenez-en davantage sur les changements hormonaux et physiques.

Laisser un commentaire