Hormones du stress

Les hormones du stress : nécessaires mais dangereuses

Le stress altère différemment le cerveau selon l’âge auquel il est subi

Un lien existe entre le type de trouble dont peut souffrir une personne et les moments dans sa vie où elle a été exposée à un stress chronique. Un enfant qui a vécu de la violence familiale entre 0 et 2 ans, soit au cours du développement de son hippocampe, risque d’avoir plus tard des problèmes d’apprentissage compte tenu du rôle joué par cette région du cerveau dans la mémoire déclarative.

De son côté, une fillette de 12 ans, dont le lobe frontal est en plein développement, qui a subi des agressions sexuelles peut montrer à l’âge adulte une réduction de cette structure cérébrale et éprouver des difficultés à distinguer les informations émotionnellement pertinentes.

Voilà l’une des idées énoncées dans le modèle théorique relatif aux effets du stress sur le cerveau et au comportement élaboré par l’équipe de Sonia Lupien, professeure au Département de psychiatrie de l’Université de Montréal et directrice scientifique du Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.

L’équipe a démontré que certaines zones cérébrales, comme l’hippocampe, l’amygdale et le lobe frontal, sont particulièrement vulnérables à « l’adversité », et ce, de manière différentielle à certains moments du développement.

« L’adversité crée un stress chronique qui induit l’arrêt de la croissance de la structure cérébrale selon le moment d’exposition au stress, précise Mme Lupien. Cela altère le fonctionnement de ces différentes régions du cerveau. Mais ce n’est pas nécessairement irréversible; Un excès d’hormones du stress peut nuire à la mémoire, des programmes d’intervention pourraient aussi empêcher ces conséquences dommageables. »

ÉVOLUTION BIOLOGIQUE

« Loin d’être néfaste, le stress est un mécanisme de survie, souligne Sonia Lupien. Sans les hormones du stress, notamment l’adrénaline et le cortisol, nous serions tous morts. Leur activation permet de mobiliser une quantité incroyable d’énergie pour affronter un danger imminent. Le problème se pose quand on exige trop souvent cette réponse. »

Dans la Préhistoire, ajoute Mme Lupien, ces hormones permettaient à l’être humain de fuir ou de chasser le mammouth. De nos jours, on fait plus souvent face à des situations nouvelles ou imprévues, telles que la colère du patron ou un travail à terminer pour hier alors que vous devez aller chercher les enfants à la garderie…

Le hic, c’est qu’on ne peut pas augmenter quotidiennement la sécrétion d’une hormone sans dérégler le fonctionnement de toutes les autres. « À long terme, cette mobilisation peut nuire à notre mémoire et accroître nos risques de tomber malades. »
Jusqu’à tout récemment, les chercheurs ne comprenaient toujours pas pourquoi les contrecoups du stress variaient selon les sujets et les études. « Certains ont des réductions du lobe frontal, d’autres de l’amygdale ou de l’hippocampe… Un jour, j’ai réalisé que le seul facteur qu’on avait oublié de prendre en compte, c’était le temps.

L’âge auquel survient l’adversité est important, car les structures cérébrales vulnérables au stress ne se développent pas toutes au même moment. La réduction cérébrale observée pourrait devenir la signature du moment d’exposition à l’adversité. »

Dominique Nancy

Texte paru dans la revue Les Diplômes, publication de l’Université de Montréal, n° 418.

Viol

De tous les attentats sexuels, le viol est le plus sévèrement réprimé par la loi et le plus profondément reprouvé par le sentiment public. En droit pénal français, c’est un crime.

Le viol est généralement simple, se présentant comme la manifestation brutale d’une exigence masculine égoïste et matérielle excluant toute divagation symbolique et déniant à la femme le droit de libre disposition de sa personne. Il refuse la notion socialisée de l’échange affectif, renie en fait l’amour.

Dans certains cas, relativement rares, il est une expression du sadisme et s’accompagne volontiers des pratiques cruelles qui caractérisent cette perversion.

Le viol peut être commis par un psychopathe avéré (sénile et surtout présénile, épileptique, arriéré, alcoolique chronique dégradé; mais, plus souvent, par un déséquilibré ou un instable, un amoral. Il peut être un accident rare ou se produire en série dans l’histoire du sujet.

De caractère incestueux dans une proportion notable de cas, il est accompli plus souvent sur des mineurs que sur des adultes.

L’approche psychologique de la personnalité des auteurs de viol (Scherrer) révélerait bien moins l’hypergénitalité que leur attribue gratuitement l’opinion populaire qu’une immaturité affective et culturelle : l’acte signifiant le plus souvent une réponse de type agressif à une frustration effective ou phantasmatique ou à un interdit infantile.

La personnalité des victimes mérite d’ailleurs une attention spéciale (H.Lafon et coll.) et l’on découvre curieusement, au moins chez les enfants et les adolescentes, avec un niveau intellectuel faible, la fréquence d’un consentement tacite ou d’attitude, sinon parfois une véritable provocation inconsciente.

L’étude individuelle de chaque cas, tenant compte de toutes les circonstances, du niveau mental de l’inculpé et du contexte clinique davantage que des motivations avancées par le sujet (dont celle d’ivresse est trop facilement alléguée), permettra à l’expert de se prononcer sur la question de responsabilité pénale.

Ch. Bardenat.

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Un stress intense vécu durant l’enfance peut perturber le développement du lobe frontal. Photo : © GrandQuebec.com.

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