Émotivité

Émotivité en psychologie

Définition : L’émotivité désigne cette propriété fondamentale qu’a l’individu de réagir – réactions psychiques et somatiques – à des excitations physiques ou à des modifications de la situation organique ou psychique. Elle est donc l’un des aspects fondamentaux de l’affectivité, mais :

  • L’aspect le plus élémentaire,
  • Limité exclusivement aux réactions suscitées par des modifications brusques et immédiates de la situation du sujet,
  • Embrassant non seulement les manifestations psychiques de ces réactions, mais aussi leur concomitant somatique, neurovégétatif et expressif.

–La réaction émotive. – Elle comporte, en effet, un phénomène psychique spécifique et inanalysable qu’on appelle l’affect et un ensemble de phénomènes végétatifs (cardiaques, vaso-moteurs, endocriniens, sécrétoires, pilo-moteurs) et toniques (spasmes, relâchements, tremblements), particulièrement différenciés au niveau de la musculature faciale, linguale, pharyngo-laryngée et respiratoire, qui concourent à son expression. Le centre de cette activité nerveuse est la région opto-striée. Selon la forme de cette expression et son contenu affectif, on distingue 4 modes principaux de réactions : le plaisir, la tristesse, la colère et la peur.

– Hyperémotivité. – Il faut, pour établir une limite entre le normal et le pathologique, distinguer les réactions adéquates, proportionnées et adaptés à l’excitation, et les réactions diffuses, inadéquates, dépassant en intensité, en durée ou en étendue les nécessités que l’excitation requiert pour l’action.

Dans l’hyperémotivité dont Dupré a donné une étude très complète en 1915, toutes les réactions sont excessives : tachycardie, rougeur ou pâleur, sudation, polyurie, spasmes coliques, spasmes faciaux et respiratoires du rire et du pleurer, etc. A l’état habituel, on décèle chez l’hyperémotif une hyperexcitabilité de toutes les voies de la réaction émotive et, en outre, tout un cortège de petits signes : tremblement, papillottement des paupières, voix saccadée, regard instable, gestes vifs et maladroits, bref un tableau d’hyperesthésie, d’inadaptation et d’instabilité motrices.

L’hyperémotivité peut exister dès la naissance, comme une disposition constitutionnelle : constitution émotive. Elle fait d’ailleurs le lit de constitutions plus complexes : obsessionnel, anxieuse, hypocondriaque. Elle peut être occasionnée par des chocs affectifs, des ébranlements nerveux graves (commotions cérébrales, lésions des nerfs périphériques), des fléchissements de l’état général (asthénies post-infectieuses, inanition, fatigue), des intoxications (alcool, café), des modifications humorales (menstruation, puberté, ménopause, Basedow).

– Accidents paroxystiques. – Des excitations ou des chocs particulièrement intenses peuvent déclencher des réactions émotives suraiguës :

  • Sidération : inhibition généralisée, stupeur ;
  • Ivresse émotionnelle : forme de confusion mentale avec désorientation et incohérence ;
  • Désarroi : « perdre le nord », anxiété au premier plan ;
  • Crise émotive : contingent important des « crises de nerfs ». C’est une crise sincère, souvent honteuse (le malade cherche à se cacher), avec décharges motrices diffuses et désordonnées, cries, larmes, polyurie, etc.

A côté de ces grands paroxysmes, il y a des formes mineures et localisées de l’hyperémotivité aiguë : bégaiement, aphonie, asthme, tremblement, faux angor, impuissance sexuelle, etc., et des formes plus coordonnées : colère agressive, fuite. On voit l’importance médico-légale, surtout en médecine militaire, de toutes ces manifestations.

– Thérapeutique. – Les médicaments les plus appropriés sont les barbituriques à petites doses réfractées (5 à 10 cg de gardénal par jour), associés à des sédatifs végétaux : valériane, belladone, jusquiame, saule, crataegus, passiflore, ballote. Le calcium est, en même temps qu’un calmant, un stabilisant de l’équilibre humoral.

La psychothérapie, la détente, le repos, un règlement d’hygiène psychique bien approprié fournissent à l’émotif des possibilités de maîtrise et d’équilibre trop souvent négligées.

Th. Kammerer

Émotivité
Je vois très bien ce que vous voulez dire. Image : Émotivité par © Megan Jorgensen.

Akathisie

Trouble de l’activité motrice consistant dans l’impossibilité pour certains malades de demeurer assis, l’akathisie a sa place dans les kinésies paradoxales de divers syndromes extra-pyramidaux.

Décrite par SICARD (1924) comme une des manifestations excito-motrices des séquelles de la maladie de Von Economo, on l’a retrouvée dans les accidents de la thérapeutique neuroleptique (J. DELAY, 1957) où elle est provoquée principalement par la chiorpromazine et la réserpine.

Attribuée dès l’origine, ainsi que les syndromes excito-moteurs voisins (P. MARIE et G.LEVY) à une perturbation méso-diencéphalique et, plus précisément, aujourd’hui, à un dérèglement des substances réticulées du tronc cérébral, elle s’accompagne d’un état mental particulier (suggestibilité, viscosité, labilité émotionnelle) qui font évoquer à son sujet les mêmes problèmes psychopathologiques que les manifestations hystériques de certaines lésions organiques encéphaliques.

Les malades éprouvent leur trouble comme un «besoin» de caractère pénible, dépourvu de but pragmatique dont la réalisation échappe au contrôle de leur volonté.

Voir aussi :

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