L’effet Zeigarnik, ses applications et ses conséquences
L’effet Zeigarnik est l’un des principes psychologiques les plus fascinants et utiles connus dans le domaine de la psychologie.
Ce phénomène porte le nom de la psychologue soviétique Bluma Zeigarnik. Elle l’a découvert dans les années 1920 et c’est elle qui établit que les personnes ont tendance à mieux se souvenir des tâches inachevées que des tâches terminées. Le fonctionnement de cet effet est relativement simple. Pourtant il est profond dans ses implications. En effet, lorsque nous commençons une tâche et que nous ne la terminons pas, notre cerveau la maintient dans un état de « tension psychologique ». Cette tension fait que la tâche inachevée reste dans notre esprit. Elle nous pousse donc à y penser fréquemment jusqu’à ce que nous la terminions.
Les applications de ce principe psychologique sont diverses. Elles s’étendent à plusieurs domaines de la vie, y compris le marketing et les affaires. De nombreuses entreprises exploitent l’effet Zeigarnik dans leurs stratégies de marketing. Par exemple, à travers des programmes de fidélisation qui offrent des récompenses nécessitant plusieurs achats pour être obtenues. Ou encore par le biais d’offres promotionnelles nécessitant plusieurs actions pour être complétées. Ces stratégies augmentent la probabilité que les clients continuent d’acheter pour « compléter » le programme. Cela même s’ils n’ont pas besoin de plus de produits. Dans le domaine des affaires, cette technique est connue sous le nom de « vente incitative » et peut augmenter considérablement les bénéfices d’une entreprise.
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L’effet Zeigarnik trouve également une application dans les relations interpersonnelles. Une façon de l’utiliser dans ce contexte consiste à proposer des idées ou des projets futurs partagés avec une autre personne. Par exemple, des phrases comme « Nous allons devenir riches », « Plus tard, nous aurons un chat ! » ou « Nous ferons ensemble un voyage au Japon ! » peuvent créer des « tâches incomplètes » ou des rêves partagés qui génèrent une connexion psychologique. Cette connexion peut maintenir l’intérêt de l’autre personne pendant une longue période, car le cerveau continue de traiter ces idées inachevées.
Cependant, il est crucial d’aborder les considérations éthiques qui surgissent avec l’utilisation de cette technique, en particulier dans le contexte des relations personnelles. Bien que l’effet Zeigarnik puisse être efficace pour maintenir l’intérêt de quelqu’un, il est fondamental de considérer les implications morales de son utilisation. La manipulation des pensées et des sentiments des autres à des fins personnelles soulève de sérieuses questions éthiques et peut avoir des conséquences négatives sur les relations à long terme.
L’effet Zeigarnik et Bluma Zeigarnik
Bluma Zeigarnik était une psychologue soviétique d’origine lituanienne, née le 9 novembre 1900 à Prienai, en Lituanie, et décédée le 24 février 1988 à Moscou. On la connaît surtout pour avoir découvert l’effet Zeigarnik. Ce phénomène stipule que les gens se souviennent mieux des tâches inachevées que des tâches terminées.
Zeigarnik a étudié à l’Université Humboldt de Berlin, où l’a influencèrent des figures majeures de la psychologie comme Kurt Lewin et Max Wertheimerh. En 1927, elle a obtenu son doctorat sous la supervision de Kurt Lewin, après avoir mené une série d’expériences qui ont conduit à la découverte de l’effet Zeigarnik.
Après avoir terminé ses études, elle est retournée en Union soviétique, où elle a travaillé en étroite collaboration avec Lev Vygotsky et a contribué à la fondation de la psychopathologie expérimentale comme discipline distincte. Elle a également été l’une des cofondatrices du département de psychologie de l’Université d’État de Moscou.
Bluma Zeigarnik a reçu plusieurs distinctions pour ses contributions à la psychologie, notamment le prix Kurt Lewin en 1983. Son travail continue d’influencer divers domaines, y compris la psychologie cognitive et le marketing.
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