
Déjà vu
Impression du déjà vu ou illusion du déjà vu
Impression qu’éprouve un sujet d’avoir assisté, à une époque antérieure, au spectacle de ce qui se passe actuellement devant lui. Le « déjà vu » est le plus souvent associé au « déjà entendu », au « déjà ressenti », au « déjà éprouvé » pour réaliser une impression complexe de « déjà vécu » (on dit encore « paramnésie »), en présence d’une situation nouvelle. Cette impression est bien différente d’un souvenir : le sujet n’a pas le sentiment d’avoir traversé, dans des circonstances différentes et à une autre époque, une expérience analogue à celle qui se déroule actuellement, mais il lui semble recommencer à vivre un fragment de sa vie passée.
Selon Bergson, le phénomène « tient à un affaiblissement temporaire de l’attention générale à la vie ».Toute perception, en même temps qu’elle s’opère, serait l’objet d’une sorte de prise en charge par la mémoire qui la transforme en souvenir : inconscient dans les conditions habituelles, ce processus est perçu lorsque faiblit l’attention au réel et le sujet éprouve devant l’expérience actuelle le même état de conscience que s’il s’agissait d’un souvenir.
L’impression de déjà vu peut, occasionnellement, apparaître chez des individus normaux : Dwelshauvers estime leur nombre à 5% environ. En pathologie, on la rencontre dans plusieurs circonstances différentes :
- Dans les psychoses avec troubles importants de la personnalité; schizophrénie, états oniroïdes, dysesthésiques, plus ou moins teintés d’anxiété.
- Dans la psychasthénie où elle accompagne souvent le sentiment d’étrangeté, d’irréalité, de transformation du monde extérieur, qui est si caractéristique de cette névrose. L’impression de déjà vu affecte alors un caractère pénible, elle est bien reconnue pour un phénomène morbide : elle apparaît par périodes plus ou moins longues, sans modifier de façon très appréciable l’état de conscience du malade dans son ensemble.
- Dans les atteintes du lobe temporal, l’illusion de déjà vu se présente avec des caractères spéciaux qui lui confèrent une grande valeur localisatrice : elle est paroxystique, tranchant nettement, pendant une durée toujours brève, sur l’état qui la précède et la suit ; de plus, elle s’accompagne d’une modification générale de la conscience réalisant, dans les cas les plus typiques, le « dreamy state » de H. Jackson ; enfin, d’autres signes cliniques et électro-encéphalographiques d’atteinte temporale peuvent être mis en évidence, mais c’est souvent la paramnésie paroxystique qui est au premier plan et qui incite à les rechercher.
J.-M. Sutter.
Acroagonines
Substances hypothétiques qui apparaîtraient à l’extrême limite de la vie (préagoniques) et dont CERLETTI suppose l’existence dans le sang des sujets soumis aux électrochocs après la crise paroxystique. Des injections de sérum d’animaux, prélevé dans ces conditions, ne semblent pas avoir confirmé ses espoirs.
M. P.

Nous ne savons pas ce qui nous attend sinon que, d’après ce que nous avons déjà vu ce sera sans doute coton. Tâchons d’être à la hauteur des événements (Jean Giono, né en 1895 et décédé en 1970, écrivain et scénariste français). Image : © Megan Jorgensen.
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