Absurde, Absurdité en psychiatrie
Absurde : ce qui est dénué de sens et de logique. S’entend des propos comme des gestes et des actes.
L’absurdité peut être massive et globale ou bien n’intéresser qu’une réflexion ou un acte isolé. Dans le premier cas, elle traduit une profonde insuffisance comme celle des imbéciles ou des gros débiles, ou l’affaiblissement grave des déments. Dans le second cas, un propos absurde ou un acte choquant et immotivé peut révéler un fléchissement du jugement à son début ou bien un délire jusque-là inapparent ou dissimulé.
L’absurdité des gestes et des propos est une formule souvent employée par les simulateurs: d’où la délicatesse de certains diagnostics. Mais il est des cas où l’absurdité systématiquement recherchée en apparence traduit cependant un état mental anormal : le syndrome de GANSER.
A.P.

Syndrome de Ganser
Syndrome décrit par un psychiatre allemand et qui a pour noyau principal le Vorbeireden (répondre à côte); le Vorbeihandeln (agir à côté); Nichwissenwollen (vouloir ne pas savoir).
Les malades, tout en montrant qu’ils ont entendu et compris, font, comme par parti pris, des réponses approximatives ou équivoques ou bien absurdes et discordantes aux questions même les plus simples et les plus élémentaires (Régis).
Ce syndrome a été primitivement rattaché aux états crépusculaires, (Daemmerzustand) avec obnubilation, amnésie et intégré dans le cadre de l’hystérie. Mais, en fait, cette conception n’est pas admise par tous les auteurs.
On le rencontre dans la schizophrénie; pour Nissl, il est un signe de négativisme rentrant dans la catatonie. Kiehen parle de simulation pathologique. Pour Kraepelin et H. Ey, il n’est pathognomonique d’aucune affection particulière; on le rencontre surtout dans les milieux pénitentiaires.
Nous l’avons observé dans certaines confusions mentales et dans l’évolution de certains processus organiques cérébraux. Le diagnostic est parfois délicat d’avec la simulation.
Ant. Porot.
