Génie minier, pourquoi pas?
L’étudiant des sciences appliquées est souvent indécis, insécure, inquiet devant le choix de son option. Son goût pour les domaines techniques et scientifiques est établi mais ses aspirations futures ne sont souvent que fœtus. Il remarque certaines tendances vers le domaine administratif, celui de la recherche, celui de la supervision ou celui des relations sociales mais… Comment peut-il allier toutes ces considérations avec le maximum de probabilité. De réussite dans le génie de son choix ?
Il appert que le domaine de l’industrie minérale offre toutes les variantes possibles de réponses à ses aspirations. Le besoin pressant de compétence commande des rémunérations d’ordre, direct, supérieures à toutes les autres branches du génie de même que des possibilités collatérales sans contredit avantageuses. De l’ingénieur type « design » à l’analyste financier de valeurs minières, du chercheur à l’ingénieur du « marketing », tout s’ouvre devant vous avec le génie minier.
Il y a beaucoup à faire dans le développement de cette industrie qui, de par ses dimensions, change son visage si facilement. Tantôt primaire, tantôt très sophistiquée, il y a lieu de croire que c’est pour cette raison que les secteurs d’intérêts sont si variés. Il est impossible de faire erreur quand on constate toute la flexibilité à notre disposition. La liberté d’évoluer d’un à l’autre vous appartient ; le travail qui vous plaît se dessinera très vite.
L’essor de l’industrie minière vaut la peine d’être vécu.
L’ingénieur minier au service des exploitations souterraines
L’ingénieur minier prend des décisions. Il doit diriger ses hommes et les méthodes de travail qu’ils emploient pour exploiter le gisement de la mine. De plus en plus, il a un rôle d’administrateur.
Lors de l’exploitation souterraine d’une mine, il recourt à la méthode d’exploitation la plus rentable. Pour ceci, une juste répartition s’impose entre l’expérience déjà acquise par les compagnies minières dans des situations similaires et les nouvelles méthodes théoriques développées par les chercheurs. Les découvertes théoriques ne tiennent pas toujours compte des problèmes régionaux ou locaux d’une mine en particulier. Chaque méthode d’exploitation doit tenir compte des facteurs qui régissent la structure géologique et des problèmes de la mécanique des roches du gisement.
Son but principal, en se servant de ses connaissances, est d’obtenir la plus grandes récupération possible en gardant les profits au taux désiré par les administrateurs.
Les mines modernes se mécanisent de plus en plus. Une mine utilisant de l’équipement géant monté sur pneus tels que des foreuses géantes, des camions télescopiques et des chargeuses, embauche beaucoup moins de main-d’œuvre pour une même production que les mines utilisant des méthodes moins modernes. Le rapport d’hommes employés sous terre, entre une mise avec les vieilles méthodes et une mine avec des méthodes modernes pour une production équivalente, est d’environ 8 à 1.
L’ingénieur minier est appelé à travailler sur la ventilation. De plus en plus, ce problème le préoccupe car les lois sont plus strictes en ce domaine. Mais les mines, en général, sont au-dessus de ceci. Elles fournissent de meilleures conditions de travail. En plus, l’ingénieur s’occupe des problèmes de soutènement des murs et des plafonds dans les galeries et les chantiers. Cette tâche lui est grandement facilitée depuis quelques années par les études qui se font en mécanique des roches.
L’ingénieur responsable de la production doit comprendre ses hommes et les estimer car ce sont eux qui extraient le minerai. Les villes minières s’éloignent de plus en plus des grands centres urbains et ceci apporte de nouveaux problèmes aux ingénieurs. Ils doivent se préoccuper du transport en commun à l’intérieur des villes minières et les grands centres et à mieux organiser les loisirs ainsi que la vie sociale.
L’avenir pour l’ingénieur minier sera prospère et sa demande de plus en plus grande. Le Québec a besoin des ingénieurs dans cette sphère de l’industrie qui se préoccupe de nos problèmes et de nos intérêts.
(Journal Le Polyscope, texte paru dans le numéro du 30 octobre 1970).
