Un marginal abat un des chefs de la police de Vichy
René Bousquet, l’ancien secrétaire général à la police de Vichy, qui collabora avec l’occupant nazi pendant la Deuxième guerre mondiale. On l’a tué par balles hier matin, le 8 juin 1993, à son domicile. Un marginal au psychisme fragile, Christian Didier l’a fait. Il a affirmé agir au nom « du bien ».
La réprobation était générale après cet assassinat. Y compris dans les milieux de la Résistance et de la déportation. En effet, ils soulignent que le procès imminent de René Bousquet, 84 ans, aurait pu avoir un caractère exemplaire.
Christian Didier, 49 ans est un habitué des coups d’éclat médiatiques, auteur sans succès et déjà condamné. La police l’a arrêté peu de temps après avoir donné une conférence de presse en fin de matinée pour revendiquer l’assassinat.
Les services judiciaires connaissent déjà Christian Didier pour avoir tenté, en 1987, d’assassiner dans sa prison l’ancien responsable de la Gestapo à Lyon, Klaus Barbie. Les psychiatres décelaient alors chez lui « une psychose de caractère narcissique. On l’a condamné alors à un an de prison.
René Bousquet, 84 ans, était inculpé de crime contre l’humanité depuis 1992. Il était accusé d’avoir favorisé, voire provoqué l’arrestation et la déportation vers l’Allemagne nazie de quelque 75 000 Juifs français et étrangers.
C’est lui notamment qui accepta que la police française participe à la rafle du Vel d’Hiv (Vélodrome d’Hiver), pendant l’été 1942, rafle au cours de laquelle quelque 13 000 Juifs furent arrêtés avant d’être déportés vers l’Allemagne. Seuls quelques-uns d’entre eux rentrèrent des camps d’extermination.