Des barbares à Paris
Le règne de Charles le Gros est particulièrement marqué par les invasions normandes. Par exemple, en 886, les Vikings, au nombre de plus de 40 mille hommes, conduits par quatre de leurs rois, parviennent aux portes de Paris. Ils livrent inutilement huit assauts, mais ils épuisent les Parisiens, atteinte par les maladies et la famine.
Le roi envoie Henri, duc de Saxe, au compte Eudes, qui réclame le secours, mais Henri tombe dans une embuscade avant d’avoir pu pénétrer dans Paris. Il est vaincu et tué.
« Les Danois, nous disent les annales de saint Bertin, envahissent la Lutèce des Parisiens et brûlent la basilique du bienheureux Pierre et de Sainte-Geneviève, ainsi que toutes les autres églises, excepté celles de Saint-Etienne, de Saint-Vincent et Saint-Germain et de Saint-Denis, qui se rachetèrent de l’incendie par de grosses sommes d’argent.
Charles le Gros, lui-même, cédant à de nouvelles instances du comte Eudes, vient camper au pied de Montmartre avec une armée considérable, mais plutôt que d’attaquer les Vikings, le roi achète leur départ au prix de 700 livres d’argent. Le roi autorise les Vikings en outre à ravager les pays de la haute Seine.
Barbares à Paris
Cependant, trahissant leurs engagements, les Normands font une seconde incursion dans Paris. Cette fois, ils dévastent et puis livrent aux flammes l’abbaye de Saint-Germain-des-Près. Plusieurs commerçants de la ville chargent alors leurs richesses sur des bateaux et tentent de fuir en remontant la Seine, mais les barbares rompent le Grand-Pont, dont les arches inter4ceptent le passage des barques. Les guerriers capturent les fuyards.
Paris prend les mesures de défense, mais ces mesures n’empêchent pas aux Vikings d’envoyer la même année 200 de leurs jusqu’à la capitale pour chercher du vin. Le roi conclut donc avec eux plusieurs autres traités à des conditions honteuses, que les barbares violent avant de reprendre leurs dévastations.
Finalement, en 887, les seigneurs, indignés de la lâcheté de Charles le Gros, le déposent et, le 29 février 888, donnent la couronne au comte Eudes.