La guillotine pour Barbe Bleue : La mort n’effraie pas Landru
Henri-Désiré Landru, le Barbe Bleue de Gambais, a été condamné, le 30 novembre 1921, à la guillotine pour le meurtre de dix femmes et un enfant.
Versailles, France. – Henri-Désiré Landru, le Barbe Bleue de Gambais, a souri, le 30 novembre 1921, pour la première fois depuis le commencement de son procès. Il a paru amusé lorsqu’il a entendu les paroles fatales du juge Gilbert qui l’a condamné à la guillotine pour le meurtre de dix femmes et d’un garçonnet.
« Merci messieurs », a dit Landru, en faisant faire une espèce de moulinet à son vieux chapeau pour saluer d’une façon moqueuse les jurés. Après ce salut, le Barbe Bleue a disparu en passant dans la petite porte conduisant à la prison de Versailles.
En attendant le jugement des jurés, Landru a dit quelques mots d’encouragement à son avocat, Maître de Moro-Giafferi. Celui-ci après avoir fait les plus grands efforts pour sauver son client, paraissait être sur le point de s’évanouir. Landru a fait cette remarque qui a été entendue par un spectateur : « Il doit sembler étrange de voir un homme menacé de la mort consoler son défenseur ».
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Landru a refusé de signer une requête demandant au président Millerand de commuer la sentence, requête que les jurés ont signées. Il a dit : « Je refuse de demander la pitié. Un homme comme moi veut la justice et non la miséricorde. Vous pensez que je suis coupable, eh bien ! Laissez-moi mourir».
Après être rentré dans sa cellule, le Barbe Bleue de Gambais qui, par ses crimes, a attiré sur lui l’attention du monde entier, a fait des remarques qui donnent une idée de son caractère extraordinaire.
Il a parlé ainsi : « Le procès a été une grande représentation dramatique. Je veux croire que le public est satisfait. Je vous donne rendez-vous pour la fin de février ou le commencement de mars. Afin donc de vous montrer comment un homme innocent sait mourir ».
On sait que Landru a eu recours aux promesses de mariage pour tromper les femmes qu’il a tuées. Le motif des crimes serait le vol. Landru faisait disparaître les victimes en les brûlant. La plupart des femmes tuées par Landru possédaient quelques biens. La seule preuve directe de culpabilité de Landru était une petite quantité d’os, à peu près une livre et demie. Certains fragments d’os étaient si petits qu’il a fallu des microscopes pour les examiner.