La mort du Barbe-Bleue

La mort du Barbe-Bleue : Henri-Désiré Landru a subi le supplice de la guillotine à Versailles

Versailles, mort du Barbe-Bleue. – Henri-Désiré Landru, le Barbe Bleue, de Gambais, trouvé coupable du meurtre de dix femmes et d’un enfant, a été exécuté ce matin, le 25 février 1922, en expiation des onze meurtres qu’il avait commis. Le couteau triangulaire de la guillotine est tombé à 6.05, soit 20 minutes après le temps qui avait d’abord été fixé pour l’exécution. Ce délai a porté plusieurs personnes à croire que Landru était à faire une confession. Mystérieux jusqu’à sa mort, Landru s’est trouvé mécontent du fait que l’abbé Loiselle lui demandait s’il avait quelque confession à faire.

« C’est une insulte à un homme comme moi, répondit-il. Aurais-je eu quelque confession à faire, je l’aurais faite depuis longtemps. » Mais il n’a jamais prononcé le mot innocent, mot qu’il n’a jamais prononcé durant les 34 mois de son procès. Le meurtrier a refusé les derniers sacrements, mais il a conversé quelques instants avec le prêtre. Il lui dit : « Je serai brave, ne craignez rien! ».

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Quoique on ait tenu les mesures prises pour l’exécution dans le plus grand secret, des foules ont commencé à se réunir autour de la vieille prison de Versailles un peu avant minuit. Le galop des chevaux de la cavalerie, dans la rue Georges-Clémenceau, où eut lieu ensuite l’exécution, était facilement entendu de la cellule de Landru. Quand il s’éveilla, il entendit le bruit des marteaux des ouvriers. Ceux-ci travaillaient à l’érection des bois de la justice, à la lueur vacillante de deux lanternes.

On avait monté la guillotine seulement à quelques pieds d l’entrée centrale de la prison. À six heures, les portes de la prison s’ouvrèrent lentement, laissant entrevoir, dans la cour du procureur général, les gardiens de la prison et les deux avocats de Landru, Mes de Moro-Gafferi et Duteuil.

Puis Landru apparut, vêtu d’un pantalon noir et d’une chemise blanche. Sa barbe, qui avait été l’une de ses caractéristiques les plus frappantes, et qui était devenue familière à des centaines de milles de personnes à cause de la fréquente publication de son portrait au cours de son procès, avait été rasée; sa tête également rasée, et il avait le cou et le visage d’une pâleur de mort.

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Il fit exactement cinq pas avant que les assistants du bourreau le prissent par le ceinture pour le coucher sur la table fatale. Immédiatement levée, la lame, qui alourdissait un poids de cent livres tomba dans un scintillement. Ensuite, dans l’espace d’a peine vingt secondes, tout se consomma. Landru n’a pas failli un seul moment depuis le temps où il apparaît à la porte. Il jeta un coup d’œil furtif sur la guillotine et haussa les épaules. Il marcha vers le gibet sans prononcer un seul mot.

(C’est arrivé le 25 février 1922).

henri désiré landru
La mort du Barbe-Bleue, gravure de l’époque. Image libre de droits.

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