La Sorbonne

Sorbon crée la Sorbonne

Né le 9 octobre 1201 à Sorbon, Robert de Sorbon, qui tenait son nom de son village de Rethélois, est le fondateur de la Sorbonne. Bien qu’étant issu d’une famille de petite extraction, il fit des études à Paris et fut brillamment reçu docteur en théologie.

Devenu chanoine de Cambrai, il se distingua par ses éloquents sermons et acquit une telle renommé que Louis IX, Saint-Louis, l’installa à la cour et le prit d’abord comme son chapelain, puis le nomma son confesseur.

Le souvenir des difficultés qu’il avait rencontrées à obtenir le grade de docteur le décida à fonder à Paris un collège qui épargnerait les mêmes épreuves et obstacles aux écoliers pauvres. Il voulait que ce collège offre les mêmes avantages que ceux dont disposaient les deux principaux ordres mendiants de Paris, et où l’enseignement, gratuit, était accessible à tous.

*

Robert de Sorbon établit donc une société d’ecclésiastiques qui, vivant en commun, n’avaient à s’occuper qu’à donner des leçons gratuites. Il était alors propriétaire de plusieurs maisons situées rue Coupe-Gueule, près du palais des Thermes. Le couple royal lui fit don d’un immeuble voisin, situé rue de la Bretonnerie et comprenant l’ancienne demeure de Jean d’Orléans, ainsi que les écuries contiguës de Pierre Pique-l’Ane (Petri Pungentis-Asinum).

Ses collègues de la cour, les chanoines Jean et Robert de Douay (Douail), médecin de la reine et chanoine,  Guillaume de Bray, archidiacre de Reims, Geoffroi de Bar, prêtre et plus tard cardinal, et Guillaume de Chartres, l’un des aumôniers du roi lui donnèrent des sommes importantes qui lui permirent de faire de nouvelles acquisitions proches des autres, dans le quartier de l’île de la Cité.

C’est ainsi, sur l’emplacement des maisons données à Robert de Sorbon que naquit, en 1253, un collège qui prit le nom de son fondateur, la Sorbonne et que Louis IX confirma par lettres patentes en février 1257.

Robert de Sorbon est mort le 15 août 1274 à Paris.

*

Cette institution devint, par la suite, la maison la plus célèbre de l’Université de Paris. Sorbon en fut le proviseur et y attira les maîtres les plus distingués de la capitale du pays, parmi lesquels Guillaume de Saint-Amour, Gérard d’Abbeville, Henri de Gand, Guillaume des Grez, Chrétien de Beauvais.

Le 23 mars 1268, le pape Clément IV donna à Robert de Sorbon son approbation apostolique pour son collège en adressant une bulle « à son cher fils le proviseur des pauvres maîtres et aux maîtres eux-mêmes, étudiant dans la faculté de théologie aux portes du palais des Thermes et menant la vie commune ».

Après dix-huit ans d’enseignement théologique, Robert de Sorbon rédigea les statuts du collège, qui restèrent toujours en vigueur.  Ces statuts comprenaient 38 articles relatifs à la vie commune, « depuis le silence, assez peu rigoureux au réfectoire, jusqu’à la simplicité des vêtements autorisés, jusqu’aux peintes qui frapperaient les transgresseurs ».

*

Outre la théologie, qu’on enseignait dans toutes ses parties, Robert voulut qu’il y ait toujours dans son collège des docteurs s’appliquant à la morale et à la solution des cas de conscience, d’où vient que, depuis son temps, la Sorbonne fut consultée de toutes les parties de l’Europe.

En 1271, il fonda le collège de Calvi, un autre collège pour les humanités et la philosophie. Celui-ci devint alors la Petite Sorbonne. Il subsista jusqu’en 1635, où Richelieu le démolit pour bâtir sur son emplacement l’église de la Sorbonne.

Devenu chanoine de Paris en 1258, Robert de Sorbon s’acquit une réputation par sa fondation, sa piété et ses ouvrages théologiques. Ainsi les princes même le consultaient et qu’ils le prirent pour arbitre en quelques occasions importantes.

Par son testament, de 1270, Robert de Sorbon légua à la Congrégation de Sorbonne tous ses biens.

église de la sorbonne
Église de la Sorbonne. Photo : © GrandQuebec.com.

Voir aussi :

Laisser un commentaire