Hôtel de Sully

Hôtel de Sully à Paris

Au milieu des hautes façades de la rue Saint-Antoine, l’Hôtel de Sully se distingue par les tonalités jaunes de la pierre. Tout comme par une allure monumentale donnée par les deux pavillons qui encadrent son portail surmonté d’une terrasse.

À la différence des célèbres pavillons de la place des Vosges, aux murs de briques et aux ouvertures encadrées de pierres de taille – style encore à la mode sous le règne de Louis XIII – l’Hôtel de Sully annonce la composition classique par l’emploi de la pierre de taille. Ce chois coûteux va devenir usage courant par la suite.

C’est vers 1624 que le contrôleur des finances français Mesme Gallet fait construire un hôtel particulier avec jardin et orangerie donnant accès à la place Royale (place des Vosges), situé dans le quartier le Marais.

Maximilien de Béthune, premier duc de Sully, ancien ministre des finances et surintendant des bâtiments du roi Henri IV, rachète cet hôtel en 1634. Il en achève le décor et y vit ses dernières années. Son petit-fils Maximilien, second duc de Sully, fait construire une aile supplémentaire à l’édifice en 1660. Cet ajout a été construit d’après les plans de François Le Vau.

L’ensemble porte encore aujourd’hui le nom de la famille de Sully qui l’a possédé jusqu’au XVIIIe siècle.

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Classé monument historique dès 1862, l’Hôtel allait lentement renaître à de nouveaux propriétaires plus soucieux de sa conservation. Il devient propriété de l’État en 1944.

Une longue campagne de restauration fut alors entreprise, et s’acheva par la restauration de l’orangerie en 1973.

L’Hôtel abrite, depuis 1967, le siège de la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, devenue en 2000, Centre des monuments nationaux. Cet établissement public du ministère de la Culture et de la Communication gère plus de cent monuments nationaux.

En passant sous le porche, on accède à la cour d’honneur entièrement pavée. L’accueil se trouve à gauche du portail et le centre d’information sur l’activité du Centre des monuments nationaux à droite.

Au XVIIe siècle, la cour était animée par les activités domestiques et sous les arcades de l’aile droite se trouvaient les remises à voitures hippomobile. Les communs et la cuisine se trouvaient au rez-de-chaussée de l’aile gauche.

Sur les ailes latérales, des personnages sculptés symbolisent les éléments. À gauche l’Air accompagné d’un caméléon et le Feu d’un dragon crachant des flammes. À droite, un lion protège la Terre. L’Eau tient un vase sur son épaule.

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L’élévation des ailes est similaire à celle du logis principal. La façade est rythmée par cinq travées, dont celle du milieu, – la plus décorée, – correspond à l’escalier qui dessert les deux étages. Les deux allégories sculptées représentent l’Automne. C’est un homme portant des grappes de raisin. Et l’Hiver sous les traits d’un vieillard appuyé sur une canne. Deux sphinges introduisent le visiteur vers le passage central, qui conduit au jardin et aux étages.

L’escalier d’honneur, à noyau central et rampes droites, est orné d’un plafond à décor sculpté.

On peut observer, dans la libraire installée dans la grande salle basse, le plafond à poutres et solives peintes du XVIIe siècle ainsi que des traces de décors peints dans les ébrasements des baies. C’est l’architecte Jacques Repiquet qui a réalisé le mobilier de la librairie, en 1993.

Depuis le jardin, on constate que la façade arrière du logis répète l’agencement de la façade sur cour. Les deux allégories, incarnées par des femmes, représentent cette fois le Printemps avec ses fleurs et l’Été portant des gerbes de blé.

Le jardin contraste avec la cour par son calme qui permet le repos à l’ombre du chêne vert.

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Les quatre parterres délimités par des buis remplacent les parterres de broderies (agencement de buissons, généralement du buis, taillés court et formant des motifs géométriques décoratifs) qui ornaient autrefois le jardin.

Les hautes toitures éclairées des lucarnes, la symétrie des façades rythme par l’alignement vertical des fenêtres surmontées de frontons successivement cintrés et triangulaires, deux pavillons encadrent le portail côté rue. Ces éléments sont caractéristiques d l’hôtel aristocratique français du début du XVIIe siècle, dont on pouvait rencontrer de nombreux exemples dans le Marais.

Au fonds, l’orangerie se compose d’un corps central reposant sur cinq arcades, encadré de deux pavillons aux toitures en pointe ornées d’épis de faîtage en plomb.

On notera que les lucarnes de la partie centrale coupent la corniche de manière à animer les parties hautes.

Un cadran solaire gravé dans la pierre surmonte l’arcade du centre. La porte du pavillon de droite donne accès à la place des Vosges. Le jardin de broderies et l’orangerie à la façade contribuaient à parfaire la composition générale de l’édifice.

L’usage à profusion du décor sculpté sur les façades contraste avec la rigueur de la composition. Les motifs ornementaux, maniéristes, sont représentatifs de la fin de la Renaissance. Têtes de femmes, motifs végétaux, allégories des éléments et des saisons traitées en fort relief dans des niches.

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Hôtel de Sully. Photo : © GrandQuebec.com.

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