Outaouais

La Petite-Nation

La Petite-Nation

Vallée de La Petite-Nation

La Petite-Nation est le terme sous lequel est connue une vallée de la rivière de la Petite-Nation, affluente de la rivière des Outaouais.

La vallée aurait été formée par le retrait des glaces, il y a plus de dix mille ans. Au fil des siècles, la vallée s’est tapissée d’une vaste forêt, avec des rivières, des lacs et des ruisseaux.

Il semble que les premiers humains s’y soient établis il y a 6 mille ans. Selon les résultats des fouilles archéologiques réalisées à Thurso ainsi qu’en bordure de la baie Martin et de la baie Noire (près de Plaisance), ils étaient les ancêtres des Algonquins et des Iroquois.

En 1613, Samuel de Champlain, lors de son voyage vers l’île aux Allumettes, découvre cette vallée et la décrit dans les termes suivants : «Nous trouvâmes une rivière fort belle et spacieuse qui vient d’une nation appelée Oueskarini, lesquels se tiennent au nord d’icelle, et à quatre journées de l’entrée. Cette rivière est fort plaisante et à cause des belles îles qu’elle contient et des terres garnies de beaux bois clairs qui la bordent; la terre est bonne pour le labourage». La rivière est longue de 97 kilomètres et il est fort possible que l’expédition de Champlain l’ait parcourue d’un bout à l’autre.

Un peuple Algonquin occupe ces terres de façon permanente. Il s’agit d’une communauté nomade qui vit de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Le nom de ce peuple est Oueskarinis ou La Petite-Nation.

Toutefois, ce peuple est pratiquement décimé lors du retour d’un voyage qu’ils  font  en 1653. Ils tombent dans une embuscade tendue par les Iroquois près du Petit-Lac Nominingue, à la source de la rivière de la Petite-Nation.

En 1674, la seigneurie de la Petite-Nation est créée. Elle est octroyée à Monseigneur de Laval, premier évêque de la Nouvelle-France, comme représentant du Séminaire de Québec, mais pendant encore plus d’un siècle, ce sont des coureurs des bois qui parcourent cette vallée en quête de pelleterie.

La colonisation de la vallée débute au XIXe siècle. Ce sont d’abord des familles écossaises qui s’établissent près de la rivière Blanche. Puis, en 1802, le notaire Joseph Papineau rachète la seigneurie au Séminaire de Québec. Sa famille et 19 colons s’installent sur les bords de la rivière des Outaouais. Les colons fondent le village de North-Nation Mills qui sera un centre important d’exploitation forestière, exploité par la compagnie Edwards jusqu’en 1920.

Pendant la guerre contre Napoléon, l’Angleterre avait besoin de bois pour alimenter les chantiers navals de la marine britannique à Québec, et les forêts de la Petite-Nation étaient à même de leur fournir un excellent bois.

En 1817, Louis-Joseph Papineau fait l’acquisition de la seigneurie de la Petite-Nation en la rachetant à son père. Plus tard, en 1845, à son retour d’exil aux États-Unis, Louis-Joseph Papineau érige à Montebello son manoir seigneurial. Il y habite jusqu’à son décès en 1871.

Vers le milieu du XIXe siècle, la seigneurie compte environ 3000 habitants, parmi lesquels on compte des Écossais, des Irlandais, des Allemands, et des Canadiens-français. Les cantons de Lochaber, Mulgrave et Derry sont créés, les terrains sont défrichés, et la première église est bâtie, suivie d’un bureau de poste.

En 1877, le chemin de fer reliant Montréal et Gatineau, traverse la Petite-Nation. Grâce au train, le bois est acheminé désormais vers les États-Unis. Beaucoup plus tard, en 1926, l’entreprise forestière Singer construit un nouveau chemin de fer entre Duhamel et Thurso, où son usine de pâte à papier est installée.

L’agriculture continue à être le pôle économique de la région, mais avec la construction du célèbre Château Montebello, le plus grand édifice en bois rond au monde, la région s’ouvre à l’industrie touristique.

Les vacanciers s’installent dans la Petite-Nation. Les berges des lacs se couvrent de chalets appartenant à des citadins. Une ligne d’autobus entre Montréal et Lac-des-Plages fonctionne à partir des années quarante.

Des services municipaux sont créés à Papineauville et à Saint-André Avellin.

En 1961, le journal La Vallée de la Petite-Nation voit le jour. C’est l’époque du «retour à la terre», et de nombreux artistes investissent la région.

Paysage forestier dans la vallée de la Petite Nation, un boisé. Photo – GrandQuebec.com.

Aujourd’hui, dans la Petite-Nation, nous trouvons les municipalités suivantes :

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