Voyage à Péribonka

Voyage à Péribonka

L’année 1988 a marqué le centenaire de l’arrivée du premier citoyen de Péribonka, Édouard Niquet (parfois orthographié Niquette), dont le prénom a été enchâssé dans la dénomination de la paroisse de Saint-Édouard-de-Péribonka, fondée en 1903. Celui-ci avait été envoyé en cet endroit par le curé Antoine Labelle, alors sous-ministre de la Colonisation du Québec. Mais c’est Saint-Amédée, municipalité créée en 1902 et qui souligne l’action d’Amédée Robitaille, président de la Compagnie de la pulpe de Péribonka, qui est véritablement à l’origine de Péribonka.

En effet, en 1909, une partie de son territoire était détachée aux fins de créer une nouvelle entité municipale ; en 1926,, Saint-Amédée était entièrement annexée à Péribonka. Établie à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Dolbeau, au Lac-Saint-Jean, Péribonka trône sur la rive nord de la rivière Péribonka, près de son embouchure qui forme une baie dont on a une vue grandiose de la rue Édouard-Niquet et de la route Maria-Chapdelaine. En plus de cette rivière, le plus important tributaire du lac Saint-Jean, deux cours d’eau arrosent son territoire, la Petite rivière Péribonka et la rivière Moreau.

La colonisation y a connu un bond important avec la fondation de la Société de colonisation et de rapatriement de Québec et du lac Saint-Jean, en 1897, organisme ayant pour visées d’encourager l’établissement des colons et de rapatrier au Québec les familles canadiennes-françaises exilées aux États-Unis.

Péribonka qui identifie le bureau de poste local depuis 1898, dérive, selon Joseph-Étienne Guinard, du montagnais “petiwanga” (rivière creusant dans le sable, où le sable se déplace, des racines “per”, “pen”, descendre, ôter et “anga”, sable. Georges Lemoine lui donne le même sens mais le tire du mot “péribonkau”. Les Péribonkois voient avec satisfaction leur municipalité constituer le point de départ de la Traversée internationale du lac Saint-Jean.

Péribonka demeure célèbre pour avoir été la source d’inspiration et le lieu de résidence un temps du romancier Louis Hémon (1880-1913), auteur du célèbre roman “Maria Chapdelaine”. Engagé à 8 $ par mois par Samuel Bédard, on le surnomma rapidement le fou à Bédard, car le salaire moyen d’un engagé à l’époque était de 20 $ mensuellement. Reprochant d’abord à Hémon d’avoir ridiculisé leur coin de pays, les gens de Péribonka se sont depuis réconciliés avec lui, si l’on en juge par l’imposant musée Louis-Hémon qu’on y retrouve.

Rivière Péribonka

Ce cours d’eau naît dans une région marécageuse, à peu de distance à l’ouest des monts Otish et à plus de 40 km au sud du lac Naococane. De là, il descend jusqu’à son embouchure située à 547 km plus au sud, dans la partie septentrionale du lac Saint-Jean. Il en constitue d’ailleurs le plus considérable des tributaires. Le long de ses berges, prennent place les municipalités de Péribonka et de Sainte-Monique. Certainement connue des Amérindiens, qui devaient en tirer du poisson et chasser dans la région, la rivière Péribonka est pour la première fois mentionnée dans un document officiel, le “Registre des missions”, le 16 avril 1679.

Ce jour-là, “juxta fuvium Péribonka ad lacum Peok8agami” (près de la rivière Péribonka au lac Saint-Jean”, le père François de Crespieul baptise deux enfants. En octobre de la même année, après avoir enquêté sur l’état des positions anglaises ç la baie d’Hudson, Louis Jolliet revient à Québec en empruntant cette route. Le célèbre explorateur canadien en exécute d’ailleurs le tracé sur une carte manuscrite datant aussi de 1679. Il nomme alors la rivière Périboca. Cette désignation demeure sur la carte de Guillaume Delisle (1703), mais se transforme en Peribonka sur celle du père Laure (1731) et en Periboac sur celle de Nicolan Belli (1755).

En 1825, Pascal Taché identifie le cours d’eau par Peribonka. Par la suite, ce nom et la variante Péribonca seront généralement utilisés. Voie de pénétration relativement peu fréquentée par les trappeurs et les marchands des XVIIe et XVIIIe siècles, sauf, peut-être pour atteindre le pays des Petits Mistassins, sur la rive sud-est du lac Mistassini, la Péribonka voit arriver, au XIXe siècle, les colons et les ouvriers de l’industrie forestière. On établit des chantiers dans son bassin et on se sert de son cours pour la descente des billes et, en 1887, les premiers habitants s’installent près de son embouchure.

En 1928, la rivière sort de son lit et inonde, avec le lac Saint-Jean, plusieurs villages.. Ce drame n’empêche cependant pas la région de prospérer. Ainsi, l’Alcan, important producteur d’aluminium, aménage la Péribonka afin d’être alimenté plus adéquatement en énergie hydroélectrique. De 1941 à 1943, le barrage de Chute-des-Passes est construit à l’extrémité sud du lac Péribonka qui devient un vaste réservoir. Deux autres barrages seront érigés en aval au cours des années 1950 (Chute-du-Diable de 1950 à 1952 et Chute-à-la-Savane de 1951 à 1953). L’écrivain français Louis Hémon (1880-1913) mentionne à plusieurs reprises la rivière Péribonka dans son roman “Maria Chapdelaine”, écrit peut avant sa mort et publié en 1916. La maison des Chapdelaine est d’ailleurs sise près de la berge de ce cours d’eau.

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Rivière Péribonka. Photographie libre de droits.

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