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Tour de force d’un professeur en hypnotisme

Tour de force d’un professeur en hypnotisme

Professeur en hypnotisme en action

Un particulier se promène en voiture dans nos rues, les yeux bandés. – Il découvre une épingle dans le corps d’un homard

La foule qui, vers midi et demi encombrait les rues Craig et St-Laurent, tout près du Vieux-Montréal, a été fort intriguée par le passage sur ces voies publiques d’une voiture conduite par un homme ayant les yeux bandés. Le cheval avait lui-même la tête enveloppée avec une serviette de bain comme quelqu’un qui souffrirait d’une horrible migraine. Le véhicule était suivi d’une troupe de gamins qui bousculaient les passants dans leur course effrénée.

Le carrosse filait bon train au milieu des obstacles, évitant les tramways, les voitures et les piétons.

L’étrange conducteur arrêta son cheval en face de l’établissement de Jos Poitras, et prenant par la main les quatre occupants de la voiture, les amena devant la vitrine. Après avoir tâtonné là pendant quelques instants, il saisit de nouveau la main de ses camarades et les entraîna à l’intérieur du restaurant où il se mit à chercher encore un peu partout au grand ébahisse ment de Jos Poitras et de ses employés. À un certain moment, l’intrus fut empoigné et faillit être mis à la porte. Il se dégagea cependant et continua de tâtonner à droite et à gauche.

Pendant ce temps, un énorme rassemblement s’était formé, obstruant la rue et débordant dans le restaurant. L’homme cherchait toujours. Il était maintenant au milieu des homards, les palpait. Tout à coup, il saisit l’un d’eux, le lança avec force sur le comptoir et demanda un couteau, et d’un seul coup ouvrit le crustacé, de l’intérieur duquel il retira une épingle à tête noire qu’il remit à l’un des quatre occupants de la voiture.

La police arrivait à ce moment, et intima au particulier d’avoir à déguerpir, vu qu’il troublait la paix publique.

L’individu enleva alors le bandeau qui lui cachait la figure et chacun reconnut alors le professeur Bergeron, expert en hypnotisme. Les quatre hommes qui l’accompagnaient étaient des journalistes. Le prof. Bergeron avait fait avec MM. Brabant et Millette un pari de $100, à l’effet qu’il pourrait retrouver un article qu’ils auraient caché quelque part dans les limites de la ville, parcourant les yeux bandés le chemin qu’ils auraient pris eux-mêmes.

Le professeur a gagné son pari, partant en voiture de la rue Côté et suivant la rue Craig et la rue Saint-Charles Borromée. Le mauvais état des chemins l’obligea là à tourner bride. Il continua alors par la rue Craig et la rue St-Laurent pour se rendre jusqu’au Petit Windsor.

Jos Poitras déclara qu’une heure environ avant la visite de M. Bergeron, il était venu deux hommes chez lui pour acheter des homards, mais qu’après les avoir examinés, ils étaient repartis sans rien acheter.

(Cela se passait le 13 mars 1902. Texte paru dans le quotidien La Presse en 1902.)

"Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde." Bouddha.
« Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde. » Bouddha.

1 commentaire

  1. Nicole dit :

    Qu’est-ce qu’on publiait en 1902! Depuis, les noms des rues ont changé. Toutefois, il me semble que j’ai vu le restaurant Jos Poitras à la place Jacques-Cartier au Vieux-Montréal. Spécialité – homards.

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