
Explosion de violence à Kahnawake
75 Mohawks et 10 militaires blessés
Le 70e jour de la crise d’Oka a été marqué par un retentissant regain de violence sur la réserve de Kahnawake, où des Mohawks ont pris à partie les militaires qui envahissaient une île au cours d’une opération conjointe avec la Sûreté du Québec.
Des gaz lacrymogènes ont été lancés à deux occasions par les soldats, et des coups de semonce ont été tirés au moment où de nombreux manifestants revenaient à la charge. Tout au cours des opérations, huit hélicoptères de l’armée survolaient les lieux à basse altitude, amplifiant le sentiment qu’une véritable guerre était en cours.
La violente manifestation s’est produite à l’entrée de l’île Tekakwitha, où les militaires avaient dressé des barbelés afin de protéger les 60 policiers de la Sûreté du Québec qui y recherchaient des armes. Au cours des affrontements, environ 75 Mohawks ont été blessés ou incommodés par les gaz et dix militaires ont été sévèrement battus par les manifestants au point d’être évacués immédiatement des lieux.
Le bilan des saisies, rendu public par la SQ, a fait état de 47 armes, dont huit fusils d’assaut AK-47, deux mitraillettes sept armes à autorisation restreinte et huit armes de chasse. Entre 6000 et 10 000 balles ont aussi été saisies, selon l’agent André Blanchet de la SQ.
D’autre part, à Oka, les militaires qui surveillent les Warriors et leurs sympathisants retranchés ont été la cible de lancement d’œufs provenant du centre de désintoxication.
Les Warriors ont ensuite demandé des vivres et encore une fois l’armée a accepté.
(19 septembre 1990).
Réserve indienne de Kahnawake
C’est en 1667 qu’une dizaine d’Oneidas, membres de la grande nation iroquoise, joignent quelques familles françaises à Saint-François-Xavier-des-Près, petite mission que les Jésuites viennent tout juste d’établir sur leur seigneurie de la Prairie-de-la-Madeleine. Dans leur langue, ils dénomment l’endroit Kentake, ce qui signifie « à la prairie ».
En 1673, une quarantaine de Mohawks en provenance du village de Kaghnuwage, sur la Mohawk River, dans l’actuel État de New York, viennent s’ajouter à la population. Pour différentes raisons dont l’appauvrissement du sol, le village a dû être déménagé à plusieurs reprises, soit en 1676, 1689, 1696 et 1716 pour se rapprocher et même passer en amont du sault Saint-Louis, mieux connu aujourd’hui sous le nom français de Saint-François-Xavier-du-Sault ou simplement Le Sault. En mohawk, il prit respectivement les noms de Kahnawake, « au rapide », en 1676, Kahnawakon, « dans le rapide », en 1690, Kanatakwenke, « d’où on est parti », en 1696 et Caughanawaga, en 1716.
Ces mêmes noms se retrouvent sous une multitude de variantes graphiques selon les sources consultées. Ce fut en 1980 que le nom de Kahnawake s’implante définitivement. Aujourd’hui Kahnawake compte plus de 6 000 habitants et constitue le plus gros village autochtone du Québec. La communauté s’implique profondément dans l’éducation et le maintien de la paix dans la réserve ; la plupart des services sociaux sont administrés par les Mohawks eux-mêmes. Ceux-ci sont toujours considérés, surtout dans l’État de New York, comme les experts dans l’échafaudage de structures d’acier des gratte-ciel.

Kahnawake vue depuis le parc René-Lévesque. Photo – GrandQuebec.com.
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