Vente du vin

Les épiciers demandent la permission de vendre du vin dans les épiceries

Détrompez-vous, c’est une nouvelle sur la vente du vin datant de 22 décembre 1923:

L’association des marchands détaillants du Canada, section des épiciers, a décidé de demander au gouvernement provincial le droit de vendre dans les épiceries québécoises du vin en bouteille. La demande est à l’adresse notamment de la Commission des liqueurs de la province de Québec

M. C. Bastien, le président dit qu’il a pleine confiance que le gouvernement Taschereau se rendra au désir de l’association des épiciers. « Nous désirons, dit-il, vendre le vin à l’étiquette de la commission. Cela au prix qu’elle jugera à propos de fixer.

« Il est vrai qu’on n’a pas encore accordé aux épiciers le privilège de la vente des vins en bouteille. Mais il n’y a pas à s’en étonner outre mesure. En effet, dans un référendum tenu il y a quelques années la population a manifesté une opinion favorable au débit de vin par les épiciers. Pourtant il n’est pas moins évident que les commerçants et leur clientèle devraient s’habituer d’abord à respecter la nouvelle loi des liqueurs. Il fallait faire comprendre à tous les intéressés que le commerce des liqueurs alcooliques, lorsqu’il n’est pas régi avec fermeté, est un commerce dangereux pour la santé tant physique que morale.

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C’est ce que les épiciers ont vite compris, aussi ont-ils apporté toute leur bonne volonté à la mise en œuvre de la loi, et aujourd’hui, ils jouissent de la confiance des officiers supérieurs de la commission.

La population, retirera-t-elle des avantages si la vente des vins est faite par les épiciers? Je n’hésite pas à répondre affirmativement. D’abord, nous allons accommoder grandement la population en mettant à sa proximité les vins; présentement, c’est avec une agaçante difficulté que l’ouvrier peut se procurer ce breuvage fortifiant, puisque lorsqu’il revient de son labeur, les magasins de la commission sont fermés et c’est un fait reconnu que les femmes ne veulent pas aller aux dépôts de liqueur actuels.

J’ajouterais de plus que personne plus que nous ne peut généraliser l’usage du vin chez le peuple. Puisque nous possédons la confiance de nos clients. Lorsque nous aurons atteint cette généralisation du vin, nous aurons beaucoup fait pour la tempérance en notre métropole. Puisqu’on sait que les Français, grands buveurs de vin, sont les gens les plus sobres du monde entier.

Le gouvernement, perdra-t-il de ses profits qu’il utilise si généreusement pour l’instruction publique et le développement de nos ressources naturelles ? En aucune façon, puisque le vieil axiome commercial demeure le même, à savoir que c’est le débit qui fait le profit.

Cocktail vente du vin
Un cocktail. Photo : GrandQuebec.com.

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