Pas de vaches folles au Canada
Ne lancez pas à la poubelle votre viande hachée ou vos tournedos : la maladie de la vache folle, qui angoisse l’Angleterre, n’a que peu de chances de faire des ravages ici.
Le Canada a été déclaré exempt de la maladie en 1994 par l’Organisation internationale des épizooties, sorte de pendant vétérinaire de l’Organisation mondiale de la santé, à laquelle adhèrent plus d’une centaine de pays.
« Ce soir, j’ai mangé du bœuf pour souper, sans aucun remord de conscience », précisait le docteur Claude Lavigne, directeur – adjoint de la Division de la santé des animaux à Agriculture Canada. Le président de l’Union des producteurs agricoles du Québec, Laurent Pellerin, se fait lui aussi rassurant, notamment parce que le système d’inspection canadien est reconnu comme un des meilleurs au monde ».
« Mais en cette époque de restrictions budgétaires, l’exemple anglais nous rappelle qu’il faut garder en place le système du Canada », plaide au passage le président de l’UPA.
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Le gouvernement a interdit l’importation au Canada de bovins anglais en 1990. Pouurtant des éleveurs albertains ont eu des frissons en décembre 1993, quand une vache importée d’Angleterre en 1987 a été affectée de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), aussi appelée maladie de la vache folle.
Agriculture Canada a alors détruit tout le troupeau de la vache affectée ainsi que ses descendants. Soit environ 400 bêtes. Mais ce cas a forcé Ottawa à étendre l’interdiction aux quelque 180 animaux importés depuis le premier janvier 1982. Il en restait moins d’une centaine en vie, selon M. Lavigne. Alors Agriculture Canada a ordonné leur exécution.
Le Canada n’importe pas non plus de viande transformée d’Angleterre, ajoute-t-il. « Nous n’avons jamais reconnu le système d’inspection des viandes des Anglais. Il n’est pas compatible avec le nôtre ».
Au Québec, la moitié du bœuf de l’extérieur vient de l’Ouest canadien. Le reste, on le produit aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle Zélande, en Amérique du Sud et ici. Le Québec compte près de 20 mille producteurs bovins.
(Publié le 26 mars 1996).
Ignoble action d’un fermier contre une vache malade
Il sectionne les trayons de la bête. Probablement parce qu’il trouvait qu’elle ne lui donnait pas assez de lait. Sa famille nombreuse le sauve de la prison
Un cultivateur proche de Montréal se rend coupable d’un acte de cruauté sans précédent, vendredi après-midi. Cela se passe lorsqu’il sectionna – dans un accès de colère – les quatre trayons d’une vache malade.
On a avisé la Société Protectrice des Animaux de cette atrocité. Ainsi M. J.-A. Larche et son assistant, M. Innis, se rendent aussitôt sur les lieux pour abattre la vache. C’est M. Larche qui tua la pauvre bête. Cette amputation sommaire des trayons avait fait souffrir la bête horriblement et ses meuglements avaient attiré l’attention des voisins du cruel fermier. Plusieurs volaient lui faire un mauvais parti, mais les directeurs de la SPCA le protégèrent contre les agresseurs.
Le triste individu doit à sa nombreuse famille et à sa pauvreté de n’avoir pas été poursuivi en justice par la Société Protectrice des Animaux. M. Larche a déclaré que c’était acte de cruauté le plus odieux qu’il avait vu depuis de nombreuses années, pour ne pas dire, le plus atroce et le plus impardonnable, vu que la vache est un animal docile et inoffensif. On croit que le fermier, dont nous faisons le nom volontairement, est devenu fou de rage parce que sa vache était malade et ne donnait pas suffisamment de lait pour toute sa famille.
M. Larche lui donna un sérieux avertissement et quitta les lieux aussi mécontent contre le cruel fermer qu’ému par cette horrible action.
