Trudeau et Accords du lac Meech

Trudeau craint pour les libertés civiles

L’ex-premier ministre du Canada Pierre Elliott Trudeau « tremble » quand il pense à ce qu’il pourrait advenir des libertés au Québec, à cause de la notion de la société distincte contenue dans l’Accord du lac Meech.

Témoignant hier, le 30 mars 1988, pendant près de cinq heures devant le comité plénier du Sénat sur l’Accord du lac Meech, Monsieur Trudeau a tracé un parallèle entre un gouvernement dont le mandat est de diriger en fonction d’une communauté linguistique et ce que se passe dans d’autres pays où la race ou la religion est la principale préoccupation du gouvernement.

M. Trudeau dit éprouver des craintes pour les libertés civiles quand il constate que la communauté québécoise aura des droits parce qu’elle constitue une société distincte.

Selon lui, la communauté en elle-même ne détient pas de droits, mais elle les reçoit des individus.

M. Trudeau a fait une longue présentation en anglais seulement, ce que a provoqué un incident très remarqué. Un reporter du Devoir, Michel Vastel, s’étant en effet écrié : « En français, s’il vous – plait, M. Trudeau, il a immédiatement été expulsé de la salle.

L’ancien premier ministre a alors expliqué qu’il avait choisi de ne s’exprimer qu’en anglais parce que la presse québécoise ne s’était pas beaucoup intéressée à ce qu’il avait dit lorsqu’il avait témoigné sur le même sujet devant le comité mixte du Sénat et des Communes, l’été dernier. M. Trudeau a exprimé à ce propos l’opinion que le caractère distinctif du Québec avait souvent été mieux servi par des organismes canadiens tels Radio-Canada que par les milieux culturels québécois.

Accord du lac Meech
René Lévesque et Pierre-Eliott Trudeau, personnages de la période. Photo de GrandQuebec.com (Musée Grévin).

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