
Trésor en Syrie
Quand l’histoire vaut son pesant d’or…
Un professeur de l’Université de Montréal découvre un trésor en Syrie
« Mission archéologique a découvert 72 boites d monnaies d’or » telle est la dépêche expédiée de Hama par M. Pierre Canivet qui dirige cet été en Syrie du Nord une campagne de fouilles subventionnée par l’Université de Montréal.
Les chercheurs de l’Université n’en sont pas à leur premier trésor. Déjà, l’année dernière, l’équipe qui comprenait notamment MM. P. Canivet, Jacques Falmagne et Claude Manzagol avait trouvé, complètement scellée à l’intérieur d’un mur, une jarre en apparence anodine, mais dont le poids inhabituel les intrigua. En grattant l’argile qui en recouvrait le col, les archéologues s’aperçurent que la jarre était remplie d’or.
S’il passe ses étés à découvrir des trésors, ce n’est pas pourtant le but premier des expéditions de M. Canivet. La valeur marchande de ses découvertes, qui d’ailleurs restent toutes la propriété du gouvernement syrien, ne le préoccupe guère.
M. Canivet, docteur es lettres de la Sorbonne et lauréat de l’Institut de France n’était pas parti en Syrie pour découvrir un magot, il était à la recherche du monastère de Nikertai (en grec : Nikèrata) dans lequel au Vème siècle Théodoret, évêque de Cyr a passé les sept années qui précédèrent son épiscopat.
Théodoret est, avec Cyrille d’Alexandrie qui fit proclamer Marie mère de Dieu, la figure la plus marquante du Vème -siècle grec.
Pourtant sa vie est mal connue. II fallut attendre plus d’un siècle après sa mort avant de trouver sa première biographie. Le monastère est situé près du village de Nikertai, à « 120 milles de Cyrrhus, 75 milles d’Antioche et 3 milles d’Apamée ».
Aujourd’hui, le plateau nord d’Apamée est une grande étendue pierreuse, couverte de broussailles et dépourvue d’eau, presqu’un désert. Mais cependant pour l’archéologue un véritable paradis ! Dans un quadrilatère restreint, d’environ 4 milles de côté sur 4, M. Canivet dénombra 27 sites archéologiques invisibles à partir du sol, mais très nets sur les photographies aériennes de la région. Le seul fait d’avoir obtenu ces photos est en soi un exploit. À cause du conflit israëlo-arabe, le gouvernement local se montre très méfiant et refuse de donner des cartes géographiques ou des photos du pays.
M. Canivet a contourné la difficulté. Il a retrouvé les photographies aériennes prises en 1943 par les Anglais et utilisées par les Forces Françaises Libres en 1944. De curieuses taches grises y apparaissaient qui attirèrent son attention.
En fait, ces espaces où la végétation poussait mal cachaient des sites archéologiques. M. Canivet commença ses recherches sur les lieux du site no 13. En 1966, il dégagea de nombreux fragments architecturaux qui lui permirent de savoir qu’il était sur l’emplacement d’un édifice chrétien. En 1968, son équipe mit à jour les fondations et les assises d’une église proto-chrétienne, des sépultures, des éléments architecturaux, un monumental sarcophage chrétien et enfin la jarre contenant 534 pièces de monnaie d’or émises entre les règnes de Maurice Tibère et Constantin Pogonat. L’expédition de 1968 fut financée grâce aux subventions du C.N.R.S., du ministère des Affaires extérieures d’Italie et du Conseil des Arts.
Cette année, l’équipe de M. Canivet comprend Mme Maria Teresa Fortuna-Canivet, docteur de l’Université de Padoue, directrice de l’Institut de culture italienne pour le Canada, et bien connue des archéologues puisqu’elle découvrit à Césarée la seule inscription d’époque qui atteste de l’existence de Ponce-Pilate, MM. N. Makarios, élève de l’école d’architecture de l’Université de Montréal et N. Clermont, étudiant inscrit au doctorat au Département d’anthropologie de l’Université. Un numismate français s’est également joint à l’expédition.
Par delà les détails de l’existence de Théodoret, la recherche de M. Canivet aborde la vaste question du monachisme oriental. On sait combien notre civilisation est tributaire des monastères du moyen âge et le rôle important des communautés orientales dans l’évolution de la pensée chrétienne. Les archéologues sont de retour à Montréal depuis les premiers jours de septembre.
En effet, outre son enseignement régulier au Département d’histoire de la faculté des Lettres, M. Canivet donne, dans le cadre des programmes d’Éducation Permanente offerts le soir aux adultes, une série de cours sur l’archéologie du monde méditerranéen.
Ivan Steenhout,
Bureau de l’information, Université de Montréal
L’INTER / septembre 1969.
À la recherche d’un trésor
Lorneville, Nouveau-Brunswick. Une chute qui eut pu être mortelle, conduisit Charles O’Dell à la découverte d’une cave qui pourrait receler un trésor. Les bras chargés de pieux à clôture, il trébucha et tomba à un certain endroit à l’arrière de sa cour. Le sol céda sous ses pas et un trou béant s’offrit à ses yeux. Les personnes âgées du village à la suite de cet incident ont sorti de l’oubli nombre de légendes rappelant les débarquements que les marins faisaient sur le continent pour cacher leur butin, leur trésor, il y a quelques siècles. Leur cachette était si bien choisie que des personnes adverses n’ont jamais pu les repérer. D’autres, croient que ce souterrain pourrait conduire à la découverte d’un riche étalage de vieilles boissons. M. O’Dell, bénit cet incident et le travail supplémentaire exigé pour combler le trou, il se propose au contraire de l’agrandir et de faire des recherches pour trouver l’or, qui se trouverait caché, d’après les légendes.
« L’archéologie est bien la plus noble des recherches, par sa minutie elle nous inculque la patience, par l’interprétation que l’on doit faire de nos découvertes, la sagesse. » (Savino Di Lernia, archéologue italien). Photo : © Zvi Kaplan.
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