Attentat terroriste à Ottawa
Trois terroristes arméniens ont mis Ottawa sur les dents pendant plus de quatre heures hier, le 12 mars 1985, après avoir fait irruption dans l’ambassade de Turquie, tuant le gardien et blessant gravement l’ambassadeur.
M. Claude Brunelle, de 31 ans, agent de sécurité de la compagnie Pinkerton, a été tué sur le coup alors qu’il tentait d’empêcher les terroristes de franchir la grille entourant l’ambassade.
Les terroristes prennent en otage onze personnes. Ils réclament la reconnaissance, par la Turquie, de la responsabilité du génocide arménien de 1915.
Après quatre heures de siège, les négociations entre les policiers et les preneurs d’otages aboutissent. À 11 h 15, les employés et la famille de l’ambassadeur sont libérés, indemnes.
Les policiers trouvent dans un piteux état l’ambassadeur turc Coskun Kirca, 52 ans. Pour éviter les tirs des ravisseurs, le diplomate a sauté d’une fenêtre du deuxième étage.
Plusieurs Canadiens d’ascendance arménienne ont affirmé qu’ils n’étaient pas surpris de l’attaque dont venait d’être l’objet l’ambassade de Turquie à Ottawa, soulignant que l’accroissement du nombre des attentats commis contre des Turcs à travers le monde était le résultat d’ambitions nationales constamment frustrées.
Khatch Hagorian, président du Comité national arménien établi à Montréal, a précisé que la prise d’otages et le meurtre d’un garde de l’ambassade émanaient de l’accumulation des griefs engendrés par le génocide des Arméniens sous l’empire ottoman.
Les historiens estiment que, chassés de la Turquie en 1915, entre 600 000 et un million d’Arméniens sont morts lors de leur déportation à l’étranger. La nation arménienne s’est par la suite dispersée dans plusieurs pays.
Dans les années 1980, différents groupes se réclamant de l’Armée révolutionnaire arménienne ont réalisé des actes terroristes contre les ambassades turques et leur personnel un peu partout dans le monde. Armés de revolvers, de fusils et d’explosifs, les terroristes revendiquaient la reconnaissance par la Turquie du massacre du peuple arménien, ainsi que la fin de l’occupation des terres arméniennes par la Turquie.
