Logiciel Termium : La banque de terminologie
Marcel Paré, Directeur de la Banque de Terminologie de l’Université de Montréal
Le Recteur de l’Université, Monsieur Paul Lacoste, annonce qu’à la suite d’une entente avec le Ministre de l’Éducation du Québec et le Secrétaire d’État du Canada, la Banque de terminologie de l’Université de Montréal avait mis son logiciel TERMIUM et son fichier TERMIUM à la disposition de la Régie de la Langue Française et du Bureau des traductions du Canada. Les deux Gouvernements avaient contribué à cette réalisation.
Que sont ce logiciel et ce fichier ? Quel intérêt présentent-ils pour des organismes gouvernementaux ? Le logiciel TERMIUM de la Banque de terminologie, qu’on aurait naguère encore appelé le « software », c’est l’ensemble des programmes qui ont été conçus et exécutés pour automatiser les fichiers, terminologiques et autres, de la Banque, en assurer la gestion et en permettre la consultation à distance, sous un grand nombre de formes et en mode conversationnel.
Quant au fichier TERMIUM, c’est l’ensemble automatisé des fiches bilingues, avec contextes, qui ont été mises au point jusqu’ici par les terminologues de la Banque et les étudiants qui ont collaboré avec eux.
En mettant ainsi le logiciel de la Banque à la disposition, par exemple, du Bureau des traductions du Secrétariat d’État, l’Université en permet le développement qu’elle ne pouvait elle-même assurer Le Bureau des traductions pourra alors apporter au logiciel TERMIUM, déjà le plus avancé du monde du point de vue technique, les modifications qu’il jugera à propos pour y entrer plus d’un million de fiches, jusqu’ici dispersées dans tous les Ministères, en vue de répondre aux besoins de ses quelque 1 200 traducteurs répartis à travers le Canada et qui constituent l’un des deux ou trois groupes du monde en ce domaine.
Ce développement, ces modifications et cette entrée en mémoire électronique qui se poursuivent à l’heure actuelle, ainsi que l’exploitation qui s’ensuivra, utilisent présentement les services du Centre de Calcul de l’Université et ceux de l’équipe de terminologues qui avait conçu et mis sur pied le fichier TERMIUM.
Le fichier lui-même, qui représente un apport précieux de plus de 200 000 mots touchant prés de 4 000 domaines, auxquels s’ajoutent les fiches du Bureau des traductions, peut toujours être consulté à l’Université de Montréal. L’ensemble sera mis à la disposition des traducteurs et du personnel de la division du bilinguisme du Gouvernement du Canada au fur et à mesure des développements du nouveau fichier.
Quant à la Régie de la langue française du Québec, qui possède déjà sa propre banque, elle pourra également bénéficier des avantages qu’elle trouverait à utiliser le logiciel et le fichier TERMIUM. Même s’il a été conçu pour les traducteurs, le fichier TERMIUM répondra néanmoins largement aux besoins des rédacteurs, chercheurs, journalistes, enseignants, etc., à la recherche d’un terme technique ou scientifique en anglais ou en français.
Dépassant les frontières nationales, le système TERMIUM a déjà permis la consultation transatlantique de son fichier en direct, à partir de Luxembourg, expérience qui sera répétée ces jours-ci à Paris. Par ailleurs, le Centre de terminologie de la Commission des Communautés européennes a mis en mémoire la plus grande partie du fichier de la Banque de l’Université de Montréal.
Puisse cette réalisation de l’Université de Montréal contribuer à la coordination des efforts qui sont faits, sur le plan linguistique, pour faciliter la communication et, partant, la compréhension entre les hommes de langues différentes.
(Texte paru dans l’Interdit, juin 1976, volume 17).