Catastrophe à Sudbury

Terrible catastrophe à Sudbury

Un train du Pacifique Canadien saute hors de la voie à l’entrée du pont de la Rivière aux Espagnols. – Une partie du convoi tombe dans la rivière pendant que le feu fait rage dans une autre

Ottawa – Une dépêche de Toronto au correspondant de la Presse Associée (Associated Press), annonce qu’un terrible accident est arrivé hier (21 janvier 1910) après-midi, sur la ligne du Pacifique Canadien, près de la gare de Webbwood, à trente sept milles à l’ouest de Sudbury. Le convoi qui filait à toute vitesse, dérailla, forçant le remblai, et tomba dans la rivière des Espagnols (Spanish River). Plusieurs personnes trouvèrent la mort dans cet accident. On croit que le nombre des morts s’élève à quarante, tandis que la liste des blessés est très longue. Les dernières dépêches annoncent que sept cadavres ont été identifiés. Les convois spéciaux de sauvetage ont été dépêchés sur le théâtre de la catastrophe avec des médecins, des ambulanciers et des plongeurs, car il faudra plonger dans la rivière pour recueillir les victimes.

Les dernières dépêches mentionnent que le feu s’étant déclaré dans les voitures renversées sur le bord de la rivière, le nombre des victimes brûlées est aussi considérable que celui des personnes qui sont au fond de la rivière.

On croit que pas moins de dix-huit personnes qui se trouvaient dans le wagon de première ont péri. Ce char est disparu sous l’eau. Un grand nombre sont morts dans l’incendie. Il est impossible d’obtenir un chiffre exact des morts. Les rapports varient entre 20 et 40 (on devait finalement en dénombrer 37). Le nombre des blessés est estimé entre 50 et 70.

Le rapport officiel sur la catastrophe à Sudbury

Aux bureaux-chefs de la compagnie du Pacifique, M. McNicholl, vice-président de la compagnie, a fit le rapport officiel suivant :

« La dernière partie du train de Montréal à destination de Minneapolis, parti du premier endroit, jeudi soir (donc le 20 janvier), a sauté de la voie vendredi après-midi, à environ quatre milles à l’ouest de Nairn, sur la division Algoma, justement à l’est du pont traversant la Rivière aux Espagnols. La cause de cet accident est encore inconnue.

« Un char a frappé l’extrémité du pont et a été démoli. Le char suivant est tombé dans la rivière. Environ 20 voyageurs ont été blessés, dont deux ou trois grièvement. Plusieurs cadavres ont été retirés des décombres et un plus grand nombre sont supposés être dans le char sous l’eau.

« Le chef-buffet a été partiellement submergé et les voyageurs sont sains et saufs. Le wagon dortoir est tombé sur le flanc… »

Noyés dans le char – catastrophe à Sudbury

Le train se composait d’une locomotive, d’un waggon-poste (avec deux gg!), de deux chars de seconde, d’un char de première, d’un waggon-buffet et d’un waggon-dortoir. Les trois premiers sont restés sur la voie, le deuxième char de seconde a roulé en bas du talus, tandis que celui des premières enfonçait sous l’eau, entraînant à la suite le char buffet. Celui-ci s’arrêta cependant à mi-chemin et une partie seulement fut submergée.

Le feu se déclara par la suite dans le char de seconde, le détruisant complètement. Aux crépitements des flammes, au son sourd du feu qui tord, du bois qui s’écrase, se mélangent des gémissements et les lamentations des blessés et des mourants.

Les voyageurs du char de seconde furent pour la plupart asphyxié et brûles dans l’incendie de cette voiture. Dans le wagon-buffet, au moment où l’accident buffet, au moment où l’accident se produisit, quatre personnes étaient à prendre leur dîner. Pas une n’a péri. Mais il n’en fut pas de même dans le char de première. L’immersion fut si soudaine que pas un voyageur ne put chercher son salut dans la fuite, puisque tout ont été noyés.

Le conducteur Reynolds, par un heureux hasard, put briser une partie du char et s’aidant comme il put, il réussit à sauver de la mort huit personnes dont un enfant de six ans.

(C’est arrivé le 21 janvier 1910).

Banquette des symboles
Banquette noire des symboles. Photographie : GrandQuebec.com.

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